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Le charivari — 47.1878

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Prix du Numéio î25 centimes

LUNDI 30 SEPTEMBRE 1878

QUARANTE-SEPTIÈME ANNÉE



ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. IR fr.

Six mois. 36 —

Un an..— ,... 72 —

Lçç abot^epents partent des v et <fi de chaque pois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef.

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE l’ADMINISTRATION

Bue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS-

DÉPARTEMENTS

Trois mois...• • « 2U fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

L’abonnement d un an donne droit à la prime gratis.
DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Cliof

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

Rue Fléchier, 2.

LE CHARIVARI

LA SEMAINE DE LA BOURSE

Du boulevard des Italiens,
Dimanche 29 septembre 1878.

Monsieur le rédacteur,

Les bonnes dispositions dans lesquelles nous
avons laissé Je marché samedi dernier se sont af-
fermies après la Bourse officielle.

C’est surtout le 3 0/0 amortissable qui est le fonds
à la mode depuis que le ministre des finances a eu
la bonne idée d’offrir le solde à un prix raisonna-
ble, qu'on recherche avec une certaine ardeur, et
dimanche dernier, sous les marronniers, il était de-
mandé à 80 30. Dans cette situation, il ne fallait
qu'une étincelle pour mettre le feu aux poudres, et
je comptais sur une excellente Bourse pour lundi,
eu revenant de mon palais d’été de Saint-Cloud.
Mais au moment où je mets le pied sous le péris-
tyle, que vois-je? Un homme coiffé d’un turban
blanc, et vêtu d’une robe de scie verte, avec une
ceinture de cachemire, qui s’élance vers moi, les
bras ouverts, Je reconnais Alpaga.

L’émir de Caboul.

Il m’embrasse et me salue par cette exclamation :

— Salem, STlamalee ; buono, bnono Caslorini !

— Qu’est-rce que cela veut dire, Alpaga? Est-ce
que vous avez été nommé mamamouclü ?

— Pas encore, Castorine; d’ailleurs les marna-
mouchis sont le vieux jeu, on ne connaît aujour-
d'hui que les émirs. Vive l’émir de Caboul !

A ccs mots nous sommes entourés par plusieurs
sous-Alpagas habillés, eux aussi, à l’orientale, quel-
ques-uns même en bayadères, et criant de leur
côté : Vive Sheerc-Ali ! Vive l’émir !

Alors la bande d’Alpaga et des sous-Alpagas
m’explique ce qui se passait.

Un télégramme de Londres venait d’annoncer
une baisse de 7/16 sur les Consolidés, et cette forte
baisse avait pour cause la nouvelle que l’émir de
Caboul avait interdit à une mission anglaise l’entrée
du territoire de l’Afghanistan. Chose d’autant plus
grave que quelques jours avant une mission russe
avait été très-bien reçue par l’émir.

Ajoutez à cela un arlicle du Times exposant la
gravité de la situation.

La guerre sainte.

Alpaga profitant de ce qu’il était en costume vou-
lait absolument monter sur le toit de la Bourse,
pour donner lecture à haute voix de l’article du
Times, à l’instar des muezzins, qui haranguent les
fidèles du haut du toit des mosquées.

Il voulait aussi profiter de l’occasion pour prêcher
la guerre sainte entre la Russie et l’Angleterre.

On parvint cependant à l’en empêcher.

Pendant toute cette Bourse de lundi, on n'enten-
dait que les mots : Caboul, Sheere-Ali, Times,
Afghanistan, etc., etc. Les baissiers, dirigés par
Alpaga, qui brandissait son turban, se faisaient
remarquer par leur enthousiasme.

L’émotion n’a pourtant pas été aussi grande chez
nous qu’à Londres.

L’émir de Caboul et Alpaga sont parvenus seu-
lement à enrayer la hausse de nos Fonds, et, en
particulier, celle de l’Amortissable, qui aurait
monté, sans aucun doute, dans cette journée de
lundi, tant les dispositions du public étaient favo-
rables à son égard.

Le nouveau 3 O/O.

Le lendemain les fonds anglais ayant un peu re-
pris, le marché s’est raffermi ; mais, hélas ! la hausse
n’a pu reprendre le dessus.

A vrai dire, je n’ensuis pas surpris, car je crois
toujours qu’il y a de l’imprudence à acheter des
Renies aux prix élevés où elles sont aujourd’hui.

Le comptant continue à tourner le dos à l’Em-
prunt, qu’on lui parle ou nou de conversion. Il
trouve le cours de 114 trop cher, et comme les
acheteurs actuels ont plus (Bandace que d’argent,
il ne leur sera pas facile de soutenir une situation
appuyée sur le crayon seulement.

Les arbitragistes vendent du 5 0/0 et achètent
du 3 0/0 amortissable.

Ont-ils tort ou raison? Je l’ignore.

Le fait est que je vois exécuter cette opération
par des malins de la Bourse.

