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Le charivari — 11.1842

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Août (No. 213-243)
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MM CHARIYAU*

rieur? Que peut la lellre morte d'un règlement de police
contre un magistrat qui est la police municipale en chair
et eu os ? M. de IUmilly dit: « Je veux ! » et la porte
fut ouverte à l'abus et à l'illégalité.

Que se passa-t-i 1 dans l'intérieur? Ici le doute cosn»
mence. Desdaœes, qui prétendent s'y être trouvées en cet
i nstant, nous affirment que M. le maire apparut tout à
coupdans le bain,nagea, lit !a coupe, exécuta la plan-
che, et enfin plongea.... la compagnie dans l'effarouche-
ment et la stupéfaction.

Mais nous croyons tout au plus la moitié de tout cela.
Nous savons que la peur grossit les objets.

Du reste, il y a une justice à rendre à M., de Remilly,
c'est qu'il s'est comporté décemment dans le bain. Com-
11 e la voix publique n'a pas signalé d'autre scandale que
celui (bien exagéré, certes,) de son invasion dans l'enclos,
il est à croire que M. le maire était vêtu d'un peignoir,
ou tout au moins de son écharpe.

Et voilà comment M. de Remilly se trouve avoir plagié
M. Catois des Baigneuses. Les auteurs croyaient ne faire
qu'un vaudeville, ils tiraient l'horoscope du maire de
Versailles.

Heureusement il n'en résulte de dommage pour per-
sonne... excepté cependant pour lesdits auteurs dont la
censure municipale ne laissera probablement pas repré-
senter la pièce de bien longtemps dans le chef-lieu de
Seine-et-Oise.

La suspension des fêtes de juillet a généralement pro-
duit en Francé un fort mauvais effe t. On a sans doute
parfaitement compris le sentiment de convenance qui ne
permejtait pas de te livrera des réjouissances publiques
pendant que le cercueil de M. le duc d'Orléans attendait
encore les hommages officiels qui lui ont été rendus
hier et qui se continueront jusqu'au 4 août ; mais on eût
vu avec plaisir qu'au lieu d'une suppression il n'eût été or-
donné qu'un ajournement dans lacélébration de l'anniver-
saire de juillet. Le peuple aime ses lêles et surtout ses fêles
nationales; il sait, d'ailleurs, qu'on cherche chaque jour
à effacer les souvenirs qui se rattachent à 1850, et il tût
été bon de lui montrer qu'on ne voulait pas encore ou-
blier complètement cette glorieuse époque, en renvoyant
au mois d'août ou au mois de septembre les fêtes desti-
nées à en perpétuer le souvenir. Il eût été convenable,
d'ailleurs, que, le29 juillet, M. le premier président Sé-
guier n'insistât pas, comme il l'a fait., pour faire siéger
la première chambre de la cour royale.

I.

LE DPUiL m EST DIFFÉRÉ N'EST PAS PERDU,

A monsieur le rédacteur du Charivari.

Monsieur le rédacteur,

Pour se consoler du malheur qu'elles ont eu de perdre
ce bon M. Lemercier, conservateur renforcé qu'a vaiacu

M. Aylies aux dernières élections, nos autorités de Dom-
front avaient arrangé une partie de pêche dans la forêt
pour le 18 juillet. Les provisions étaient faites; les mu-
siciens étaient loués, tout était prêt lorsque la mort du
duc d'Orléans a été annoncée.

Nous avions cru que ces messieurs remettraient à des
jours meilleurs leur partie de plaisir.... Mais point!
Les provisions de bouche pouvaient se gâter, tandis que
le deuil, qui n'était pas encore commandé, pouvait at-
tendre. Au lieu de la fête, c'est donc la douleur qu'on a
cru devoir ajourner.

On a décidé que la pêche tiendrait toujours pour le 18
ei que la tristesse ne commencerait que le 19.

Donc le 18, tout l'état-major civil de Domfront, mâle et
femelle s'est rendu dans la forêt royale : on a péché, on
a bu, on a chanté, d'aucuns disent même qu'on a dansé
(mais loin de l'affirmer, nous nous plaisons à exprimer un
doute), et le soir on est revenu joyeusement à Domfront,
après avoir versé, k défaut de larmes, une foule de ver-
res des meilleurs vins.

Le lendemain on avait pris le deuil, et depuis on s'est
mis des crêpes matériellement et moralement. On est
tout sombre. Il y aurait même avantage k parier que, si
le poisson pris le 18 a été mangé le 19, il était accommo-
dé au beurre noir.

Notez bien, monsieur le rédacteur, que les gens qui
ont pris part k cette fête sont précisément ceux qui ne
nous pardonnent pas d'avoir remplacé par un député in-
dépendant un député ministériel. Ils ne peuvent pas com-
prendre que nous ayons ainsi changé de représentant,
eux qui changent du jour au lendemain de sentimens et
de visage.

Agréez, etc., on électeur de domfront.

II.

I V BRIARÉE BOURGEOIS.

Monsieur le rédacteur,

On a beaucoup parlé de sept ou huit cumulards man-
geant à plus ou moins de râteliers. Ces gens-là n'étaient
rien en comparaison du compatriote dont j'ai à vous en-
tretenir. Les autres pouvaient être les gloutons du cumul;
celui-là en est le Gargantua.

C'est le beau-frère de M. Desmortiers, député du centre
et le procureur du roi, dont vous autres, journaux de
Paris, vous êtes susceptibles d'être saisis avec.

