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Le charivari — 59.1890

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Novembre
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Prix du Numéro : 25 centimes

CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

SAMEDI Dr NOVEMBRE 1890

ABONNEMENTS

\

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois... 36 —

Un an. 72 —

Ces abonnements 'parlent des in et 16 de chaque mois

DIRECTION

Politique- Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

/OVRNAL SA

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuit

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

Les ateliers étant fermés aujourd'hui, /or no-
vembre, le Charivari ne paraîtra pas demain di-
manche.

BULLETIN POLITIQUE

Vous connaissez le jeu de société : « Je te vends
mon corbillon. Qu’y met-on?»

Nos législateurs l’ont remplacé par le jeu du bud-
get, qui en est un dérivé, avec cette variante : « Je
te tends mon corbillon. Qu’y met-on? » Et chacun
de se torturer l’imagination pour trouver un impôt
nouveau.

En voici un, je l’avoue, qui me paraît plein de
bon sens et d’équité. Il est proposé par M. Després.

M. Després demande qu’on établisse une taxe de
20 francs par an et par mètre carré sur les annonces
murales, une relaxe de 20 francs par an et par mètre
cube sur les voitures-annonces, sur les réclames
traînées à bras ou avec chevaux.

A la bonne heure ! Voilà, cette fois, un projet pra-
tique et intelligent. C’est, bien le moins que ceux
qui barbouillent sur nos murailles un tas de choses
hideuses, sans compter les mensonges industriels et
commerciaux qui s’ajoutent à cette laideur, c’est
bien le moins que ces exploiteurs à l’huile du gogo-
Lisme soient frappés d’une taxe et que l’Etat tire
quelque profit de ces exploitations aussi audacieuses
qu’anti artistiques.

Nous applaudissons encore avec plus d’entrain à
l’impôt sur les annonces ambulantes. Celles ci sont
devenues une véritable scie publique, un réel dan-
ger pour la circulation, une entrave dont nous souf-
frons tous.

Je ne reproche qu’une chose au projet deM. Des-
prés : c’est d'en user avec une modération profondé-
ment regrettable. Il pouvait frapper bien plus fort,
car il frappait juste.

La réclame sur voitures, camions, charrettes,
brouettes, etc., est un des fléaux de notre époque.
Le devoir d’une police intelligente serait de la pros-
crire absolument. En attendant, commencez tou-
jours par la rançonner.

La grande question de Paris port de mer, qui pas-
sionne si vivement l’opinion publique, va venir très
prochainement devant le Parlement.

L’enquête a abouti à un résultat tout à fait déci-
sif.

Sur 90 chambres de commerce consultées, on
compte 71 adhésions.

La dernière et la plus importante a été envoyée par
la chambre de commerce de Lyon, notre seconde
capitale commerciale.

Un rapport très sagement motivé de M. Duc avait
exposé les raisons qui militent en faveur de l’inté-
ressant projet. Ge document réduit à néant le rapport

j du conseil des ponts et chaussées, manifestant la
crainte que la canalisation soit trop coûteuse pour
être utile.

Le bon sens est d’accord avec M. Duc pour dé-,
montrer que les chiffres sont tout en faveur du
projet.

Sans aucun doute, il faut se garder des exagéra-
tions et des immobilisations de capitaux qui seraient
menacés de stérilité, parce qu’elles dépasseraient le
but. Mais est-ce le cas d’avoir des appréhensions de
cette nature à propos de l’entreprise sur laquelle la
chambre de commerce était interrogée? Nous ne le
pensons pas. Il n’est pas besoin de recourir à de gi-
gantesques hypothèses comme un Paris de l’avienir
supplantant Londres ou Anvers, ou encore à une
capitale absorbant malencontreusement toutes les
forces vives d’une grande natior- comme la France,
pour expliquer la dépense de 20* ■ millions qui est en
perspective.

La oana.isaîion propc,—go par ik Société de Palis
port de mer donnera un développement assuré au
commerce. Ce développement, qui peut-être dépas-
sera toutes les prévisions, produira très certaine-
ment, dans les hypothèses les plus modestes, de quoi
garantir à la combinaison des revenus très produc-
tifs.

Toutes les autres nations multiplient ou accrois-
sent le nombre et la puissance de leurs voies flu-
viales et de leurs canaux. La France ne peut rester
en arrière.

Une ville telle que Paris, avec son immense popu-
lation, ne saurait s’outiller trop puissamment pour
assurer ses approvisionnements de toute espèce.

