CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE
Prix du Numéro : 25 centime»
MARDI 7 JANVIER 1890
ABONNEMENTS
PARIS
'Trois mois.
Six mois.,.
Un an.
18 fr.
3G —
72 —
Les abonnements parlent des et i s de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
.PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
BUREAUX
DH LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION
Rue de la Victoire, 20
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois.. 20 ir.
Six mois. 40 —
Un an... 80 —
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuits
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EW1G, fermier de la publicité
92. Rue Richelieu
LE CHARIVAR
/
PRIMES POUR 1890
!
BULLETIN POLITIQUE
-_I
Le Charivari, comme les années précédentes, s’est mis
en mesure d'offrir à ses abonnés une attrayante collection
de primes dont voici la nomenclature :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D'UN AN SEULEMENT
Tout abonnement d’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des trois primes
gratuites suivantes :
!" LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° TROIS VOLUMES A CHOISIR
DBS
CONTES GAILLARDS ET NOUVELLES PARISIENNES
Collection illustrée composée de douze volumes, format
in-12, imprimés avec grand luxe sur papier vélin teinté, titre
rouge et noir, couverture en bronze vert et couleurs, vendue au
prix de 5 FRANCS LE VOLUME.
Meunier. Chair à plaisir. Illustr. de A. Fepdinandus —
Massiag. Joyeux Devis. 111. de Le Natur. — Maizrroy. Le
Mal d’aimer. III. de Courboin. — Maizeroy. Mire LonLa.
111. de Jeanniot — Meunier Miettes d’Amour III. de A.
Ferdinandus — Brio. Chattes et Renards. III. de Japiiet.—
Sîi.vkstre. Le Péché d’Eve. Ul. de Rociiegrossk. — Flirt.
Doux Larcins. Ill.de Le Natur. — Bio. A Huis Clos III.
deMAMUs Perret.— Meunier. BaisorB tristes. III. deR.-V.
Meunier. — Thilda. Pour se damner, lil. de Henriot. —
O’Cantin (W.). Peine de Cœur. Illustr. de Elzingrb.
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
1° LES DIAMANTS AMÉRICAINS
(Rock Spring Diamonds)
Ces pierres, très appréciées aux Etats-Unis, introduites
en France depuis l’Exposition, remarquables pour leurs
feux naturels, sont taillées comme les véritables diamants
et montées à jour.
Par suite d’un traité avec ia maison qui représente à
Paris les Diamants américains, Le Charivari offre à tous
ses abonnés et lecteurs, au prix de
2 0 francs au lieu de 5 O francs
Soit
Une paire de lioucles d’orclllcs
Soit
Une épingle en diamants américains
MONTURE EST OR
constituant un charmant cadeau d’étren.ues.
Envoyer avec chaque demande un mandat de 20 francs
(plus un franc pour recevoir franco à domicile).
T
im Par un traite passé avec ia grande Maison d’édition mu-
sicale le Ménestrel (lleugel éditeur), le Charteari s’est mis
en mesure d’oflrir à ses lecteurs et abonnés :
TOUT A LA DANSE
MAGNIFIQUE ALBUM
contenant vingt morceaux (Valses, Quadrilles, Polkas, Mazur-
kas, Galops) signés des noms populaires d’Arban, J. Strauss,
Fahrbach, Broustet,'Gung'i, Rubini, Mirecki, etc., etc.
L’Album est offert par le Charivari au prix de
6 francs au lieu de 30 francs
(ajouter 1 fr. 50 pour le port.) ,
Il est dit que chaque jour nous'apportera un nou-
veau sujet de surprise.
Voici, maintenant, qu’on attribue à des députés
conservateurs— et c’est, notez-le bien, une feuille
conservatrice au premier chef qui se fait l’écho de ce
bruit — l’intenlion de demander; durant ia prochaine
session parlementaire, l’abrogation de la loi du
17 juillet 1889 contre les candidatures multiples.
Pauvre loi! A peine âgée de six mois, à peine au
sortir de la première application, et déjà battue en
brèche !
Et par qui encore! Par ceux, précisément, qui
sont le plus intéressés à la conserver; car si, par im-
possible, ils revenaient un jour: au pouvoir, ils de-
vraient s’estimer heureux de hvyîsséder afin de pou-
voir, au besoin, la retourner contre leurs adversaires.
« Quel est — dit en effet le journal auquel nous
faisions tout à l'heure allusion — quel est le gou-
vernement régulier, monarchie ou république, peu
importe, qui ne soit exposé, à un moment donné, à
se trouver aux prises avec un mouvement d’opi bon
parfaitement fou et dangereux, éphémère sans doute,
mais puissant?