Ce Siintongeois, qui se nomme M. Prouet, de Bury,
près Saintes, a l'instinct, je dirais presque le génie du cu-
mul. Ce que je vous en écris, du reste, est plutôt pour
constater un fait curieux que pour y chercher un sujet de
critique contre un citoyen modeste et qui ne mérite ni
l'honneur ni l'indignité d'être pris à parti par l'opinion
publique.

M. Prouet a le cumul si fortement soudé, chevillé, vissé
dans l'esprit, qu'il a commencé par l'appliquer k l'exploi-
tation de l'industrie commerciale et du travail personnel,
carrière privée ouverte toute large devant les pas de
tous les citoyens, et où chacun prend ou envahit plus ou
moins d'espace sans qu'on puisse en faire reproche au
plus entreprenant et au plus actif. Ainsi le beau-frère de
M. Desmortiers est
Propriétaire,

Épicier,

Mercier,

Tanneur,

Faïencier,

Barbier,

Fabricant d'eau-de-vie,

Maître de danse.

A ces diverses fonctions privées il a voulu joindre quel-
ques fonctions publiques et il est devenu
Chantre à l'église,

Marguillier,

Trésorier de la fabrique,

Conseiller municipal,

Directeur de la poste aux lettres,

Receveur de l'octroi,

Receveur des contributions indirectes.

Et, comme si ce n'était pas assez pour son infatigable
activité, voila que le beau-frère de M. Desmortiers postule
pour deux places nouvelles, celles de
Maître de la poste aux chevaux,

Agent voyer pour les chemins vicinaux.

Encore une fois, il n'y a pas de quoi faire le procès à

un homme, et l'on n'est pas nécessairement un mauvais
citoyen parce qu'on se livre à cet humble accaparement.
Mais si ce n'est pas grave, c'est drôle, et à ce titre seul
je vous le fais savoir. Je m'en fais d'autant moins de
scrupule qu'après tout cela ne peut porter aucun préju-
dice à M. Prouet, et qu'en apprenant au public qu'il cu-
mule tant de places, nous ne l'empêcherons aucunement
d'occuper celle qu'il a pu conquérir dans lY\stime de
ses concitoyens.

Agréez, etc. un habitant de saintes.

III.

DÉVOTIONS

vr- ' ' : ■

POUR UN DÉPUTÉ A CELLE DU MINISTÈRE.

Monsieur le rédacteur,

Si M. Denis, député ministériel a été nommé à Toulon,
à qui croyez-vous qu'il doit celte faveur insigne?

A la majorité, me direz-vous.— C'est vrai ; mais à qui
doit-il cette majorité?

A l'appui du gouvernement, aux influences patentes et
occultes, à la corruption, à la séduction, à la Main habi-
le, etc., etc. — C'est encore vrai. Mais consultez nos dé-
vots-guizotins, ils vous diront que c'esfck quelque chose
de plus haut; ce qui sous un point de vue, n'est pas dif-
ficile à croire.

Pour tout dire en un mot, c'est à une neuvaiDe que
M. Denis doit son succès.

Le Charivari a parlé, il y a un mois, d'une somme
de quinze cents francs que le crédit de M. Denis avait
obtenue du ministère, en guise de réclame électorale,
pour l'église de Six-Fours. Odry avait même dit à ce su-
jet, s'il faut vous en croire, que cet acte de munifi-
cence pour Six fours n'empêcherait pas la candidature
de M. Denis d'en faire un complet.

Eh bien ! l'église de Six-Fours a voulu faire mentir
Odry, et dans ce but il y a été célébré une neuvaine. On
a demandé au ciel d'influer sur l'élection de M. Denis.
Ainsi le ciel et M. Guizot ont travaillé de concert à faire
nommer un centrier : c'est bien le cas de dire que cette
élection a remué Dieu et le diable.

Toutefois, je crois qu'on fait intervenir Dieu bien légè-
rement dans ce tripotage électoral. Si cela en valait la
peine, il pourrait se récrier et dire, comme dans Béran-
ger :

Si c'est par moi qu'ils votent de la sorte,

Je veux, mes enfans, que le diable m'emporte.

Agréez, etc. un électeur de toulon extra-muros.

aAEILLOl?»

M. Salvandy, qui aspirait k occuper le fauteuil, est déci-
dément écarté. La chambre ne pouvait pas être coiffée de
• son ridicule toupet.

—En revanche, la majorité ventrue a décidé qu'elle ne
changerait pas de président. Elle a cru devoir rendre
cet hommage à Vimmuabilitè du linge de M. Sauzet.

— 11 paraît, celte fois, qu'à défaut de budget, le mi-
nistère voudrait escamoter la session.

— On avait fait choix de M. Pasquier pour tenir les
cordons du char funèbre. Ce courtisan-omnibus est pour-
tant connu pour avoir déjà mené fort gaîment le deuil de
cinq ou six dynasties.

— Le convoi, dit-on, nous coûtera 400,000 fr. Beau-
coup de gens trouvent la somme exorbitante et deman-
dent si par hasard les urnes françaises n'auraient pas été
transformées en pots de vins ?

— Grâce à cet impôt posthume, si les courtisans por-
tent un crêpe au bras, les contribuables seront obligés
d'en porter un à la poche.

— Le ministère-Guizot était hier tout entier dans un
carrosse mortuaire. Nous acceptons l'augure.

— Pour le prochain convoi du ministère-Guizot, les
rieurs sont tout prêts.

Le gérant, jléojpold panniek.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Un maire en coupe déréglée
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Traviès de Villers, Charles Joseph
Entstehungsdatum
um 1842
Entstehungsdatum (normiert)
1837 - 1847
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Bürgermeister
Morgenkleidung
Briefkasten
Pflanzenornament
Post
Kutscher
Pferd

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 11.1842, Août (No. 213-243), S. 834
 
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