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Le charivari — 58.1889

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https://doi.org/10.11588/diglit.23883#0710
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LE CHARIVARI

des; brasseurs — arrière le salicylate ! — le Congrès
des marchands de vins — fuschine et Cie 1 le
Congrès des aéronautes — cherchez la direction ! —
le Congrès des gymnastes, le Congrès des sapeurs-
pompiers, le Congrès des inventeurs, celui des méca-
niciens, des éleveurs, etc., etc., et puis — saluez —
le Congrès de l’Armée du Salut dont le mot d’ordre
est : Tout pour le... chahut des pécheurs...

Tiens ! à propos, nous n’avons pas le Congrès des
pêcheurs à la ligne ! Eux n’ont pas mordu. Ils atten-
dent, au contraire, que le poisson morde !

Et puis, ce sont gens doués d’une admirable pa-
tience.

Enfin, pour couronner le tout, nous avons un
Congrès de... fumistes !...

Que diable vont-ils se dire entre eux, ceux-là ?

Maintenant, vous savez, il sera peut-être com-
posé de quelques hommes politiques que je ne veux
pas nommer, parce que les colonnes entières du
Charivari n’y sulfiraient point, pécaïré !

Est-ce bien fini, cette fois ?

Hélas ! non, non ! J’en ai oublié un : le Congrès
international de spirites qui doit se tenir à Paris le
1er septembre.

C’est annoncé ! officiellement, tout ce qu’il y a de
plus officiellement annoncé !

Les organisateurs se proposent de faire discuter :

1° L’immoralité de l’âme.

Vous entendez ? L'immoralité, et non l’immorta-
lité ; à moins qu’il n’y ait coquille dans le boni-
ment.

2°La communication entre les vivants et les âmes
des morts.

Curieux, mais pas nouveau !

3° La responsabilité de tous nos actes et de toutes
nos pensées.

Cela est évidemment dédié aux héros qui veulent
devenir ministres.

4°L’existence dans nous d'un corps spirituel (flui-
dal-bri liant).

Fluidal-bi filant I

Arrêtons-nous ici, l’aspect de ce lluide étincelant,
d’ivresse et de plaisir fait tressaillir mon coeur.

Et en voilà assez !

Achille Brissae.

CHRONIQUE DU JOUR

J’adore les formules politiques.

Voici, par exemple, une dépêche publiée sur les évé-
nements du Tonkin :

« La pacification suit très heureusement son cours.

» Depuis trois mois, plusieurs chefs ont été tués dans
des engagements avec les gardes civiles, ou ont été dé-
capités après jugement. »

Comment trouvez-vous cette très heureuse 'pacification
qui se manifeste par des combats perpétuels et des déca-
pitations à glaive continu ?

C’est épique!

Ah ! ce pauvre M. de Guilloutet! Que dirait-l-il, s’il re-
venait au monde, en voyant comme on l’a flanqué par
terre, son mur de la vie privée ?

Voyons, sous quel prétexte s’arroge-t-on le droit de
commenter les actes privés de tout personnage connu?

On annonce, par exemple, que M. Meissonier va se
remarier.

Qui cela regarde-t-il?

De quel droit censurer ou approuver?

Quelles drôles de mœurs nous avons !

Ce qui est non moins drôle, c’est de voir mettre un
Mont-de-Piété en actions.

Ainsi fait une Société anglaise.

Elle assure — cette philanthrope étrange — 6 0/0
de bénéfices aux âmes généreuses qui souscriront.

La bienfaisance à gros intérêts.

Qu’en dirait Thomas Vireloque ?

J’ai, pour ma part, savouré cette œuvre et sa devise :
Faire le bien en s’enrichissant !

De l’air ! de l’air !

C’est l’universelle exclamation de la non moins uni-
verselle Exposition.

On y étouffe, littéralement, dans les inhabitables gale-
ries du Champ de Mars.

Comment les architectes n’ont-ils pas songé à ven-
tiler? Ils savaient cependant que les Expositions ont
lieu en été et que le Champ de Mars n’est pas un lieu
ombragé.

Ils n’ont pensé à rien de tout cela.

