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Le charivari — 58.1889

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https://doi.org/10.11588/diglit.23883#0951
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ACTUALITÉS

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CLOWNERIES

Les journaux annoncent queMédrano, le clown favori
du Cirque Fernando, émigre au Nouveau-Cirque.

Est-ce la politique qui le chasse de là-bas?

Toujours esl-il que la nouvelle m’a rappelé le roi (les
clowns passés, présents et futurs, le vieil Auriol, pre-
mier du nom.

Premier, — car il eut un fils, mort jeune, et dont il
disait avec fierté :

— Un garçon qui serait devenu plus fort que moi !

Il est touchant, ce cri-là; car ce n'est pas rare, dans
le monde cabotinant, les pères jaloux de leur fils.

Auriol exagérait, du reste, son héritier présomptif ;
c’était un grand gaillard qui n’en finissait plus, incapa-
ble, par conséquent, d’avoir la gentillesse étrange du
Papa, semblable à une souris trotte-menu.

U avait acquis — aux leçons paternelles — la sou-
plesse de jarret, la vigueur des muscles. Il exécutait la
Plupart des tours que faisait papa. Mais sans grâce, sans
verve, sans originalité.

Une copie d’un maître par un peintre banal.

»

Le brave Auriol, qui était l’homme le plus placide et
le moins politicien du monde, eut, en ISIS, une aven-
fine baroque et franchement comique.

Un soir de congé, poussé par la curiosité, il était
entré dans un des clubs qui fonctionnaient en perma-
nence avant les journées de juin.

Le club se tenait dans une sorte de hangar, au bout
duquel des planches avaient été disposées pour le bu-
reau et pour l’orateur.

Comme un réformateur à idées biscornues pérorait,
Auriol, qui l’écoutait, est pris d’un mouvement d’impa-
tience et laisse échapper, de sa petite voix pointue, ce
cri du cœur :

— Mais c’est stupide !

Immédiatement tumulte et orage.

— A la porte l’interrupteur ! crient les uns.

— A la tribune! crient les autres.

C’est la proposition numéro deux qui a le dessus. Des
voisins empoignent Auriol, le poussent, le bissent.

Bref, le voilà à la tribune, ne sachant au juste ce
qu’on lui veut, ni ce qu’il va dire. Il essaie de balbutier
des explications embarrassées et s’empêtre. L’auditoire
devient de plus en plus houleux et les apostrophes les
moins flatteuses pleuvent sur le dépaysé.

Ma foi! lui, voyant qu’il n’en sortira jamais, s’arrête
à un parti héroïque.

Il se recule de trois pas, prend un vigoureux élan,
bondit sur les planches qui lui servent de tremplin, et
d’un seul saut, passant par dessus la tète de ses audi-
teurs surexcités, s’en va tomber tout près de la porte,
par laquelle il s’esquive prestement.

Tout le monde était resté là, bouche béante, sans
comprendre comment avait pu disparaître cet orateur
singulier.

»

# #

Vous savez quelle a été la fin de ce rieur, quelles ont
été les dernières années de ce gamin de Paris qui se
traînait encore au Cirque pour voir ses successeurs.
Elles sont lugubres, ces décrépitudes-là.

Auriol, du moins, fut préservé de la noire misère. Il
avait eu le bon esprit do mettre quelque argent de côté.
Et à cela il avait eu d’autant plus de mérite que, dans
son plus beau temps, il ne gagna que le tiers de ce que
les clowns anglais gagnent aujourd’hui.

Longtemps Auriol toucha seulement cinq cents francs
par mois. Il eut douze mille francs par an au plus fort
de sa vogue. Ce fut son bâton de maréchal.

A l’heure qu’il est, un clown en renom exige jusqu’à
trente-six mille francs.

Auriol habitait Passy, le pays des retraités en tout
genre. C’est à Passy qu’a fini le malheureux Lamartine,
délaissé, dégoûté, désillusionné. C’est à Passy que s’était
retiré Rossini, faisant un pied de nez à la célébrité. C’est
Passy qui vit Bressant déchu, traîner, en ces dernières
années, son impotence navrante. C’est à Passy qu’Au-
riol, appuyé sur une canne, s’avançait à petits pas,
comme un paralytique.

Avoir eu presque des ailes et n’avoir même plus do
jambes! Avoir volé et ne plus pouvoir marcher! Je
n’imagine pas de plu* cruel et de plus ironique supplice.

QUIVALA.
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