Paris port de mer, en unifiant le tirant d’eau de la
basse Seine jusqu’à Paris, réalisera ce desidera-
tum.

La Société a déjà réuni 70 millions de souscrip-
tions spontanées. Elle ne demande rien à l’Etat. Elle
entend pratiquer le Fara da se. Elle ne réclame pas
non plus le monopole, puisqu’elle laissera coexister
à côté d’elle les franchises actuelles de la batel-
lerie.

C’est, par conséquent, comme la chambre de
commerce de Lyon l’a déclaré par son vote, une
œuvre d’intérêt national à laquelle le Parlement ne
saurait refuser son adhésion.

Si l’étroit esprit de clocher retenait certains dépu-
tés, s’ils refusaient par haine pour Paris de sanction-
ner le projet que le gouvernement soumettra très
prochainement à l’épreuve du scrutin, ces députés-
là, ce nous semble, commettraient à la fois une sot-
tise et une vilaine action.

Et le pays ne leur pardonnerait ni l’une ni
l’autre.

Pierre Véron.

PROPOS DE FUMOIR

Us sont en émoi, tous les clubs, depuis la pièce de
Meilhac. Le nôtre aussi, bien entendu.

On l’adore, ce Meilhac, et l’on ne s’aperçoit pas
qu’il nous tape dessus à bras raccourci, qu’il nous

earicaturise avec une souriante cruauté, qu’il met
le doigt juste sur la plaie, ou plutôt sur les plaies,
qu’il persifle avec une précision mathématique cha-
cun de nos ridicules.

A la sortie de Ma cousine, tout le monde est arrivé
clamant l’admiration, riant encore à gorge déployée
du Champcourtier cocu, vaniteux et bête à manger
du foio, que le satiriste a si prestement fouaillé.

L’admirable, c’est que chacun s’empressait de re-
connaître son voisin dans le portrait.

J’ai rencontré d’abord Toutauchic, le petit baron.
Tout de suite il m’a sauté dessus pour me dire :

— Vous y étiez?

— Où?

— A la première de Ma cousine.

— Parfaitement.

— Eh bien, vous avez reconnu, n’est-ce pas, ce
pauvre comte de Talavert? Champcourtier, c’est lui
tout craché 1

Cinq minutes plus tard, Talavert arrivait, et me
prenant à part :

— Vous y étiez?

— A la première de Ma cousine?

— Qui... Vous y étiez. Alors je suis sûr que vous
avez reconnu immédiatement ce petit imbécile de
Toutauchic. C’est frappant comme un instantané !

Et tous les autres ont fait comme ces deux-là.

C’est précisément ce qui sauve les auteurs et ce
qui fait qu’on raffole de Meilhac quand même. Cha-
cun dans son portrait voit le portrait du voisin. On
ne dit jamais : « C’est moi. » On est ravi de dire :
« C’est un tel. »

Je dois reconnaître, d’ailleurs, que la mine est fé-
conde et que la vie de cercle a créé toute une série
de types qui reviennent de droit à la comédie.

Elle exerce, cette vie, une influence considérable
sur les mœurs contemporaines. C’est à elle notam-
ment qu’on doit directement un critérium qui, pour
beaucoup de gens, a remplacé l’ancienne con-
science.

Pour ceux-là, Tunique contrôle de tout acte est :
« Qu’en dira-t-on au cercle?»

Si c’est select, si le cercle doit la trouver bonne, ces
casuistes spéciaux ne s’inquiéteront pas de savoir
ce que la vraie morale eu peut bien penser.

Très curieuse étude à faire encore autour de ce
thème : De l’influence du club sur les conséquences
du mariage contemporain.

Ils ne se doutent pas, les hommes mariés, — moi,
je ne le suis pas, vous l’avez deviné déjà, — des
dangers auxquels les expose ce train-train d’exis-
tence qui étend de plus en plus ses annexions.

On a parlé déjà — c’est une vieille histoire — du
club comme dissolvant de la famille. Vous savez la
tirade par cœur :

— La femme laissée seule à la maison, pendant
que monsieur folâtre avec la dame de pique, ou bien
qu’il se sert de ce prétexte commode : « Je vais à
mon cercle, » pour masquer ses frasques.

Je ne dis pas que ce ne soit pas vrai, mais il y a
bien d’autres aspects à étudier. Si c’est parfois le
désespoir des femmes, comme c’est aussi leur re-
vanche !

D’abord, l’absence quotidienne de monsieur, qui
leur crée des facilités de sortie sans contrôle. Puis
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