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Le charivari — 59.1890

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Mai
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CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

Prix du Numéro s 2B centimes

JEUDI le- MAI 1890

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois moi». 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

Vallonnement d’un au donne droit à la prime grat uite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMIiiillE VÉKON

Rédacteur eu Chef

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de i.a publicité
92, Rue Richelieu

CHARIVAR

AHONN EMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 3G —

Un an. "2 —

Les abonnements parlent des 7or et IG de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IMlilUlli V LHO.X

Rédacteur eu Chef

BUREAUX.

de la rédaction et de l’administration

Rue de la Victoire, 20

BULLETIN POLITIQUE

Aujourd’hui la date fatidique, aujourd’hui la ma-
nifestation.

Le calme est dans les esprits, comme l’ordre dans
la rue. On a pu voir dimanche combien peu la lutte
électorale surexcitait une population parfaitement
paisible.

Ce n’est pas dans ces conditions que se produisent
les grands mouvements. Les révolutions ne se font
pas par ordre.

Elles résultent d’un entraînement irrésistible qui
n’opère pas sur commande. Elles ne sont pas annon-
cées d’avance, comme une représentation. On ne lit
pas sur l’affiche : Rideau à huit heures et demie.

Nous ne croyons donc pas à une journée dange-
reuse. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas là un
symptôme d’une gravité réelle et d’une inquiétante
signification pour l’avenir.

Cette coalition des ouvriers, reliés entre eux d’un
monde à l’autre par une solidarité qui va se resser
rant de plus en plus, est un événement dont l’impor-
lance ne peut se dissimuler.

C’est là une innovation qui n’est pas seulement fin
de siècle, mais qui pourrait bien être fin de monde.

La vieille société ne sait ni céder, ni se défendre.
Elle ne s’y est pas prise à temps pour couper les
premiers (ils de l’immense filet qui l’enveloppe. Elle
a laissé grandir l’internationalisme, dont les consi-
gnes volent aujourd’hui de Chicago à Vienne, et de
Vienne à Paris et à Londres.

Il faudrait alors se mettre aux réformes sérieuses
et radicales. Quand ou n’a pas su faire la guerre, il
ne reste qu’à chercher les moyens d’assurer la paix.

Décidément, c’est bien la tin d’une légende. Le
boulangisme n’est plus qu’un souvenir, qui semble
déjà lointain, tant il est démodé.

Il a reçu dimanche, c’est l’avis unanime, le coup
du lapin.

Vous allez voir avec quelle rapidité vont se déta-
cher ceux qui étaient encore restés fidèles au fugitif
de Jersey.

Il avait raison, Danton, le jour où il s’écriait : « De
l’audace, de l’audace, encore de l’audace 1 »

Le jour où M. Boulanger s’est dérobé, c’en fut fait
de ses espérances.Quand on veut exercer le métier de
prétendant, il faut courir résolument les risques de
la prison comme on court les risques du déraille-
ment quand on fait le métier de chauffeur.

Ou peut donc mettre sur la tombe qui se referme
définitivement cette inscription :

Cl-GÎT

LE GÉNÉRAL BOULANGER
SUICIDÉ

Pierre Véron.

-o

UN JOLI MONSIEI

Quand I hypnolisme, — que M.Vt. les docteurs de
la Faculté de médecine ont découvert une soixan-
taine d’années après l’avoir qualifié de charlatanisme,
alors qu’il était pratiqué par les magnétiseurs, —
quand l’hypnotisme cesse de nous faire rire, c'est
pour nous faire fâcher.

Odieux ou grotesque, il n’y a pas de milieu.

. C’est à croire non seulement que certains flam-
beaux de la science en perdent l’esprit, ce qui ne
serait pas grand’chose, mais encore que des hommes
jusque-là réputés honorables en perdent la notion
du bien et du mal, de l'honnê ,et,é et de l’ignominie .

Un médecin récemment venu de province tout
exprès pour expérimenter la suggestion dans je ne
sais plus quel hôpital de la capitale, — entre paren-
thèses, ce n’était guère la peine de se déranger, la
démonstration ne valant pas le voyage, — a été in-
terviewé par un de nos confrères.

Le médecin en question, qui est un des apôtres
les plus fervents de l’hypnotisme, de ses pompes et
de ses œuvres, a, naturellement, raconté au journa-
liste ahuri un tas d’anecdotes plus abracadabrantes
les unes que les autres, — des histoires, c’est le cas
de le dire, à endormir debout.