■>-Et, dans ce cas, est-il sage, est-il prudent de lais-
ser à un agitateur, à un ambitieux sans scrupule, le
moyen de se faire donner, par l’élection multiple,
par une sorte de plébiscite, un mandat révolution-
naire, si bien qu’il puisse se poser audacieusement
en fa^e du gouvernement de son pays, le braver et,
avec le concours des passions aveugles, déchaîner
ainsi les plus redoutables calamités : la guerre ci-
vile, la guerre étrangère, la mort et la ruine pour un
grand nombre I »
C’est parler d'or !
Mais n’est-il pas plaisant de voir une feuille con-
servatrice obiigée de tenir ce langage, à qui ? A des
députés qui s’intitulent conservateurs !...
Pierre Véron.
--—♦-
PAYS CHARMANT!
Le Tonkin, ce paradis terrestre des opportunistes,
— qui n’y sont jamais allés, ce qui les a dispensés
de n’en point revenir, — n’est pas seulement, pour
nous, fertile en pommes cuites.
Il paraît, en outre, que, comme tout Edcn qui se
respecte, il ne manque pas de serpents.
Sans compter les pirates et autres Pavillons noirs
dont on annonce toujours la destruction ou soumis-
sion et qui reparaissent, plus nombreux ou plus
révoltés que jamais, dans tous les coins ;
Sans parler du choléra, de la fièvre jaune, de
toutes les épidémies qui tuent, comme des mouches,
nos pauvres et braves soldats, dont la France, plus
tard, pourrait avoir si grand besoin ailleurs;
II y a encore les bêtes féroces, qui ne sont pas
plus une « quantité négligeable » que ne l’était la
Chine, quand on la traitait si dédaigneusement jadis
du haut de la tribune parlementaire.
O a écrit de là-bas qu’un tigre est venu enlever un
jeune soldat, au nez et à la barbe de sa Compagnie,
campée en rase campagne.
Poursuites et recherches ont été également infruc-
tueuses. Le malheureux troupier a été dévoré, et on
n’a retrouvé qu’un de ses souliers.
Allons, allons ! Décidément, ce n’est pas la Chine,
c’est le Tonkin qui est un pays charmant.
Paul Girard.
DATES FATALES
Lue particularité bizarre a été dernièrement mise
en lumière par les statistiques des chemins de fer.
C’est que, tous les vendredis, le nombre des voya-
geurs diminue. Cette diminution s’accentue encore,
si le vendredi est un 13, comme cela s’est produit il
y a quelques semaines.
Paris même, le foyer du scepticisme, ne fait pas
exception. On y circule moins le vendredi. Les
recettes des omnibus faiblissent, ce jour-là, de 25 0/0,
et elles tombent à 50 0/0 lorsque le vendredi coïn-
cide avec la date fatidique.
On aurait pu faire la même observation pour les
théâtres. Aussi est-ce ce jour-là que les gens malins,
profitant des faiblesses de leurs contemporains,
choisissent pour demander des places de faveur qui
leur sont rarement refusées. Ces mômes malins ont
bien soin aussi de prendre un vendredi, s’ils ont à
faire un loDg voyage : il est rare qu’ils n’aient pas un
compartiment de huit personnes pour eux tout
seuls.
On n’a. pas oublié la venette qui s’empara de beau-
coup de gens, il y a quatre ou cinq ans, parce que
l’année commençait un vendredi. Il faut reconnaître,
d’ailleurs, qu’au point de vue gourmand, faire maigre
un premier jour de l’an, c’était déplorable. Le pape
intervint et autorisa exceptionnellement le gras ;
l’Eglise a toujours été propice à la table. Des fantai-
sistes proposaient de commencer l’année parle 2 jan-
vier, mais Calino s’écria sérieusement ;
— C’est encore heureux, tout de même, que l’an-
née ne commence pis aussi par un treize 1
Bien des gens doivent avoir aussi présente au sou-
venir la panique qui s’empara des esprits, à l’ap-
proche de l’année 1873. Nos désaslres étaient encore
récents, on était plus craintif, plus timoré, ce qui
justifiait cette terreur dans une certaine mesure. On
rappelait les millésimes néfastes de 1793 et de 1813,
et on proposait sérieusement de revenir à la pronon-
ciation de dix-huit cent septante-trois, comme le
faisaient nos pères.
On a essayé plus d’une fois d’enrayer cette supers-
tition, mais toujours sans grand succès.
Il y a quelques années, il s’était formé à Paris une
société dans ce but. Elle se fonda un vendredi 13,
elle' ne pouvait compter que 13 membres, et le dîner
mensuel ne pouvait avoir lieu que le vendredi. Cette
Prix du Numéro : 25 centime»
MARDI 7 JANVIER 1890
ABONNEMENTS
PARIS
'Trois mois.
