CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE
Prix du Numéro : 25 centime»
JEUDI 16 JANVIER 1890
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 0'.
Six mois. 36 —
Un an. 'î2 —
Les abonnements 'parlent des Ve et i6 de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
l'ilium; vébon
Réducteur en Chef
BUREAUX
DH LA RÉDACTION ET DE l’aDMINI S TU ,\T I ON
Hue de la Victoire, 20
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 fr.
Six mois..... .40 —
Un an. 80 —
L’abonnement d’un an donne droit à la prime grat uite
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
Pliilillli VÉRON
lté «la et eue en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITE
92, Rue Richelieu
CHARIVARI
bulletin politique
Je me suis laissé conter que le mot gaffeur avait
pour étymologie l’usage maladroit que certains sau-
veteurs font de la gaffe, instrument difficile à ma-
nier.
Un homme se noie. Un des sauveteurs en question
accourt, saisit la gaffe précitée, — et, au lieu de la
tendre au noyé de façon à ce qu’il s’y raccroche, il
la lui flanque sur la tête si malheureusement qu’il
lui fend le crâne et le tue net.
Je me suis rappelé cette question de linguistique,
en lisant la correspondance échangée entre M. Ger-
'ville-Réache et M. Tirard.
M. Gerville-Réache mériterait, à coup sûr, d’être
ëiü président des gaffeurs, — corporation qui compte,
au sein des Parlements, des représentants si nom-
breux.
Je ne crois pas que jamais, sans y être forcé, un
ami du gouvernement l’ait exposé à un plus inutile
péril.
Vous me direz à cela que le gouvernement n’avait
qu’à envoyer tout de suite M. Gerville-Réache au
diable.
C’est à coup sûr ce que j’aurais fait à sa place.
C’est ce qu’il est impossible qu’il ne fasse pas.
Il n’en reste pas moins regrettable qu’il ait laissé
ce vol de canard devenir affaire d’Etat.
On devrait bien comprendre, une fois pour tou-
tes, qu’on ne badine pas avec les questions extérieu-
res, comme on le fait trop souvent, hélas! avec les
afîaiies intérieures.
Voyoqs! Il faudrait pourtant avoir un peu de bon
sens, messieurs les députés, et ne pas toujours
frotter des allumettes à côté des barils de poudre !
Sommes-nous en paix avec l’Allemagne? Oui.
A vons-nous à Berlin un ambassadeur accrédité ?
Oui.
Voulez-vous qu’une guerre éclate entre la France
et l’Allemagne ? Non.
Eb bien, alors, ne nous ramenez pas aux stériles
et périlleuses braillades qui hurlèrent pour rien la
revanche pendant des années.
SI des conditions s’étaient présentées qui rendis-
sent une entrevue inévitable entre le président Car-
not et l’empereur Guillaume, que viendraient faire
des commentaires oiseux et téméraires ?
A plus forte raison, cette entrevue n’ayant pas eu
lieu, vous deviez vous garder des bavardages dont
on ne peut jamais d’avance mesurer les consé-
quences .
Et ce n’est pas seulement à propos de la circon-
stance actuelle qu’il faut se rappeler que le silence
est d’or.
C’est toujours, quand il s’agit de nos rapports in -
ternationaux.
Ne nous exposons pas à jouer le rôle inepte de
Y Incendiaire sans le savoir.
Rien à déduire de l’épilogue électoral de di-
manche.
Le pays s’est montré divisé une fois de plus.
Ni Te Deumk chanter, ni De profundis.
M. l’archevêque de Toulouse n'a pas lu la
Constitution qui nous régit.
Je l’en féliciterais presque, si je pouvais y voir la
preuve qu’il est bien résolu à ; ne jamais politiquer.
Par malheur, ce sont des sentiments tout con-
traires qu’atteste une lettre: par lui adressée à
M. Carnot.
M. l’archevêque de Toulouse a écrit, en effet, au
chef de l’Etat pour lui dire :
« Sans crainte de paraître téméraire, puisque je
m’adresse à votre patriotisme et à votre loyauté, je
demande qu’il soit sursis à l’application de la loi mi-
litaire jusqu’à ce que les pouvoirs compétents la re-
visent, après s’être convaincus, l’histoire de France
chrétienne à la main, qu’on ne sert jamais mieux le
pays que lorsqu’on tâche af faire prévaloir l’in-
fluence toujours si nécessaire de la religion. »
Le prélat toulousain patauge en pleine extrava-
gance.
Où a-t-il pris que M. Carnot eût le droit de s'oppo-
ser à l’application d’une loi votée correctement par
les deux Chambres?
M. l’archevêque aura sans doute entendu parler
vaguement d’un droit de veto exercé par un prési-
dent.
