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Le charivari — 11.1842

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Juillet (No. 182-212)
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VENBREDI î'r JUILLET 1842.


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•ONZIÈME l ANNÉE, '"N" 182.
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vier 1838 au 30 juin 4841, 7 volumes. Prix.. 240 fr. » o.

Chaque volume •;

Un numéro isolé avec lithographie...... » 50

Journal quotidien, publiant chaque jour un nouveau

Dessin en lithographie ou gravure, et des Vignettes sur Dois.

PRINCIPALES DIVISIONS DU JOI*NAL.

Politique. Polémique, personnalités, biographie;, chro.
nique du jour,critique des orateurs et des débatsi législatifs.

littérature. Critique des livres, des pièces de théâtre,
des cours publics, etc.; des concours, réceptions et travaux
académiques ; des missions scientifiques, et autres ; bruit»
de salons, de coulisses etde bourse ; pastiches:de nos grand»
écrivains du jour ; critique de la critique.

Beaux-Arts. Musique, peinture, sculpture, etc.

Mœurs. Mœurs parisiennes et provinciales, contes et
nouvelles, esquisses contemporaines, faits curieux.

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bien le permettre), littéraires, artistiques, industrielles,
etc Dessins de genre, croquis de mœurs, scenes d intérieur,
pochades de salon, d'atelier, de tribunaux, de promenades
publiques. Principales scènes de pièces de théâtre ™ vo-
aueeCopie des meilleurs tableaux de l exposition et des
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Le» lettrei non »flt«nchle« «eront rijoureniement refusée!,

LE CHARIVARI.

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BATAILLE A COUPS DE CHIFFRES
SUR IES HAUTEURS DU BUDGET.

Le faclum que M. Lacave-Laplagne a dirigé en guise
(la réponse, dans la presse ministérielle, contre VAvis
aux contribuables, de Timon, méritait une réplique, et
cette réplique ne s'est pasfait longtemps attendre (l).Voici
un extrait de cette brocliure, vive d'allure quoique solide
de raisonnement, réfutation d'autant plus accablante qu'en
lia de cause, c'est 950 millions de déficit qu'elle jette à la
tête du gouvernement.

« Tout le bien que le gouvernement a pu faire à mon
pays, avant comme depuis 1830, et il en a fait, je l'en
remercie : car je porte uu cœur de citoyen, et je ne suis
ni ingrat, ni injuste.

C'est précisément môme parce que je ne suis pas in-
juste que je ne veux pas vous laisser attribuer aux mi-
nistres du temps présent ce qui appartient aux minis-
tres du temps passé, et qu'ainsi vous vous appliquiez
sans façon le bien des autres.

C'est parce qu'il faut rendre k César ce qui est à Cé-
sar, que j'aime à dire que vous n'êtes,

Pour rien dans l'amélioration du sort des officiers,
puisqu'elle n'est due qu'aux plaintes, cent fois réitérées,
de l'Opposition.

Pour rien dans l'amélioration du traitement des des-
servans, puisqu'elle est due à un ministre de la Restau-
ration (2).

Pour rien dans l'amélioration de l'instruction primai-
re, puisque vous n'avez guère fait que copier, en teinte
pâle et au lavage, le projet plus libéral de deux députés
de l'opposition (3).

Pour rieu dans l'amélioration des routes départemen-
tales, puisqu'elle est due aux conseils généraux.

Pour rien dans l'amélioration de la Marine, car c'est
la Chambre qui vient de vous forcer, un peu brutalement
peut-être, et le poing sur la gorge, à réarmer devant
l'Angleterre vos équipages et vos vaisseaux.

Pour rien dans l'amélioration des transports, puis-
qu'elle est due à la fois et à l'activité féconde de la con-
currence et aux ingénieux calculs des entrepreneurs de
roulage.

Pour rien dans le mouvement des importations et des
exportations, puisqu'il est dû au génie de nos commer-
çans, au travail de nos agriculteurs et au développement
de la population.

Pour rien dans la réduction des 40 millions sur les
boissons, puisqu'elle est due à la force super-ministé-
rielle de la révolution, ou, pour parler comme vous, de
l'événement de juillet.