Bons architectes!

La chaleur asphyxiante qui règne dans toutes ces pé-
rissoires en éloigne absolument la foule, qui reste à l’air
libre.

Pendant ce temps, les représentants et représentantes
des exposants se pâment à demi.

C’est l’invitation à la congestion en permanence.

Etat de choses intolérable, qui va encore s’aggraver le
mois prochain, quand la canicule en feu s’en mêlera.

Il est impossible que l’on maintienne ce statu quo
odieux et absurde.

On annonce que Mçmnet-Sully va être décoré.

L’opinion applaudit.

Surtout si l’on a le courage do le décorer comme tra-
gédien, et non comme professeur.

Car, jusqu’ici, on a toujours eu l’air de chercher des
prétextes pour donner la croix à. des acteurs.

Ou bien l’on a attendu qu’ils prissent leur retraite.

Ce n’était pas la peine, alors, que la presse fit de si
vigoureuses campagnes pour l’égalité des mérites de-
vant la grande récompense nationale.

Je reviens au Champ de Mars.

Les petites barrières dérisoires placées autour des
gazons ne servent absolument à rien.

Le dimanche, jour de cohue, on les jette par terre,
et les jardins sont piétinés avec rage.

Ou des barrières sérieuses ou rien.

Hclas ! ce qu’on fait au Champ de Mars n’estpas sans
analogie avec ce qui se passe en politique.

Nous sommes dans l’ère des répressions impuissan-
tes et, par conséquent, inutiles.

La fête de Neuilly est décidément, comme tout le
reste, éclipsée cette année par l’Exposition seule et indi-
visible.

J’y suis retourné.

C’est morne en diable.

Le saltimbanquisme devient trop routinier aussi et
trop poseur.

Plus de fantaisie ! Bilboquet, tes fils dégénèrent.

Ils se font rentiers et rengainiers.

O beaux temps des phénomènes postiches, des trucs
mémorables, des roustissures ingénieuses, qu’êtes-vous
devenus ?

Fini, nous deux !

dictionnaire de Charenton :

SCEPTIQUE. — Paralytique de la conscience.

G-iiibollard cause philosophie avec un ami.

L’ami critique sévèrement l’œuvre de la création en
général.

Guibollard alors avec conviction :

- Pardon, vous ne tenez pas compte d’une chose...
C est que la science n’avait pas alors fait les progrès
qu’elle a accomplis depuis !

X..., l’académicien, a presque succédé au baron Tay-
lor dans la spécialité des oraisons funèbres.

On parlait de lui, hier, dans une maison où il fré-
quente.

Et la maîtresse de la maison, bas-bleu à tes heures :

— C’est un homme charmant! Quelle conversation
amusante !... Il a des anecdotes sur tous les enterrements
célèbres !

Jean Ralph,

APÉRITIF M U GNI ER

Au vin de Bourgogne

S Dipômes d’honneur, 49 Médailles Or, Vermeil, etc.

PLUME HUMBOLDT‘l!=‘

T~> Q L« BAUME GELIN guérit radic»lem«mt tt un deolnrln Colt»
U -LA. O Verrues, Durillon»,etc. l<10f*aPh*l*38,r.Rocheclioaart1Parla>

PENSEES A LA BROCHETTE

Il y a des gens en place qui, tout en n’accordant
jamais rien à personne, passent néanmoins, aux
yeux de la foule, pour des êtres excessivement obli-
geants et affables.

Leur secret est tout simplement celui-ci :

UNE JOLIE FAMILLE n

Le vol dit « à la carre », — expliquai-jo au Préfet,
que j’accompagnais à Saint-Lazare, — est aussi connu
sous le nom de « mitaine ». Les voleuses font avec
adresse usage de leurs pieds et de leurs mains pour
ramasser à terre les dentelles jetées intentionnellement,
et leurs souliers ou pantoufles larges permettent aux
pieds de sortir librement. Les bas sont coupés aux extré-
mités de manière à faciliter le jeu des doigts ! ce sont
eux qui casent dans les chaussures les dentelles de prix
enlevées par les mains et sous les yeux des vendeurs.
Les jambes et les pieds fonctionnent avec adresse sous
les jupons, et j’ai vu ainsi manœuvrer les deux cousi-
nes. Elles étaient assises devant mon meuble-bureau
figurant le comptoir, et successivement elles ont ra-
massé et serré dans leurs chaussures des plumes, dss
épingles, de la cire et jusqu’à des pains à cacheter. Ces
derniers n’étaient même pas brisés.

