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Le charivari — 59.1890

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Janvier
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CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes VENDREDI 17 JANVIER 1890

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

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PIERRE VÉRON

Rédacteur eu Chef

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ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITÉ

92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

■9

BULLETIN POLITIQUE

Il y a des gens qui ont un caractère heureux et
qui savent faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Du nombre est le jeune Victor, prétendant in par-
tibus.

Tous les six mois, ou au moins tous les ans, ce
prince en disponibilité éprouve le besoin de féliciter
quelqu’un et de se féliciter lui-même. Pourquoi?
Nul ne le sait; car bien évidemment plus on va, plus
les chances du régime Totoritaire s’effritent et s’an-
nulent.

Si l’on procédait au fameux plébiscite que le futur
Napoléon V feint de réclamer toujours, il n’obtien-
drait qu'un nombre de voix dérisoire.

Il n’en a pas moins lancé sa petite épître annuelle
pour dire aux bonapartistes, sur l’air connu : Je suis
content de vous 1

Pourquoi est-il content? Parce que, paraît-il, ses
comités viennent de lui donner une nouvelle preuve
de leur dévouement en se réorganisant.

C’est effrayant ce qu’on se réorganise dans ce
parti-là. Il faut croire qu’on s’y désorganise aussi
bien souvent, pour que le mécanisme ait besoin de
tant de réparations.

Au fond, simple carte de visite par laquelle le dé-
laissé de l’avenue Louise cherche à rappeler son
nom tombé dans l'oubli. Naïve tentative de réclame
qui n’abuse personne, pas même probablement ce-
lui qui la risque.

Mais quand on est prétendant, il faut bien avoir
l’air de prétendre, n’est-ce pas, dût la prétention
faire rire les sceptiques.

La Chambre ne paraît pas reprendre ses travaux
avec une ardeur bien violente.

L’autre jour, quand il s’est agi d’élire le bureau,
on n’était pas en nombre.

Il nous semble pourtant que ces messieurs usent
et abusent des vacances. Ne pourraient-ils pas, à
l’heure du travail, montrer quelque assiduité, ne fût-
ce que pour faire croire qu’ils gagnent leurs vingt-
cinq francs ?

Comme nous l’avons déjà dit, mais comme il est
utile de le redire, nous ne voyons pas pourquoi on
force de pauvres employés, pour trois francs cin-
quante, à signer la feuille de présence, quand les
représentants du pays, qui devraient donner l’exem-
ple, peuvent impunément se moquer de leurs man-
dants et faire l’école buissonnière pendant des se-
maines.

En conscience, ce sont là des mœurs scandaleuses
qu’il faudra bien réformer un jour ou l’autre.

Les électeurs commencent à la trouver mauvaise.

Pierie Véron.

LE CARNET D’UN ACMtlSTE

PAS MALINS !

Décidément le rêve de nos bons cléricaux serait
d’apporter au Code une petite modification qui di-
rait candidement :

« Tous les Français sont inégaux devant la loi. »

Et naturellement cette inégalité bénéficierait
avant tout aux gens d’église.

Le Charivari vous a parlé déjà de la lettre d’un
archevêque méridional, demandant avec une igno-
rante naïveté à M. Carnot d’arrêter au passage la
loi qui astreint les séminaristes au service mili-
taire.

Un autre correspondant, chanoine de profession,
vient d’écrire à V Univers au cv.jet de cette même

loi.

Il est moins radical, ce chanoine, mais plus insi-
nuant et plus roublard.

Il demande simplement que les séminaristes soient
dispensés du vrai service militaire, pour remplir ex-
clusivement les fonctions d’aumôniers et d’hospita-
liers.

D’aumôniers? Combien voudrait-il donc qu’on en
eût par régiment, ce correspondant ingénieux ?

Et même, comme hospitaliers, il faudrait créer
tout exprès des malades pour occuper les désouta-
nés.

Ce qui frappe étrangement dans toutes ces intri-
gues, dans toutes ces protestations, c’est le cynisme
avec lequel on laisse voir que les séminaristes n’ont
pas du tout envie d’exposer leur chère peau.

On ne sait quel expédient inventer pour qu’ils
ne soient pas maltraités par le fâcheux contact des
balles ou par les éclats des obus.

Et ici je crois devoir prévenir ces messieurs qu’ils
font faire au public d’étranges réflexions.

Que si, en effet, ils croient aux doctrines qu’ils
professent, ils doivent être convaincus que, quand
on meurt en état de grâce, on va tout droit au ciel
pour y savourer les félicités éternelles.

Or, celte perspective tout à fait engageante devrait
les inciter à chercher les moyens de sortir au plus
tôt de notre vallée de larmes.

Mourir sur un champ de bataille avec le renom
d’un héros dans ce monde et la certitude des joies
les plus paradisiaques dans l’autre, ce devrait être
une aubaine doublement alléchante pour les sémina-
ristes.

Ils devraient demander à cor et à cri qu’on leur
réservât les postes les plus périlleux.

Et c’est le contraire. Ils essaient de tous les procé-
dés pour rester à l’abri.

Le public, qui juge avec son simple bon sens, en
conclut — et il n’a pas tort — que ces messieurs ne
croient guère aux délices de cette vie future qu’ils
promettent aux gogos de la dévotion.

Or, on ne peut leur dissimuler que cette conclusion
menace de porter un préjudice sérieux à leur petit
commerce. .

Il serait donc grand temps de prendre une autre

| attitude et de se résigner à porter le flingot comme
les camarades.

Comment ! messieurs, on vous met en route pour
le paradis et vous rechignez !

Auriez-vous peur que ce paradis ne fût une mysti-
fication ?

Ou bien encore faudrait-il admettre que les sémi-
naristes se savent constamment en état do péché?

Mauvaises réclames que tout cela pour le clérica-
lisme.

Les habiles devraient y songer et imposer silence
à ces réclamations compromettantes qui vendent
trop maladroitement la mèche.

QUIŸALA.

DERRIÈRE LE RIDEAU

D’abord, la question du Sociétariat.

Au fond, le public s’en moque. Mais là-bas, chez
ce pauvre Molière, qui doit bien rire des intrigues
d’alentour, on donne à tout des importances exagé-
rées !

Hélas 1 ce qu’il y a de plus clair dans le cas actuel,
c’est la pauvreté déplorable des postulants et postu-
lantes.

Quand on regarde en arrière, c’est effrayant 1

Qui propose-t-on ?

Côté des hommes :

M. Albert Lambert. Encore un écolier.

M. Henry Samary, à qui il reste tant à apprendre.

Oh ! non. Pas ça !

Côté des dames :

Mlle Brandès... Celle-ci a un cénacle; mais ce
n’est pas assez pour justifier une promotion.

Mlle Brandès n’a pas eu un vrai succès depuis
qu’elle est rue Richelieu.

Ailleurs, elle tiendrait sa place. Ici, c’est une dé-
classée.

Service à lui rendre que de la blackbouler, pour
qu’elle change de scène.

c4\i

Mlle Fayolle est une méritante obscure. Ou peut
la nommer à l’ancienneté I

Mais est-ce bien nécessaire ?

Mlle Kalb, plutôt. Elle a de la verve; c’est une
soubrette de bonne tradition.

Je ne vois qu’elle pour qui je voterais, si j’avais
voix au chapitre.

Hélas! cette constatation n’accusc pas grande
abondance de bien.

Et lorsqu’on regarde en arrière...

Pardon, je l’ai déjà dit !

rM/'*

J’aurais de beaucoup préféré que la rentrée de
Jane Hading eût lieu dans une œuvre inédite.

En ce moment de marasme, les reprises ne sont
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