Mais ce droit-là ne fonctionne qu’aux Etats-Unis.
En vérité, on devrait se renseigner un peu mieux
avant de réitérer si piteusement les bourdonnements
effarés de la mouche do coche.
Ce chef de diocèse, qui ne connaît même pas les
lois par lesquelles son pays est régi, donne une
triste idée de la compétence cléricale en matière de
législation.
Quant à la loi militaire, elle ne saurait gêner la
religion que si les séminaristes s'enrôlaient, non par
vocation, mais pour échapper, à la nécessité de ser-
vir la patrie.
Auquel cas, leur trop prudente façon de se déro-
ber aux obligations communes ne serait pas pour
les honorer.
I)e toute manière, l’expérience doit être faite.
Et toutes les proses épiscopales n’y peuvent plus
rien.
Avis aux prélats qui, comme celui de Toulouse,
seraient tentés de donner en vain des preuves de leur
fâcheuse ignorance.
Pierre Véron.
ENTRÉE PAYANTE
Décidément, ainsi que le démontrait l’autre jour
notre collaborateur Robert Hyenne, cet excellent
Saint-Père tient à passer pour être dans « la panne »
la plus noire.
Oh ! qu’on ne se méprenne pas ! Je ne dénonce pas
une seconde fois la chose pour railler la misère du
« pauvre homme », comme dirait Orgon.
Non, mais je tiens à prévenir ceux de mes lecteurs
qui se prépareraient à faire un petit voyage à Rome,
qu’ils devront garnir leur bourse d’au moins cin-
quante centimes en plus des frais de route prévus.
— Cinquante centimes! Et pourquoi donc?...
— Mon Dieu, monsieur, parce que, sans ces cin-
quante centimes de précaution, vous ne pourriez
désormais visiter ni le Vatican, ni la Pinacothèque,
ni les Loges de Raphaël, ni la Chapelle-Sixtine, et
qu’alors...
— Parfaitement ; ce ne serait plus la peine d’entre-
prendre le voyage de Rome.
Mon lecteur m’objectera qu’autrefois l’entrée du
musée du Vatican était aussi gratuite que celle de
l’Hôtel des Invalides à Paris; que, par conséquent,
l’infaillibilité des papes est garante de la stabilité
des droits d’entrée dans leur palais.
Je répondrai que, par très haute décision aposto-
lique de S. S. Léon XIII, l’entrée du Vatican est dé-
sormais fixée à cinquante centimes par personne, —
en attendant la conversion de ces cinquante centi-
mes en un franc.
Nous sommes faits depuis longtemps à ces procé-
dés de mercantilisme de la part de Saint Pierre,
puisque, dans ses églises, sur le fronton desquelles
est inscrit : « Laissez venir à moi les petits enfants, »
les mères de famille ayant trois poupons sur les bras
ne peuvent s’asseoir sans payer quatre sous dans la
grande nef et deux sous dans les bas-côtés.
Mais, d’autre part, nous étions tellement habitués
à séparer par la pensée les droits du pape sur sa ba-
silique de ceux qu’il s’octroie sur les chefs-d’œuvre
de Michel-Ange et de Raphaël, que cette taxe de
cinquante centimes nous paraît monstrueuse.
On frémit en songeant au nombre de pièces blan-
ches que les fanatiques de la Transfiguration seront
forcés de laisser aux mains de Saint Pierre, portier
altitré du Paradis et du musée du Vatican,
Rien que la copie du Jugement dernier de Michel-
Ange, dans la Chapelle-Sixtine, n’exigerait pas moins
de trois ans de labeur d’un artiste travaillant à la vi-
tesse de M. Rochegrosse. Mesurez donc la hauteur
dn rouleau monnayé qu’une pareille copie lui coû-
terait, au cas où le pape ne lui accorderait pas un
abonnement à l’année, comme à l'Opéra !
Ah! certes, cette patente sur la religion de l’art au
profit de la religion catholique témoigne diablement,
de la part de Léon XIII, des instincts administratifs
plus temporels que spirituels ! Mais cela ne me sem-
ble pas pourtant encore le dernier mot de la comp-
tabilité domestique d’une papauté fin de siècle.
Je n’ai pas voix au chapitre de Rome ; mais je gage
que des guides à trois francs l’heure, promenant
dans les appartements du Vatican les visiteurs de
tous pays, contribueraient encore à augmenter le
budget de l’Eglise.
Surtout si ces guides étaient choisis parmi des
gens possédant aussi bien leur raison que l’histoire
raisonnable et impartiale du Vatican.