Six mois.,.
Un an.
18 fr.
3G —
72 —
Les abonnements parlent des et i s de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
.PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
BUREAUX
DH LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION
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ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois.. 20 ir.
Six mois. 40 —
Un an... 80 —
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Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
ANNONCES
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92. Rue Richelieu
LE CHARIVAR
/
PRIMES POUR 1890
!
BULLETIN POLITIQUE
-_I
Le Charivari, comme les années précédentes, s’est mis
en mesure d'offrir à ses abonnés une attrayante collection
de primes dont voici la nomenclature :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D'UN AN SEULEMENT
Tout abonnement d’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des trois primes
gratuites suivantes :
!" LE PETIT JOURNAL POUR RIRE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° TROIS VOLUMES A CHOISIR
DBS
CONTES GAILLARDS ET NOUVELLES PARISIENNES
Collection illustrée composée de douze volumes, format
in-12, imprimés avec grand luxe sur papier vélin teinté, titre
rouge et noir, couverture en bronze vert et couleurs, vendue au
prix de 5 FRANCS LE VOLUME.
Meunier. Chair à plaisir. Illustr. de A. Fepdinandus —
Massiag. Joyeux Devis. 111. de Le Natur. — Maizrroy. Le
Mal d’aimer. III. de Courboin. — Maizeroy. Mire LonLa.
111. de Jeanniot — Meunier Miettes d’Amour III. de A.
Ferdinandus — Brio. Chattes et Renards. III. de Japiiet.—
Sîi.vkstre. Le Péché d’Eve. Ul. de Rociiegrossk. — Flirt.
Doux Larcins. Ill.de Le Natur. — Bio. A Huis Clos III.
deMAMUs Perret.— Meunier. BaisorB tristes. III. deR.-V.
Meunier. — Thilda. Pour se damner, lil. de Henriot. —
O’Cantin (W.). Peine de Cœur. Illustr. de Elzingrb.
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
1° LES DIAMANTS AMÉRICAINS
(Rock Spring Diamonds)
Ces pierres, très appréciées aux Etats-Unis, introduites
en France depuis l’Exposition, remarquables pour leurs
feux naturels, sont taillées comme les véritables diamants
et montées à jour.
Par suite d’un traité avec ia maison qui représente à
Paris les Diamants américains, Le Charivari offre à tous
ses abonnés et lecteurs, au prix de
2 0 francs au lieu de 5 O francs
Soit
Une paire de lioucles d’orclllcs
Soit
Une épingle en diamants américains
MONTURE EST OR
constituant un charmant cadeau d’étren.ues.
Envoyer avec chaque demande un mandat de 20 francs
(plus un franc pour recevoir franco à domicile).
T
im Par un traite passé avec ia grande Maison d’édition mu-
sicale le Ménestrel (lleugel éditeur), le Charteari s’est mis
en mesure d’oflrir à ses lecteurs et abonnés :
TOUT A LA DANSE
MAGNIFIQUE ALBUM
contenant vingt morceaux (Valses, Quadrilles, Polkas, Mazur-
kas, Galops) signés des noms populaires d’Arban, J. Strauss,
Fahrbach, Broustet,'Gung'i, Rubini, Mirecki, etc., etc.
L’Album est offert par le Charivari au prix de
6 francs au lieu de 30 francs
(ajouter 1 fr. 50 pour le port.) ,
Il est dit que chaque jour nous'apportera un nou-
veau sujet de surprise.
Voici, maintenant, qu’on attribue à des députés
conservateurs— et c’est, notez-le bien, une feuille
conservatrice au premier chef qui se fait l’écho de ce
bruit — l’intenlion de demander; durant ia prochaine
session parlementaire, l’abrogation de la loi du
17 juillet 1889 contre les candidatures multiples.
Pauvre loi! A peine âgée de six mois, à peine au
sortir de la première application, et déjà battue en
brèche !
Et par qui encore! Par ceux, précisément, qui
sont le plus intéressés à la conserver; car si, par im-
possible, ils revenaient un jour: au pouvoir, ils de-
vraient s’estimer heureux de hvyîsséder afin de pou-
voir, au besoin, la retourner contre leurs adversaires.
« Quel est — dit en effet le journal auquel nous
faisions tout à l'heure allusion — quel est le gou-
vernement régulier, monarchie ou république, peu
importe, qui ne soit exposé, à un moment donné, à
se trouver aux prises avec un mouvement d’opi bon
parfaitement fou et dangereux, éphémère sans doute,
mais puissant?
