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Le charivari — 59.1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.23884#0015
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PARISIENNERIES

2

— ... Aussi, depuis lors, j’ai gardé une dent contre lui.

— Gardé une dent ! Mon pauvre ami, tu te vantes !

— Môssieu, si vous me connaissiez mieux, vous sau-
riez que je suis incapable de rien inventer !

»

Certain bohème est resté l’ami d’un banquier, ancien
camarade de collège, qui le reçoit assez volontiers à sa
table, — les jours où il n’y a pas de monde.

Désireux de ieconnaître ses bontés, le pauvre diable,
saisissant l’occasion du premier jour de l’an, va ache-
ter, dans un bazar, une figurine en biscuit à fort bon
marché et de très mauvais goût, et l’apporte à la femme
de son protecteur.

Celle-ci défait l’enveloppe et, à la vue de l’objet, ne
peut se défendre d’une légère grimace.

Alors, notre bohème, avec un sourire mélancolique :

— Mon Dieu ! madame, ce n’est pas joli, joli, je le sais
bien ; mais aussi, vous aurez tant de plaisir... quand
vous le casserez !

*

* ■*

L’autre matin, un quidam se précipite chez un sien
ami, qu’il trouve encore au lit.

— Ah! mon cher, si tu savais ce qui m’arrive! Je ve-
nais de prendre, comme.chaque jour, ma petite Maria,
sur l’avenue Trudaine, pour la conduire jusqu’à son

atelier, quand son père nous est tombé sur le dos. Nous
nous sommes enfuis, et il me semble que j’ai encore à
mes trousses ce diable d’homme...

— Le Père La Tuile, alors !

# #

A la sortie d’une représentation de Ruy-Blas, à la
Comédie-Française, deux speclaleurs des fauteuils d’or-
chestre échangent leurs impressions.

— Ah ! c’était le bon temps ! dit l’un. Quand on pense
qu’un laquais pouvait devenir l’amant d’une reine !
C’était à se faire larbin tout de suite.

— Eli bien, moi, j’aurais préféré être ouvrier ser-
rurier au moyen âge.

— Pourquoi cela?

— Dame! au temps où les rois et les barons, parlant
pour la croisade, mettaient une serrure à... la vertu de
leurs femmes, je ne puis m’empêcher de penser qu’un
habile serrurier dovait parfois avoir du travail bien
agréable.

* #

Ceci n’est pas le dernier trait de M. d’Harp, le grand
avare, puisque l’histoire remonte à sa jeunesse, mais
c’est peut-être le plus fort que nous connaissions de lui.

Sa pauvre femme le racontait dernièrement à une
amie, et en pleurait encore.

Le jour de leur mariage, en revenant de l’église, ma-
dame éprouve la curiosité bien naturelle de regarder de
près l’anneau que son mari lui a passe au doigt. L’an-
neau s’ouvre et laisse voir, gravés à l’intérieur, deux
noms : Paul et Marie.

— Mais ce ne sont pas nos prénoms! s’écrie-t-elle.

— Le graveur se sera trompé, balbutie l’avare, qui ne
s’attendait pas à celte découverte.

Enfin, serré de près, M. d’Harp fait des aveux. Il avait
acheté pour sa femme une alliance d'occasion.

»

# •»

Un mot d’enfant.

Les parents de la petite Lili — six ans — donnent à
dîner, et un des convives a cru devoir apporter un
énorme gâteau. Il est grondé doucement.

— D’autant, mon cher ami, lui dit le maître de la
maison, que nous en avons déjà un. Le vôtre est une
superfétation.

Lorsque les convives sont arrivés au dessert, on de-
mande à la petite de choisir entre les deux gâteaux, qui
se dressent chacun à un bout de la table.

— Eh bien, fait Lili après avoir hésité quelques
instants, donnez-moi un morceau de superfétation.

Paul Courty.
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