Pour rien dans la réduction des hauts traitemens de
vos hauts fonctionnaires, puisqu'elle est due à l'initia-
tive et au vote spontané île la Chambre, qui, chaque an-
née et malgré vous, maintient l'abaissement du chilïre.

Pour rien enfin dans la réduction de la liste-civile, et
j'en sais deux mots, car on nous avait posé le chiffre de
18 millions, que j'ai fait réduire à 12.

Maie 3i vous n'êtes pour rien ou du moins pour pres-
que rien dans la réduction de certaines dépenses, vous
êtes pour beaucoup, et je serais injuste de ne pas le dire,
dans l'augmentation générale de notre dette, qui, grâce à
votre bonne gestion, à votre habileté et à votre prévoyan-
ce, est en 1842 de 217^647,848 fr., et sera en 1855 de
208,310,817 fr., soit en plus 50,862,969 fr. ou 23 0t0.

(1) Pagnerre, éditeur.

(2) M. île Vatisménil.

(3) Mît. Salverte et Daunou.

Calculateurs subtils, hommes de grande invention qui
prétendez pouvoir couvrir cet immense déficit, vous au-
rez beau vous creuser la tête, secouer le fond de vos sacs
et agiter dans votre chapeau tous les chiffres du Trésor
pour en faire sortir le bon numéro, vous ne trouverez
d'autres ressources qu'un amortissement infiniment trop
prolongé, qu'un emprunt dur à rendre, et qu'un impôt
qui ne rendrait plus du tout si vous le pressuriez encore
davantage. Toutes les baguettes de fées ne feront pas jail-
lir de ces trois sources de recettes un filet d'argent de
plus que toutes trois n'en contiennent.

Je vais, monsieur, résumer vos raisonnemens comme
j'ai résumé vos chiffres, et, afin de vous en épargner la
peine, je ferai les questions et la réponse.

Ne nous a-t-on pas promis un gouvernement à bon
marché ? Oui. Ne jouissons-nous pas depuis douze ans
d'une paix profonde? Oui. N'avons-nous pas un budget
en déficit? Oui. Nos finances ne sont-elles pas engagées
jusqu'en 1855, et même au delà ? Oui. N'est-il pas vrai
que nous ne sommes pas le mieux du monde avec les
grandes et les petites puissances de l'Europe, de l'Asie ,
de l'Afrique et de l'Amérique? Oui. Avec aucune? Oui.
N'est-il pas vrai que vous ayez excédé dans vos maçon-
nages quatre fois, cinq fois, dix fois les évaluations de
vos devis? Oui. Que vous n'ayez ni canaux productifs ?
Oui. Ni grande ligne de fer? Oui. Ni forteresses vaillam-
ment entretenues ? Oui. N'est-il pas possible que d'ici k
treize ans les fonds publics s'abaissent au dessous du pair?
Oui. Que nous ayons la guerre ? Oui. Qu'il survienne une
inondation, une émeute, une catastrophe? Oui. Qu'une
panique de remboursement saisisse les déposans de la
caisse d'épargne ? Oui. Que l'on demande des indemnités
pour l'abolition de l'esclavage, pour la suppression du
sucre indigène, pour les dépenses du musée de Versailles,
pour la colonisation de l'Algérie, pour cent autres éven-
tualités? Oui.

Eh bien ! que conclure de toutes ces affirmations, et
qu'en résulte-t-il ? C'est que vous avez manqué aux pro-
messes du passé, que vous pliez sous le déficit du présent,
et que dans vos effusions hypothétiques vous embrassez
l'avenir d'une étreinte convulsive.

Nous autres, passez-moi cette petite vanité, nous nous
y serions pris autrement. Nous eussions, en 1850, la main
sur l'épée de la France,, parlé haut et ferme à l'Europe le
langage du désarmement général et de la paix ; nous eus-
sions, en gardant les cadres d'officiers, licencié la moitié
ou le tiers de nos troupes, accru nos deux marines et
renfermé l'exécution des travaux et monumens dans les
limites de leurs devis. Avec nos excédans de recette (car
nous aurions eu par centaines de millions des excédans
de recette, tandis que vous n'avez que des excédans de
dépenses) nous eussions amorti notre dette, réduit l'im-
pôt et effacé tous ces mots barbares de taxations et de su-
per-impositions complémentaires, supplémentaires, ex-
traordinaires, additionnelles, facultatives-fixes et varia-
blés-facultatives, qui défigurent notre langue et qui sur-
tout vident nos bourses.