■>-Et, dans ce cas, est-il sage, est-il prudent de lais-
ser à un agitateur, à un ambitieux sans scrupule, le
moyen de se faire donner, par l’élection multiple,
par une sorte de plébiscite, un mandat révolution-
naire, si bien qu’il puisse se poser audacieusement
en fa^e du gouvernement de son pays, le braver et,
avec le concours des passions aveugles, déchaîner
ainsi les plus redoutables calamités : la guerre ci-
vile, la guerre étrangère, la mort et la ruine pour un
grand nombre I »
C’est parler d'or !
Mais n’est-il pas plaisant de voir une feuille con-
servatrice obiigée de tenir ce langage, à qui ? A des
députés qui s’intitulent conservateurs !...
Pierre Véron.
--—♦-
PAYS CHARMANT!
Le Tonkin, ce paradis terrestre des opportunistes,
— qui n’y sont jamais allés, ce qui les a dispensés
de n’en point revenir, — n’est pas seulement, pour
nous, fertile en pommes cuites.
Il paraît, en outre, que, comme tout Edcn qui se
respecte, il ne manque pas de serpents.
Sans compter les pirates et autres Pavillons noirs
dont on annonce toujours la destruction ou soumis-
sion et qui reparaissent, plus nombreux ou plus
révoltés que jamais, dans tous les coins ;
Sans parler du choléra, de la fièvre jaune, de
toutes les épidémies qui tuent, comme des mouches,
nos pauvres et braves soldats, dont la France, plus
tard, pourrait avoir si grand besoin ailleurs;
II y a encore les bêtes féroces, qui ne sont pas
plus une « quantité négligeable » que ne l’était la
Chine, quand on la traitait si dédaigneusement jadis
du haut de la tribune parlementaire.
O a écrit de là-bas qu’un tigre est venu enlever un
jeune soldat, au nez et à la barbe de sa Compagnie,
campée en rase campagne.
Poursuites et recherches ont été également infruc-
tueuses. Le malheureux troupier a été dévoré, et on
n’a retrouvé qu’un de ses souliers.
Allons, allons ! Décidément, ce n’est pas la Chine,
c’est le Tonkin qui est un pays charmant.
Paul Girard.
DATES FATALES
Lue particularité bizarre a été dernièrement mise
en lumière par les statistiques des chemins de fer.
C’est que, tous les vendredis, le nombre des voya-
geurs diminue. Cette diminution s’accentue encore,
si le vendredi est un 13, comme cela s’est produit il
y a quelques semaines.
Paris même, le foyer du scepticisme, ne fait pas
exception. On y circule moins le vendredi. Les
recettes des omnibus faiblissent, ce jour-là, de 25 0/0,
et elles tombent à 50 0/0 lorsque le vendredi coïn-
cide avec la date fatidique.
On aurait pu faire la même observation pour les
théâtres. Aussi est-ce ce jour-là que les gens malins,
profitant des faiblesses de leurs contemporains,
choisissent pour demander des places de faveur qui
leur sont rarement refusées. Ces mômes malins ont
bien soin aussi de prendre un vendredi, s’ils ont à
faire un loDg voyage : il est rare qu’ils n’aient pas un
compartiment de huit personnes pour eux tout
seuls.
On n’a. pas oublié la venette qui s’empara de beau-
coup de gens, il y a quatre ou cinq ans, parce que
l’année commençait un vendredi. Il faut reconnaître,
d’ailleurs, qu’au point de vue gourmand, faire maigre
un premier jour de l’an, c’était déplorable. Le pape
intervint et autorisa exceptionnellement le gras ;
l’Eglise a toujours été propice à la table. Des fantai-
sistes proposaient de commencer l’année parle 2 jan-
vier, mais Calino s’écria sérieusement ;
— C’est encore heureux, tout de même, que l’an-
née ne commence pis aussi par un treize 1
Bien des gens doivent avoir aussi présente au sou-
venir la panique qui s’empara des esprits, à l’ap-
proche de l’année 1873. Nos désaslres étaient encore
récents, on était plus craintif, plus timoré, ce qui
justifiait cette terreur dans une certaine mesure. On
rappelait les millésimes néfastes de 1793 et de 1813,
et on proposait sérieusement de revenir à la pronon-
ciation de dix-huit cent septante-trois, comme le
faisaient nos pères.
On a essayé plus d’une fois d’enrayer cette supers-
tition, mais toujours sans grand succès.
Il y a quelques années, il s’était formé à Paris une
société dans ce but. Elle se fonda un vendredi 13,
elle' ne pouvait compter que 13 membres, et le dîner
mensuel ne pouvait avoir lieu que le vendredi. Cette