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Le charivari — 54.1885

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Août
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ACTUALITÉS

— Mais enfin, mon cousin, si vous n’êtes pas réélu à la Chambre, est-ce quon me reprendra
mon bureau de tabac?

fille avec des sanglota.) Adolphine, malheureuse entant, ne
te marie jamais !

Chœur des voisines. —Pauvre femme !

Premier monsieur. — Moi qui vous parle, j ai entendu
quarante-sept fois et demie l’ouverture de Guillaume Tell...
Ie dis et demie,parce qu'on est venu me chercher au mi-
lieu de In quarante-sixième : ma belle-mère était en train
de tourner l'œil... J’ai vivement regretté de ne pas avoir
attendu la fin du morceau...

Deuxième monsieur.—Moi, je connais les noms de tous
les ehefs de musique : M. Valentin, du o' de ligne ; M. Soyer,
M. Jacob, du 82'; M. Barthès, du 130“...
sième monsieur. — Moi, je ne trouve rien de compa-

Trois:

table

au P'ston du 63°. Il m’a fait un plaisir, oh ! mais là,

en plaisir ! C’était à Grenoble, en 1813.
'te sais pas où il est à présent...

Il-

Par exemple, je

Une

tine,

bonne d’enfants.
à Nancy.

Le 63° ? Caserne Saiute-Cathe-

Ua jolie femme de tout a l’heure, qui a changé déplacé, a
soanouveau voisin. — C’est gentil, la musique. Je l’adore,
mais ça creuse. (Silence du voisin; après un temps.) Chez
ichefeu, on a le potage, trois plats au choix, le dessert,
Une demi-bouteille et le pain à discrétion. (Nouveau silence ;

avec une œillade expressive.) Pour trois francs on en voit le
bout.

Le voisin, calculant dans son for intérieur. — Trois francs
et trois francs font six francs... Ensuite, le café... la voi-
ture... En voilà pour une pistole ronde... Sans compter une
scène de mon épouse... Ce n’est pas la scène qui m’arrête,
c’est la pistole. (Haut, avec onction.) Impossible, ma chère
enfant... Le décorum... ma situation... mes principes...

La jolie femme. — Tes principes?.. As-tu fini?... Je te
les achète cinq francs : rends-moi cent sous.

Premier provincial. —Il est certain que ces instrumen-
tistes sont infiniment remarquables. Nonobstant,je persiste
à préférer la fanfare de Pont-sur-Purin. Ils sont beaucoup
moins, d’abord, et ils font beaucoup plus de bruit. Et puis,
ils jouent des choses gaies : la Marche des Volontaires, la Mar-
seillaise, les Cloches de Corneville-, tandis que ceux-ci, avec
leur Bénédiction des Poignards, des Huguenots...

Deuxième provincial. — Ab ! oui. les Huguenots, parlons-
en!... On les donnait, samedi, à l’Opéra. J’achète la pièce
chez un libraire, et je lis sur la distribution : Valentine, —
Mlle Balcon... La célèbre Mlle Falcon !... Il y avait si long-
temps que je me faisais une fête de l’applaudir!... La-
dessus, je prends un billet : un parterre ; sept francs !...
Ah ! bien, oui: ce n’était pas elle qui chantait !

Premier PROvisciit. — Ce n’était pas Mlle Falcon?

Deuxième provincial. — Non : c’était une Mlle DulVane..#
Oh ! ces Parisiens !... (Juels voleurs !

Un politicien, à un mélomane. — Alors, qu’est-ce que
vous pensez du discours de Clemenceau?

Le mélomane, consultant son programme. — Variations sur
un thème connu...

Le politicien* insistant. —Non, je vous demande ce que
vous pensez du discours...

Le mélomane, applaudissant. — Bravo ! bravo ! bravo !

Le politicien. — Ainsi, vous approuvez cette ligne de con-
duite, et vous estimez qu’au moment de se montrer, Cle-
menceau fera...

Le mélomane, tout entier à ce qu’il écoute. — Une jolie fu-
gue de clarinette !

(Le concert s’achève au milieu des bravos. Les musiciens.se
séparent. La foule se retire).

La jolie femme, à un quidam peu avouable. — Tous des pa-
nés, mon cher ! Pas un n’a coupé dans le pont. Me mènes-
tu houlotter au bouillon Duval ?

Le quidam. — Tout de même, si c’est toi qui casques :
Hortense ne m’a pas fichu un radis ce matin.

Paul Mahalin.
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