Car, à l’édification des visiteurs, ils pourraient te-
nir, dans presque chacune des galeries du palais des
papes, le petit discours suivant :
— Messieurs, voici la salle où Sa Sainteté Paul V,
en 1615, condamna Galilée à la détention perpétuelle
pour avoir démontré, contre les Écritures, que la
terre tournait autour du soleil...
Prix du Numéro : 25 centime»
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ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITE
92, Rue Richelieu
CHARIVARI
bulletin politique
Je me suis laissé conter que le mot gaffeur avait
pour étymologie l’usage maladroit que certains sau-
veteurs font de la gaffe, instrument difficile à ma-
nier.
Un homme se noie. Un des sauveteurs en question
accourt, saisit la gaffe précitée, — et, au lieu de la
tendre au noyé de façon à ce qu’il s’y raccroche, il
la lui flanque sur la tête si malheureusement qu’il
lui fend le crâne et le tue net.
Je me suis rappelé cette question de linguistique,
en lisant la correspondance échangée entre M. Ger-
'ville-Réache et M. Tirard.
M. Gerville-Réache mériterait, à coup sûr, d’être
ëiü président des gaffeurs, — corporation qui compte,
au sein des Parlements, des représentants si nom-
breux.
Je ne crois pas que jamais, sans y être forcé, un
ami du gouvernement l’ait exposé à un plus inutile
péril.
Vous me direz à cela que le gouvernement n’avait
qu’à envoyer tout de suite M. Gerville-Réache au
diable.
C’est à coup sûr ce que j’aurais fait à sa place.
C’est ce qu’il est impossible qu’il ne fasse pas.
Il n’en reste pas moins regrettable qu’il ait laissé
ce vol de canard devenir affaire d’Etat.
On devrait bien comprendre, une fois pour tou-
tes, qu’on ne badine pas avec les questions extérieu-
res, comme on le fait trop souvent, hélas! avec les
afîaiies intérieures.
Voyoqs! Il faudrait pourtant avoir un peu de bon
sens, messieurs les députés, et ne pas toujours
frotter des allumettes à côté des barils de poudre !
Sommes-nous en paix avec l’Allemagne? Oui.
A vons-nous à Berlin un ambassadeur accrédité ?
Oui.
Voulez-vous qu’une guerre éclate entre la France
et l’Allemagne ? Non.
Eb bien, alors, ne nous ramenez pas aux stériles
et périlleuses braillades qui hurlèrent pour rien la
revanche pendant des années.
SI des conditions s’étaient présentées qui rendis-
sent une entrevue inévitable entre le président Car-
not et l’empereur Guillaume, que viendraient faire
des commentaires oiseux et téméraires ?
A plus forte raison, cette entrevue n’ayant pas eu
lieu, vous deviez vous garder des bavardages dont
on ne peut jamais d’avance mesurer les consé-
quences .
Et ce n’est pas seulement à propos de la circon-
stance actuelle qu’il faut se rappeler que le silence
est d’or.
C’est toujours, quand il s’agit de nos rapports in -
ternationaux.
Ne nous exposons pas à jouer le rôle inepte de
Y Incendiaire sans le savoir.
Rien à déduire de l’épilogue électoral de di-
manche.
Le pays s’est montré divisé une fois de plus.
Ni Te Deumk chanter, ni De profundis.
M. l’archevêque de Toulouse n'a pas lu la
Constitution qui nous régit.
Je l’en féliciterais presque, si je pouvais y voir la
preuve qu’il est bien résolu à ; ne jamais politiquer.
Par malheur, ce sont des sentiments tout con-
traires qu’atteste une lettre: par lui adressée à
M. Carnot.
M. l’archevêque de Toulouse a écrit, en effet, au
chef de l’Etat pour lui dire :
« Sans crainte de paraître téméraire, puisque je
m’adresse à votre patriotisme et à votre loyauté, je
demande qu’il soit sursis à l’application de la loi mi-
litaire jusqu’à ce que les pouvoirs compétents la re-
visent, après s’être convaincus, l’histoire de France
chrétienne à la main, qu’on ne sert jamais mieux le
pays que lorsqu’on tâche af faire prévaloir l’in-
fluence toujours si nécessaire de la religion. »
Le prélat toulousain patauge en pleine extrava-
gance.
Où a-t-il pris que M. Carnot eût le droit de s'oppo-
ser à l’application d’une loi votée correctement par
les deux Chambres?
M. l’archevêque aura sans doute entendu parler
vaguement d’un droit de veto exercé par un prési-
dent.
Mais ce droit-là ne fonctionne qu’aux Etats-Unis.
En vérité, on devrait se renseigner un peu mieux
avant de réitérer si piteusement les bourdonnements
effarés de la mouche do coche.
