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Le charivari — 59.1890

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CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

Prix du Numéro s 25 centimes

VENDREDI 21 FÉVRIER 1890

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Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur on Chef

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ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

CHARIVARI

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PARIS

Trois mois. 18 fr.

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur on Chof

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

BULLETIN POLITIQUE

Toujours la même comédie, à la suite de n’im-
porte quelle élection.

Ceux-ci veulent en annihiler la portée, ceux-là en
grossir la signitication.

Les deux opérations sont également absurdes.

Quand l'Estafette déclare que le dernier scrutin
montre que le boulangisme est « sérieusement en-
tamé », elle choisit bien mal son moment pour se li-
vrer à cette constatation.

De môme, la Presse se livre à des dithyrambes
fallacieux, quand elle s’écrie, délirante

« Vive Paris 1 Vive la Seine ! C’est ce que pense-
ront, ce que diront demain les quatre millions d’élec-
teurs dégoûtés du régime opportuniste et auxquels
deux cent mille fonctionnaires ont momentanément
soustrait, aux élections de septembre et d’octobre, la
majorité sur laquelle ils étaient en droit décomp-
ter.

» Vive Paris ! la grande ville de la liberté et de la
Révolution, qui a toujours marché à l’avant-garde de
la démocratie.

» Vive Paris 1 Vive le département de la Seine !
Une majorité servile avait tenté de porter atteinte à
ses élus, et, en leurs personnes, au suffrage univer-
sel lui-même.

» Et, défi plus audacieux, elle avait validé, avec le
sieur Joffrin, le représentant de la minorité.

» Paris a répondu à ses insulteurs. »

Il ne nous paraît pas moins intempestif de flétrir et
décapitaliser Paris pour si peu, comme le fait la
Justice, grondant :

« Rayez dans l’histoire de France, depuis quatre-
vingt-huit, les initiatives de Paris acceptées par le
vote du pays (et quand je dis « les initiatives de Pa-
ris », je parle des initiatives des Français de tous les
départements qui se trouvaient alors à Paris); ce
n’est pas seulement la France, c’est le monde qui
serait en retard de cinquante ans.

» Eh bien I ce qui se produit n’a qu’une significa-
tion : c’est la fin de cet état de choses...

» La Seine est devenue la Corse. »

Nous avons montré à quels extrêmes et à quels
excès un événement, en somme de secondaire im-
portance, pousse les partis névrosés.

La vérité n’est ni ici, ni là.

Paris n’a pas à se regarder comme déchu, et la Jus-
tice fera bien de retirer nn anathème qui, après la
transplantation de M. Clémenceau, aurait l’air d’une
rancune.

Paris n’a ni perdu la République, ni sauvé le bou-
lai>gisme.

R y a eu simplement des gens qui ont persisté à
voter la seconde fois comme la première, et persisté
d’autant plus qu’on avait commis la sottise de les
agacer en prononçant des invalidations tout à fait
arbitraires.

Cela ne rétablit en rien le prestige de M. Boulan-

-— - ■ . —» ■ n irT -—

ger, qui n’est plus, mais démontre que l’état d’esprit
boulangiste n’est pas supprimé entièrement.

En d’autres termes, que la République, telle qu’on
la pratique, ne satisfait pas tout le monde, — y com-
pris de nombreux républicaiDs.

Voilà la sommation dont il faut tenir compte.

Non, la République n’est pas atteinte pour cela ;
mais c’est le ministère qui est touché.

Le prestige d’Àrpin-Constans est détruit. Ses
épaules ont touché.

Et aussitôt, la Lanterne, comme le Moi d’Ordre, de
déclarer, l’une :

« Le mécontentement est bien autrement mena-
çant pour les modérés que pour les radicaux.

» A cet égard, la Chambre fera bien de tenir quel-
que compte des élections. Il n’est que temps d’agir,
de travailler et de bien faire, sans quoi nous serions
bientôt exposés aux rechutes, lesquelles sont tou-
jours pires que le mal. »

L’autre :

« Les électeurs sont fatigués d’un mouvement
qui piétine et n’avance pas. Ils veulent de l’action,
et encore de l’action. M. Tirard peut diriger le cabi-
net dans un sens très bon au point de vue de la ré-
sistance contre les factions, mais il manifeste par
trop sa préférence pour « le rien faire ».