Dans le nombre, nous avons noté, pour l’édifica-
tion des lecteurs du Charivari, celle que voici :

« La passivité du sujet est telle, a dit notre gros
bonnet doctoral, qu’un de mes collègues, un méde-
cin, a pu féconder, pendant le sommeil hypnotique,
une de ses clientes à l’insu de celle-ci. »

Peut-être, après cette gaillardise, le narrateur de
gaudrioles plus ou moins cocasses a-t-il souri,
comme il convient à la suite d’un récit légèrement
croustillant.

En tout cas, il n’a nullement jugé à propos de s’in-
digner, la chose lui paraissant sans doute des plus
correctes.

Eh bien, au risque de déplaire à MM. les hypnoti-
seurs, diplômés ou non, sérieux ou folâtres, nous
nous permettrons de ne pas trouver cette plaisanterie
très réjouissante.

Il y a là quelque chose d’un drôle, en effet, mais
nous n’y voyons rien de drôle.

Le médecin qui s’est offert cette singulière récréa-
tion prétendùment scientifique a commis une action
qualifiée crime par le Code pénal, une machinette
ressemblant beaucoup à un bel et bon viol, avec un
peu de lâcheté en plus.

Car enfin, une femme éveillée peut se défendre,
des dents et des ongles, contre les tentatives d’un
goujat ; tandis que la femme endormie était complè-
tement à la merci de son opérateur.

Je ne crois pas que l’hypnotisme gagne énormé-
ment à la divulgation d’une pareille aventure, où
l’on voit un vilain monsieur commettre impuné-
ment le plus abominable des abus de confiance.

Je dis: impunément, parce que la victime n’a sans
doute pas osé se plaindre, et parce que le voleur

d’honneur savait bien, à l’avance, qu’elle ne se plain-
drait pas.

Mais, de ce qu’on n’a pas été châtié, comme on le
méritait, d’un crime odieux que l’on a commis, il ne
s’ensuit pas que l’on doive s’en vanter publique-
ment.

Le don Juan pour cataleptiques a donc eu le plus
grand tort de narrer son haut fait à l’illustre docteur
qui n’a rien eu de plus pressé que de le répéter aux
folliculaires, ces trompettes de la Renommée.

L’un et l’autre, dans l’affaire, prouvent une jolie
absence de sens moral.

Si tel est le résultat que l’hypnotisme provoque
chez les médecins, on peut se demander ce qu’il
produit chez les malades.

Quoi qu’il en soit, il ne serait peut-être pas mau-
vais de rappeler à ces étranges disciples d’Esculape
que la loi punit les dentistes qui usent du chloroforme
pour abuser de leurs clientes en leur arrachant la
dent de sagesse.

Trop heureux encore, quand ils ne la plombent
pas.

Henri Second.

LE SL IM EN PARTIE DOUBLE

PREMIER SERVICE

U

Errare humanum est... Demandez à M. Jean-Paul
Laurens de vous traduire cet axiome latin. Le grand
portrait de femme qu’expose l’éminent artiste est
une bien complète erreur, hélas ! Cette figure raide
comme un piquet a l'air de faire partie de la tapisserie
bariolée que M. Laurens a donnée pour fond à son
tableau. Les tons des accessoires et les tons du cos-
tume se neutralisent déplorablement. La...

A quoi bon détailler? Ratage complet.

Si vous voulez, par contre, voir une petite mer-
veille, un bijou de fine ciselure, arrêtez-vous devant
le portrait de MlleGérôme par Aimé Morot. Tout est
délicieux dans cette toile. Le cheval est exquis d’é-
légance. Pas une touche qui ne soit à sa place, sur
les brides, aussi bien que sur la robe de l’amazone.
Et quelle adorable délicatesse dans la tête I

Une tendance regrettable à signaler dans le Salon
de i890, c’est la tendance à l’imitation. On parodie
même les notabilités de troisième ordre.

Ne nous arrêtons pas aux pastiches inutiles.

Ce tableau de M. Y. Gilbert n’est qu’un faux Jules
Breton. Ce tableau de Mlle Romani, qu’un faux
Henner. Ce tableau de M. Picard, qu’un faux Llier-
mitte. Ce tableau de M. Gabriel Maréchal, qu’un
faux Puvis. Ce tableau de M. Roger, qu’un faux
Carrière. Cette Sainte-Cécile de M. Matignon, qu’un
faux Gustave Moreau. On s’étonne même de ne pas
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