Ce chef de diocèse, qui ne connaît même pas les
lois par lesquelles son pays est régi, donne une
triste idée de la compétence cléricale en matière de
législation.
Quant à la loi militaire, elle ne saurait gêner la
religion que si les séminaristes s'enrôlaient, non par
vocation, mais pour échapper, à la nécessité de ser-
vir la patrie.
Auquel cas, leur trop prudente façon de se déro-
ber aux obligations communes ne serait pas pour
les honorer.
I)e toute manière, l’expérience doit être faite.
Et toutes les proses épiscopales n’y peuvent plus
rien.
Avis aux prélats qui, comme celui de Toulouse,
seraient tentés de donner en vain des preuves de leur
fâcheuse ignorance.
Pierre Véron.
ENTRÉE PAYANTE
Décidément, ainsi que le démontrait l’autre jour
notre collaborateur Robert Hyenne, cet excellent
Saint-Père tient à passer pour être dans « la panne »
la plus noire.
Oh ! qu’on ne se méprenne pas ! Je ne dénonce pas
une seconde fois la chose pour railler la misère du
« pauvre homme », comme dirait Orgon.
Non, mais je tiens à prévenir ceux de mes lecteurs
qui se prépareraient à faire un petit voyage à Rome,
qu’ils devront garnir leur bourse d’au moins cin-
quante centimes en plus des frais de route prévus.
— Cinquante centimes! Et pourquoi donc?...
— Mon Dieu, monsieur, parce que, sans ces cin-
quante centimes de précaution, vous ne pourriez
désormais visiter ni le Vatican, ni la Pinacothèque,
ni les Loges de Raphaël, ni la Chapelle-Sixtine, et
qu’alors...
— Parfaitement ; ce ne serait plus la peine d’entre-
prendre le voyage de Rome.
Mon lecteur m’objectera qu’autrefois l’entrée du
musée du Vatican était aussi gratuite que celle de
l’Hôtel des Invalides à Paris; que, par conséquent,
l’infaillibilité des papes est garante de la stabilité
des droits d’entrée dans leur palais.
Je répondrai que, par très haute décision aposto-
lique de S. S. Léon XIII, l’entrée du Vatican est dé-
sormais fixée à cinquante centimes par personne, —
en attendant la conversion de ces cinquante centi-
mes en un franc.
Nous sommes faits depuis longtemps à ces procé-
dés de mercantilisme de la part de Saint Pierre,
puisque, dans ses églises, sur le fronton desquelles
est inscrit : « Laissez venir à moi les petits enfants, »
les mères de famille ayant trois poupons sur les bras
ne peuvent s’asseoir sans payer quatre sous dans la
grande nef et deux sous dans les bas-côtés.
Mais, d’autre part, nous étions tellement habitués
à séparer par la pensée les droits du pape sur sa ba-
silique de ceux qu’il s’octroie sur les chefs-d’œuvre
de Michel-Ange et de Raphaël, que cette taxe de
cinquante centimes nous paraît monstrueuse.
On frémit en songeant au nombre de pièces blan-
ches que les fanatiques de la Transfiguration seront
forcés de laisser aux mains de Saint Pierre, portier
altitré du Paradis et du musée du Vatican,
Rien que la copie du Jugement dernier de Michel-
Ange, dans la Chapelle-Sixtine, n’exigerait pas moins
de trois ans de labeur d’un artiste travaillant à la vi-
tesse de M. Rochegrosse. Mesurez donc la hauteur
dn rouleau monnayé qu’une pareille copie lui coû-
terait, au cas où le pape ne lui accorderait pas un
abonnement à l’année, comme à l'Opéra !
Ah! certes, cette patente sur la religion de l’art au
profit de la religion catholique témoigne diablement,
de la part de Léon XIII, des instincts administratifs
plus temporels que spirituels ! Mais cela ne me sem-
ble pas pourtant encore le dernier mot de la comp-
tabilité domestique d’une papauté fin de siècle.
Je n’ai pas voix au chapitre de Rome ; mais je gage
que des guides à trois francs l’heure, promenant
dans les appartements du Vatican les visiteurs de
tous pays, contribueraient encore à augmenter le
budget de l’Eglise.
Surtout si ces guides étaient choisis parmi des
gens possédant aussi bien leur raison que l’histoire
raisonnable et impartiale du Vatican.
Car, à l’édification des visiteurs, ils pourraient te-
nir, dans presque chacune des galeries du palais des
papes, le petit discours suivant :
— Messieurs, voici la salle où Sa Sainteté Paul V,
en 1615, condamna Galilée à la détention perpétuelle
pour avoir démontré, contre les Écritures, que la
terre tournait autour du soleil...