Voilà ce que nous eussions fait, au grand applaudisse-
ment des contribuables, nous autres financiers du terre-
à-terre, hommes de petit génie et peu familiarisés avec
ces matières. Timon.

Nous apprenons avec plaisir que les chances deviennent
de plus en plus favorables à un grand nombre de candi-
dats nouveaux appartenant aux diverses nuances de l'op-
position et que les amis du pays, c'est-à-dire les ennemis
de la politique du Vingt-Neuf-Octobre, désirent vivement
voir entrer à la chambre.

L'opposition radicale y enverra bien certainement M.
Marie, porté dans le 5° arrondissement de Paris; M. Car-

m

». ïv> ;

mer-Pages jeune, dont l'élection à Verneuil est tfssarSe
M. Michel qui sortira à Niort.

La gauche compte sur la nomination de M. Bethmont,
qui renversera M. Beudin dans le 9e arrondissement de
Paris, — de M. Crémieux qui remplacera M. Piscatory,
— de M. David, ancien consul, que Falaise nommera.

Il y a tout lieu d'espérer que la Presse sera dignement
représentée à la chambre. Toutes ses nuances ont fourni
des candidats : M. Bastide, rédacteur en chef du Natio-
nal, se substituera à M. Auguis, — M. Sarrans jeune
à Carcassonne,—M.Louis Reybaud k Marseille,—M.
Ch. Lesseps, rédacteur en chef du Commerce, à Ville-
neuve-sur-Lot, — M. Léon Faucher, rédacteur en chef
du Courrier français, k Saint-Valéry, — M. Walhs, di-
recteur de la Mode, k Marcillac, et M. de Genoude, ré-
dacteur de la Gazette de France, dans deux collèges. La
plupart de ces candidats sont certains d'aller apporter
renfort à M. Chambolle, le rédacteur en chef du Siècle,
et les autres ont de fortes chances de réussite.

ITOTBS SYSTÈME
EST LITTÉRALEMENT A FAIRE PEUR.

Jadis les annales delà France étaient illustrées par une
foule de mots lieroïques prononcés par des guerriers sur
les champs de bataille. « A moi, d'Auvergne, ce sont
les ennemis.— Du haut de ces pyramides, quarante siè-
cles nous contemplent. — Soldats, voilà le soleil d'Aus-
terlitz, etc., etc. » En fait de mots heroïques, le glo-
rieux Système actuel nous a offert l'exclamation de son
militaire-modèle, M. le lieutenant-général Jacqueminot :
« J'ai eu peur. »

Lorsqu'il a prononcé ce mot caractéristique de la bra-
voure du Juste-Milieu, M. Jacqueminot a eu probable-
ment deux buts : celui d'abord de faire sa cour au Sys«
tème de la paix partout et toujours, en flattant sa venette
perpétuelle. Et qui sait si ce j'ai eu peur, dit à pro-
pos de la guerre par un héros officiel, portant des
moustaches, des épaulettes et un grand sabre , ne
vaudra pas à son auteur le plus haut grade militaire,
celui de maréchal de France. Jadis, Napoléon choisissait
pour cette dignité Michel Ney, parce qu'il était le brave
des braves. Mais le Juste-Milieu, qui comprend l'héroïs-
me d'une tout autre façon, serait bien capable de décer-
ner le maréchalat à M. Jacqueminot, parce que celui-ci
se serait proclamé le peureux des peureux.

Ensecond lieu,le candidatcamarillesquedu 1erairon*
disssement a suivi, en faisant parade de ses borborygmes,
l'une des principales règles de la tactique guizotine, rela-
tivement aux élections. En effet, le ministère du 29 Oc-
tobre n'a pas trouvé de plus noble attitude à prendre de-
vant les privilégiés de l'urne au scrutin, que de se pré-
senter la face bleme, les dents claquant et en se tenant
le ventre. C'est par la peur qu'il espère se raccommoder
avec peuple français, ci-devant peuple de braves.

Il s est décidé à faire appel, non pas précisément au
jugement et à l'opinion, niais à la colique des électeurs.

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