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Le charivari — 48.1879

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QUARANTE-HUITIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

SAMEDI 1« FÉVVRIER 1879

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PARIS

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

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le 31 janvier sont pries de le renonvclcr
immédiatement s’ils ne vcnlent pas épronver
d'interruption dans l’envoi du journal.

BULLETIN POLITIQUE

La crise est enfin terminée, et terminée d’une
façon triomphante pour la République.

Le successeur du maréchal, M. Grévy, a obtenu
une majorité considérable.

Il a été élu président par S63 voix.

M. Grévy est un vrai républicain qui ne suscitera
plus d’entraves aux projets du parlement.

Le passé (le cet eminent homme politique est
sans tache.

Par son avènement à la présidence, M. Grévy
consolide le cabinet dont l’exisleoce était sérieuse-
ment menacée.

En voulant servir de conciliateur entre le maré-
chal de Mac-Mahon et la majorité républicaine, il
ne pouvait manquer de succomber.

Aujourd'hui tous les décrets préparé-S par les mi-
nistres pour procéder aux réformes si vivement
réclamées seront signés par le nouveau président.

On sait déjà que 1 heureux changement qui vient
de s’opérer ne peut rien changer aux relations di-
plomatiques de la France avec l'étranger.

C’est la paix au dedans et au dehors.

Et tout cela s est accompli fort tranquillement,
sans la moindre secousse.

A trois heures, le maréchal donnait sa démis-
sion; à quatre heures, le Sénat et la Chambre des
députés se réunissaient en Assemblée nationale et
M. Grévy était élu..

Le 5 janvier, 1rs élections assurent au Sénat une
majoiité républicaine écrasante; le 30 janvier,
M. de Mac-Mahon, le seul obstacle au fonctionne-
ment régulier de nos institutions républicaines,
donne sa démission.

Décidément, l’année 1879 commence bien pour
la République.

Au nombre des réformes les plus urgentes, celle
du conseil d Etat tient un des pi entiers rangs.

Le public ne se rend pas assez compte de l’im-
portance du rôle joué par ce pouvoir de l’Etat.

C’est surtout eu ce qui touche la question cléri-
cale que, comme la République française l’a rap-

pelé fort à propos, le conseil d’Etat intervient avec
une autorité considérable.

Il propose les décisions à prendre sur les appels
comme d’abus, matière importante si le gouverne-
ment est décidé à laire respecter les droits de l’Etat
par le clergé.

C’est à lui qu’appartient aussi l’enregistrement
des bulles et autres actes du saint siège.

Il est appelé à préparer les décrets relatifs aux
dons et legs faits à certaines personnes morales,
notamment aux congrégations religieuses.

Il prépare également les décrets qui confèrent la
personnalité aux congrégations religieuses et au-
tres associations. En sorte que l’exécution des lois
à l’égard du clergé rentre presque exclusivement
dans la compétence du conseil d Etat.

Et en ce qui concerne le personnel, qui joue un
si grand rôle dans les préoccupations du jour.

Qui juge les abus du pouvoir?

Le conseil d’Etat. Il peut, par conséquent, deve-
nir, à un moment donné, le plus dangereux des
complices. C’est ce qu’il a fait déjà et dont on n’a
pas lieu d’êlre surpris quand on se rappelle son
origine.

C est l’Assemblée de 1871 qui l’a élu. Vous pen-
sez si elle a eu soin, conformément à ses traditions
constantes, d’en exclure absolument tout républi-
cain.

Ses membres se glorifient (ou du moins se glori-
fiaient, car ils deviennent un peu plus prudents)
d’èlre bonapartistes, légitimistes ou orléanistes.

Peut-on tolérer plus longtemps un tel état de
choses. Evidemment non.

On dresserait un bilan interminable avec les
fautes que le conseil d'État a commises volontaire-
ment.

Par lui, le cléricalisme a toujours à sa discrétion
une des portes de la forteresse.

Et que vient-on proposer?

D'ajouter une nouvelle section pour contrebalan-
cer l’influence des aulres.