(“) Sous ce titre : Mes Lundis en Prison, M. G. Macé, l’an-
cien chef de la Police de Sûreté, vient de publier chez Char-
pentier un nouveau volume où, comme on le verra par l’extrait
que nous en donnons, il soulève, à l’instar du Diable boiteux,
le toit des prisons parisiennes. Ces tableaux de mœurs pris
sur nature constituent un livre des plus curieux.

Cette ancienne manière de procéder n’est guère prati-
quée que par les vieilles femmes.

Aujourd’hui nos voleuses ont des procédés moder-
nes et M. le Directeur, dans sa collection des jugées,
possède une jolie famille qui ne vivait que du produit
des vols.

Le chef s’était établi malfaiteur. En bon père, en mari
fidèle, il ne volait que pour sa femme et ses enfants. Il
est mort de chagrin à la prison centrale de Melun.

Sa femme et ses filles, pour gagner leur vie, réaliser
des économies et passer agréablement leur jeunesse,
avaient, en le perfectionnant, continué le commerce du
petit papa, c’est ainsi qu’elles le désignaient.

La mère faisait l’office de recéleuse et tenait la comp-
tabilité. Les deux filles, Jenny et Rosette, parlaient les
languesanglaise, italienne et allemande.

Leur moyen habituel consistait à louer une chambré
dans les hôtels en renom, soit à Paris, soit dans les
villes d’eaux. La nuit, elles profitaient du sommeil des
locataires pour pénétrer dans les chambres de ceux qui
avaient l’imprudence de laisser la clé sur leur porte.
Elles s’appropriaient tout ce qu’il était facile et possible
d’emporter, surtout les cassettes contenant les objets
précieux. Elles agissaient avec tant d’habileté, de sang-
froid, que pendant six années non interrompues, elles
ont, malgré des soupçons planant sur elles, des sur-
veillances exercées, échappé à tout flagrant délit. On a
toujours pensé qu’elles faisaient usage d’un narcotique.

La maman allait annuellement à Bruxelles et à Ge-
1 nève y écouler les objets volés.

Le tenue des livres de la maison prouvait que ces vo-
leuses avaient beaucoup d’ordre. Les écritures étaient
tenues au jour le jour avec autant de soin que le carnet
d’un reporter mondain. C’est cette tenue de livre scru-
puleuse qui a été la cause de la perte de celte famille ;
elle a fourni à la justice des preuves irrécusables.

Au Splendide-Hôtel, un vide-poches avait été soustrait;
son propriétaire y tenait comme étant un objet d’art de
valeur par son originalité. Il avait son pendant et, en
dehors d’eux, il n’en existait point d’autre.

Dans un voyage qu’il fit en Belgique, il reconnut son
vide-poches à l’étalage d’un marchand de bronzes.

Je connaissais le propriétaire du Splendide-Hôtel. U
me fit part de son vol seulement à l’époque de la décou-
verte du vide-poches vendu à l’étranger.

— J’ai justement, lui dis-je, un agent qui pari pour
Anvers ; à son retour, il s’arrêtera quelques heures à
Bruxelles pour négocier votre vide-poches et, comme
ces deux objets d’art sont destinés à se revoir ensemble
sur leur ancien emplacement, j’ai besoin de son vis-à-
vis, afin de bien établir la comparaison. Mon agent de-
mandera donc au marchand belge de se le procurer à
n’importe quel prix.

— Le second vide-poches se trouve sur ma table de
toilette, me dit mon ami.

— Il faut le remettre dans la chambre, à la place qu’il
occupait au moment de la soustraction de son pendant.

— Je ne comprends pas...

— Faites toujours... Je veux savoir comment du
Splendide-Hôtel ce vide-poches a fait le voyage de

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