Le sens du dernier scrutin est là, et non ailleurs.

Il ne veut pas dire : Restauration du Boulanger dé-
moli.

Il ne veut pas dire : République menacée.

11 signifie ; Crise ministérielle à bref délai.

Pierre Véron.

NOTAIRES ET TABELLIONS

Ils vont bien, messieurs les notaires ! Et une sin-
gulière influenza sévit sur eux, depuis quelque
temps.

La statistique impitoyable évalue, en effet, à
soixante-deux millions de francs les détournements
commis par ces officiers ministériels, de 1880 à 1886.
Pendant l’année 1889 qui vient de finir, cent trois
d’entre eux ont été destitués ou contraints de céder
leur étude.

Voilà beaucoup de brebis galeuses, dans une cor-
poration qui conserva si longtemps comme un mo-
nopole d’intégrité.

Aussi, le ministre de la justice, justement alarmé,
vient-il d’édicter un règlement restreignant les dépôts
de fonds entre les mains des notaires, et obligeant
ceux-ci à les remettre à la Caisse des dépôts et con-
signations .

Mesures qui ne sont peut-être que le prélude de
l’interdiction complète de recevoir des dépôts, de-
mandée par certains, dans la presse et à la Chambre.

Aujourd’hui, presque tous les notaires sont des
banquiers clandestins, faisant travailler pour leur
propre compte les fonds de leurs clients, jouant à la
Bourse et subissant les contre-coups de la hausse et

de la baisse, au grand risque des intérêts qui leur
sont confiés.

Ali ! que nous sommes loin du notaire de l’ancien
régime, du garde-notes, du tabellion, comme on dit
dans les pièces qui le mettent en scène, presque tou-
jours pour le ridiculiser.

Tabellion, soit. Mais faisons le parallèle obligé.

Le tabellion connaissait intimement tous ses
clients : depuis leur contrat de mariage jusqu’à leur
testament, il les suivait pas à pas dans la vie, les ai-
dant de ses conseils, parfois de sa bourse. Le tabel-
lion recevait sa charge de son père mourant et ne la
quittait que mourant lui-même. Aujourd’hui, une
étude de notaire change de titulaire tous les quinze
ans. Un office n’est plus qu’une sorte de ratière à
prendre une riche dot : l’héritière une fois pincée,
adieu minutes!

Ce ne sont pas les tabellions non plus qui se se-
raient jamais hasardé à compromettre leurs capitaux
et ceux de leurs clients dans d’équivoques spécula-
tions. Aussi, quelle confiance en eux, illimitée,
aveugle !

Celui qui leur apportait un dépôt ne songeait
même pas à leur demander un reçu : ils n’en don-
naient pas, d’ailleurs, et comme ils auraient éconduit
celui qui se serait avisé de l’exiger 1

Un bon coffre, voilà tous leurs registres : ils pre-
naient l’argent qu’on leur apportait, collaient sur le
sac une étiquette partant le nom du client qui le
leur confiait, le chiffre de la somme, et n’y tou-
chaient plus. Allait-on le retirer, c’étaient les mêmes
écus qu’ils vous rendaient, le même sac, les mêmes
ficelles.

C’était simple, mais sûr, et cela ne manquait pas
d’une certaine grandeur.

DfG

Eh bien, ce type de notaire vieux jeu ne vaut-il
pas celui du notaire moderne, qui a ses entrées à
toutes les premières, dans les coulisses de l’üpéra,
et parie aux courses ?

Certes, tous les notaires ne sont pas des farceurs
comme Mary Cliquet, de calédonienne mémoire. Le
notariat moderne compte, et en immense majorité,
de très dignes représentants ; mais ceux-là seront les
premiers à approuver toutes les mesures qui empê-
cheront le mauvais renom et le discrédit de s’atta-
quer davantage à leur utile et honorable corpora-
tion.

Paul Courty.

LA CHAIR

Elle est faible, vous savez. Mais, à coup sûr, ceux
qui profitent le plus de celte faiblesse, ce sont les
mêmes qui l’attestent.

Je veux bien croire, vous qui me lisez, que vos
succès auprès du beau sexe sont nombreux et fa-
meux, que jamais vous n’en fûtes réduit à passer
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