Mais tout dernièrement on a renouvelé partielle-
ment le conseil d’État.

Du moins le renouvellement était-il admis par la
loi. Ou s'est contenté de ce qu’on avait; les bons
réactionnaires ont été pieusement gardés.

La mesure qui s’impose est donc une reconsti-
tution complète.

Ajouter une fraction républicaine, ce serait sim-
plement organiser le gâchis, les tiraillements per-
pétuels, les luttes stériles.

Qui voudrait siéger avec la certitude d'être en
minorité à côté de tous ces monarchiste s?

Si l’on s’obstinait à conserver le conseil d’Etat
tel qu’il est, c’est l’institution el e-même qu’on
mettrait en périt et qui pourrait sombrer sous la
réprobation publique.

Déjà le conseil d’Etat actuel a été mis à l’écart
par la Chambre pour tout ce qui concerne la pré-
paration des lois.

Le jour où il serait constaté qu’il est à la fois un
inutile et un malfaisant, il deviendrait impossihle
de le sauver.

Pierre Véron.

L’ENTRÉE EN JOUISSANCE DES LOTS

un collégien (au distributeur de lots). — Mon-
sieur, il paraît que j’ai gagné quelque chose. Voici
mon billet.

l’employé. — Vous avez gagné ce tableau : Une
femme mie, d’IIébet.

le collégien (fort troublé). — Une femme nue !
Où diable vais-je fourrer ma femme nue. Si je la
montre à papa, il me l’enlèvera ; si je roule la to'lo
et si je la cache dans mon pupitre, le cense
pourra la trouver, et je serai sévèrement pu.

(A un camarade.) Que me conseilles-tu de faire?

— Voici un marchand de brioches ; cède-lui ta
femme nue pour ses gâteaux.

— Oh ! non ; elle est trop jolie. Je sens que j’en
suis déjà amoureux.

(Il embrasse avec passion son tableau.)
une petite dame (à l’employé). — Voici mon bil-
let. Qu’ai-je gagné ?
l’employé. — Un modèle de locomotive.
la petite dame (avec effroi).— Mais je ne pourrai
jamais mettre cela dans mon salon.

— C’est un gros lot.

— Je le vois bien.

— Je veux dire qu’il est estimé sept mille francs,
Emportez votre lot, puisque vous êtes venu le cher-
cher. Il ne faut pas nous encombrer plus long-
temps.

la petite dame (appelant des jeunes gens qu’elle
connaît). — Ohé ! vous autres, venez donc me tirer
d’embarras.

un gommeux. — Tiens ! Henriette qui est en panne
avec sa locomotive ! Nous allons te tirer d’embar-
ras, ma fille. (Il bourre de charbon le fourneau et
l’allume.) Messieurs les voyageurs pour la rue de
Moscou, en voiture.

Us partent au milieu de bruyantes acclamations,
Le mari et la femme arrivent réclamer leur lot,
l’employé. — Vous avez gagné un landau.
le mari. — Je croyais que c’était un tableau?
l’employé. — Prenez le landau , vous dis-je , et
ne troublez pas la disiribution.
la femme. — Que faire de celte voiture?
le mari. — Nous tâcherons de la vendre à 1 hô-
tel Drouot. En attendant, ramenous-la. Je vais
monter dedans et tu la traîneras. Quand tu seras
fatiguée, je te remplacerai.

— En voili de l’agrément!

— Je te conseille de prendre par l’avenue des
Champs-Elysées, car je ne serais pas fâché d’êlre
vu en landau par mes amis et connaissances,
un monsieur (à un bohème).— Eh quoi ! veinard,
vous avez gagné quelque chose?

le bohème (avec tristesse). — Le sort a été cruel
pour moi ; il m’a fait gagner un coffre-fort.

— Ah ! bah !

— Si j’ai le malheur de l’emporter chez moi, tous
mes créanciers vont croire que je suis un capita-
liste, et ils ne voudront plus me quitter sans être
payés.

1er bourgeois — Ah 1 je suis bien content.
 
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