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Le charivari — 59.1890

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CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

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MARDI 1er AVRIL 1890

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IM EU H15 VÉH0t\

Rédacteur en Ciicf

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ADOLPHE EWIG, fermier de i.a purlicitb

92, Rue Richelieu

CHARIVAR

BULLETIN POLITIQUE

Le gouvernement feint de n’en pas vouloir dé-
mordre.

11 a tort, car il va au-devant d’un échec.

M. Fallières, mandé l’autre jour par la commis-
sion qui, à l'unanimité, repousse la loi sur ou contre
la presse, M. Fallières s’est égaré dans un dédale de
phraséologies oiseuses et contradictoires.

Tout le temps, il a été à côté de la véritable ques-
tion.

Il a dit, par exemple :

« La loi de 1881 a aboli le cautionnement, les dé-
lits d’opinion ; il ne s’agit en rien de revenir là-des-
sus. »

Eb bien, il ne manquerait plus que ça.

Pourquoi pas tout de suite l’avertissement et la
suspension, comme en 1852?

Personne n’a jamais pu supposer qu’uu gouverne-
ment républicain eût de ces turlutaines, et M. Fal-
lières a donc, de ce côté, donné un coup d’épée dans
l’eau.

Ailleurs, il s’est livré à un mea çulpa qui a man-
qué de logique, car il était comme entrecoupé de ré-
ticences incohérentes.

Il a dit encore :

î La loi de 1881 est presque un code de la presse.
8i, en y pénélrant par un coin, on devait la détruire,
le gouvernement ne serait pas d’avis qu’on y tou-
chât.

» J'ai déjà eu l’occasion de le dire au Sénat, il y a
deux ans, en qualité de ministre de la justice. »

On croirait, sur cette déclaration, qu’il admire
et est prêt à soutenir la loi de 1881.

Point. M. Fallières nous a rappelé le sabre du bon
Joseph, servant à défendre et au besoin à combattre.

Il s’inclinera devant la loi de 1881, mais pour la
débiner ensuite et la disloquer.

« J’ai été le premier rapporteur de la loi de 1881.
La commission d’alors avait été séduite à ce moment
Par M. Emile de Girardin qui avait su l’amener à son
ldée, que la presse était impuissante. Depuis, j’ai dû
Ranger d’avis eu reconnaissant le tort de cette doc-
trine. »

damné pour avoir fait enlever, au cours de la der-
nière période électorale, une affiche boulangiste.
S'il l’a fait, il avait sans doute des raisons sérieuses.

» Quand le gouvernement, dans d’autres circons-
tances, a fait enlever des affiches, il faut bien dire
que la loi de 1881 ne l’y autorisait pas.

» Avec la jurisprudence inaugurée par le tribunal
des conflits, il ne petit pins, en effet, s’appuyer sur
cette loi et, s’il a fait, en diverses circonstances, ar-
racher des placards.séditieux, il Lest efforcé chaque
fois de se faire couvrir par le Parlement. Mais cela
ne peut durer.

» Il y a donc nue lacune à combler ; il faut le faire
avec beaucoup de réserve et de prudence. »

Je vous demande un peu qui lui parlait d’affichage.

Tout le débat portait sur l'injure et la diffama-
tion.

M. Fallières persiste à vouloir deux juridictions,
au lieu d’une.

il lait risette à ia" correctionnelle, trouvée jadis
odieuse, et soutient cetle thèse :

« Le gouvernement ne recherche pas la juridic-
tion qui condamne, mais celle qui juge. La police
correctionnelle, en matière de diffamation, présente
des daDgers : attaquer, accuser les fonctionnaires
est intimement lié à la liberté politique. Nous préfé-
rons, pour ce genre de délits, la cour d’assises mal-
gré les inconvénieots qu’elle présente, notamment
au point de vue de la lenteur de la procédure. D'ail-
leurs, sur ce point, on examinera s’il ne serait pas
possible d’abréger les délais.

» En ce qui touche l’injure et l’outrage, ces len-
teurs offrent des inconvénients bien - plus saisis-
sants.

» La liberté de la presse n'est pas intéressée dans
ce cas ; aucun publiciste, en effet, ne peut réclamer
le droit à l’injure. »

Pardon, monsieur le ministre. Toute la question
est de savoir s’il y a eu outrage et injure.