Jusqu’à présent, disent-ils, il y a très-peu de
Rentes amortissables de créées, par conséquent c’est
une valeur courte, au lieu que nous avons pour
plusieurs milliards de 5 0/0, autrement dit beau-
coup de marchandises.

C’est peut-être une bonne raison.

Toujours la morte saison.

Au fond, si Sheere-Ali, l’émir de Caboul, a été le
prétexte du petit mouvement de recul de cette se-
maine, la véritable cause, c’cst la position de la
place. Tout le monde étant gorgé de Rentes, on est
généralement un peu essoufflé.

Il ne faut néanmoins jurer de rien, et peut-être
réussira-t-on à bien tenir les cours pour la liquida-
tion qui approche.

Demain lundi aura lieu la première opération,
c’est-à-dire la réponse des primes.

Une lutte est certaine. Qui l’emportera ?

Dans les cours où nous sommes, ce sont les
acheteurs qui ont l’avantage, puisque le cours de
compensation du mois dernier était, sur l’Emprunt,
112 25, et qu’on est à 113 75.

Chose curieuse à noter : il y a très-peu d’affaires,
et l’on se croirait encore au cœur de la morte-
saison.

Voici, en attendant, le tableau de la clôture
d’hier :

Emprunt, 113 60;

3 0/0, 76 17 ;

3 0/0 amortissable, 79 95 ;

Italien, 73 40.

Les valeurs.

Je vous disais dans ma dernière lettre que le pu-
blic, soit au point de vue de la spéculation, soit à
celui du placement, était attiré vers certaines va-
leurs plutôt que vers nos fonds.

Je persiste dans cette opinion.

Déjà, sur des nouvelles plus favorables de l’expé-

dition autrichienne en Bosnie et en Herzégovine, le
4 0/0 autrichien or a vivement repiqué, et le 6 0/0
hongrois aussi.

J’avais conseillé à mes clients d’en acheter, et
vous reconnaîtrez que ces Fonds d’Etat offrent une
marge beaucoup plus large à la spéculation que les
nôtres.

Au point de vue simple du placement, on a bien
plus de chance de voir augmenter son capital.

J’en dirai autant des Fonds espagnols, qui sont
recherchés et montent tous les jours.

Le groupe des valeurs qui gravitent autour du Cré-
dit mobilier espagnol conserve beaucoup de fer-
meté, sans pourtant avoir subi d’importantes va-
riations cette semaine.

Les acheteurs du Mobilier espagnol ne perdront
rien pour attendre. La campagne de hausse s’ou-
vrira probablement le mois prochain, au moment
où les actions de jouissance de cette valeur seront
cotées à terme, ce qui ne saurait tarder, puisque le
nombre des actions de capital amorties s’élève à
plus de 35,000, chiffre fixé par la chambre syndi-
cale pour accorder la cote à terme.

Le Crédit foncier et les obligations égyptiennes
ont monté ensemble ces jours derniers sur le bruit
que l’accord s’étant fait entre les gouvernements
anglais et français sur la composition du ministère
égyptien, la plus puissante de nos maisons de bau-
que serait sur le point de conclure une opération
de Crédit égyptien. Il a suffit de ce simple [bruit
pour faire monter les obligations égyptiennes et
par suite le Crédit foncier. H est certain que, s’il se
confirmait, la hausse ne serait pas finie sur ces
deux valeurs.

La Foncière (incendie) est toujours l’objet de
nombreuses demandes au-dessus de 900 francs. On
attend sous peu la Foncière (vie) à laquelle un égal
et peut-être un plus grand succès est assuré.

Yoilà à quoi conduit la bonne combinaison d’une
affaire, et, il faut le dire, jamais il n’y eut d’af-
faire mieux conduite que la Foncière. Four rendre à
César ce qui appartient à César, ajoutons que
l'homme qui en a eu le premier l’heureuse idée,
c’est M. Ernest Baiensi, le président de la Banque
générale d'assurances. A tout seigneur, tout hon-
neur.

Les gaîtés champêtres de la Société de
l’Union générale.

Je vous ai parlé dans le temps de cette Société
financière et catholique, dont les fondateurs font
profession de l’ultramontanisme le plus pur.

Depuis qu’elle existe elle n’avait pas trop donné
signe de vie, mais il paraît qu’enfin le moment lui
semble venu de se montrer. Il est vrai qu’elle avait
songé d’abord à ouvrir une souscription pour con -
struire un chemin de fer de Jaffa à Jérusalem. Mais
comme il n’y a guère que deux ou trois douzaines
de touristes tous les ans qui accomplissent ce
voyage, et que, d’ailleurs, il lui faudrait lutter
contre la concurrence des chameaux du désert, on
dit qu’elle demande à se recueillir et à consulter
Notre-Dame de Lourdes.

En attendant, elle a imaginé d’acquérir le mono-
pole des Pompes funèbres et de lancer une sous-
cription publique de cette affaire, avec des condi-
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