Le jury apprécie impartialement ; les juges par-
tialement. Voilà toute la différence.

Voilà le motif pour lequel l’Empire jouait de la
correctionnelle, pour lequel un ministère républi-
cain ne devrait pas en jouer.

C’est ce que vous appelez — crime de la tin —
laisser dans son intégrité la loi de i 8 S j.

La plaisanterie dépasse les bornes, et le vote de la
Chambre, à sou retour, vous donnera, je l’espère bien,
une leçon méritée.

Pierre Véron.

J’ai trouvé un banalisle, plein d’emphase, en train
de rhabiller les idées des autres avec des lambeaux
de déclamation.

Ça, c’est son affaire.

Mais j’ai trouvé aussi un farouche réactionnaire,
prêchant clairement le mépris du gouvernement
républicain et débitant le boniment pour le droit
divin.

Si je prends la peine de faire cette constatation,
ce n’est pas pour demander qu’on cherche noise à
M. Monsabré. Oh! non. C’est, au contraire, pour
bien établir que la République dédaigne ces impuis-
santes hostilités.

Tous les jours, les prédications cléricales cherchent
à la battre en brèche. Mandements épiscopaux ou
sermons, c’est le même langage acrimonieux.

Et, depuis vingt ans, la République rit au nez des
ennemis de sacristie, qui lui prédisent une fin pro-
chaine.

Pas adroite, vraiment, cette attitude de l’Eglise.

Car, plus elle s’acharne, plus elle prouve que Dieu,
là-haut, la désavoue et la lâche.

Si ce pauvre Père Eternel, eu effet, partageait leur
haine de la République, il l’aurait depuis longtemps
renversée, puisqu’il est tout-puissant, à ce qu’ils
disent.

Donc, s’il ne la renverse pas,c’est qu’il lui plaît de
la laisser vivre.

Ils démontrent, par conséquent, les acharnés du
clergé, qu’il n’y a rien de commun entre la volonté
céleste et leurs obstinées rancunes.

C’est bon à noter.

Et je suis sorti de ia conférence où s’était démené
M. Monsabré, avec la vive satisfaction qu’on éprouve
fort naturellement lorsqu’on voit un adversaire s’en-
ferrer jusqu’à la garde.

Merci, monsieur le déclamateur.

UN PHILOSOPHE.

THEATRES

NOUVEAUTÉS : La Vocation de Marins.

Voilà les coups de poing dans la poitrine qui
c°ttrnencent.

Pourquoi?

Probablement parce que M. Fallières, quand il se
R°sait en champion de la presse, n’était pas ministre.

A présent qu’il a passé du côté du manche, le point
( °r vue a changé.

toujours la même histoire!
j. Pt lancé dans les désolations, M. Fallières s’est
Vt’é à cette récrimination accessoire :

. * Nous avons eu peut-être tort aussi de parler,
la loi de 1881, d’autre chose que de la presse et
A comprendre l’affichage et le colportage. Peut-
Te’ à. ce dernier point de vue, le gouvernement
est'il pas suffisamment sauvegardé.

Ainsi le sous-préfet de Reims vient d’être con-

LAROCHEFOUOIADES

Le père Monsabré, prédicateur à réclame, achève
son pelit carême, — sans être pour cela un Mas-
sillon.

J’ai eu la curiosité, au hasard de la fourchette,
d’aller écouter ce décadent successeur des Lacor-
daire et des Ravignan.

Il y avait longtemps qu’on n’avait mis le quartier
Latin à la scène,

Il est vrai qu’il avait déjà là de si copieux états
de service !

Quelle consommation de griseries, de bérets, de
Mimi-Pinson et de mansardes où Pou était bien à
vingt ans, n’a-t-il pas faite, le vaudeville de jadis !

Je suis sûr que la statistique trouverait au moins
deux cents pièces ornées d’étudiants et d’étu-
diantes.

Ou comprend donc que le besoin d’un repos se
soit fait sentir.

Le théâtre des Nouveautés a estimé que l’inter-
règne avait suffisamment duré.

Mais plus de griseries, hélas ! La scène se lève sur
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