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Le charivari — 59.1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.23884#0714
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LE CHARIVARI

Rien ne manquait, d'ailleurs, comme coni'oi’table, et
même comme superflu, à ce voleur original, qui avait
trouvé le moyen d’enlever les lapins et de s’en faire
douze mille francs de rente.

A propos de l’anniversaire de Waterloo, on a recher-
ché, en Allemagne, combien il restait encore de survi-
vants de l’armée de Biüchor.

On en a découvert quarante-neuf, dont le plus âgé a
cent sept ans, et le plus jeune quatre-vingt-onze.

Il y a lieu de penser que les Anglais, pris d'une belle
émulation, — on sait que Waterloo est leur plus grand
titre de gloire, et qu’ils en abusent volontiers, — tâche-
ront de trouver mieux chez eux pour fêter cette date
mémorable.

C’est qu’il en pince pour Waterloo, ce chauvin de
John Bull.

Jugez-en par cette anecdote. Un de nos compatriotes,
Parisien en rupture d’Asnières, avait poussé une pointe
jusqu’à Londres. Il monte dans un cab, en disant au
cocher de lui faire voir les monuments los plus remar-
quables de la ville. L’autre, britannique britannisant,
reconnaissant un Français, lui joue le bon tour que
voici. Il le conduit devant un tas de choses plus ou
moins curieuses, mais toutes baptisées du nom de WTa-
terioo : Waterloo-pont, Waterloo-street, Waterloo-
square, etc., etc...

Le client prend patience pendant une demi-heure.
Après quoi, très doucement, il demande à son automé-
don :

— C’est bien, mon ami; maintenant, conduisez-moi
donc, je vous prie, à Waterloo-Gloset.

Petit Machiavel de poche à l’usage des dames :

« Une femme doit promettre peu, ne rien donner,
laisser tout espérer. »

Il ne faudrait pas croire que la chimie exerce ses rava-
ges seulement dans la capitale.

La province, la campagne elle-même en sont infes-
tées.

Dans je ne sais plus quel département, une cour d’as-
sises jugeait, l’autre jour, une bonne femme (bonne est
une manière de parler) qui avait tenté d’empoisonner
son mari avec de 11 mort-aux-rats.

Mais elle n’avait pas réussi, ladite mort-aux-rats
ayant, paraît-il, été sophistiquée par le marchand.

Donc, au village aussi bien qu’à Paris, on dénature
tout.

Seulement, à Paris, on fait des poisons avec des subs-
tances inoffensives; tandis qu’au village, on transforme
les toxiques les plus vénéneux en tisanes anodines.

Les tuteurs passent généralement, à tort ou à raison
pour d’incorrigibles Bartholo.

Dans le nombre, pourtant, il en est qui ne reculent
pas, à l’occasion, devant l’emploi des Almaviva.

Une fois lancés dans cette voie, ils vont même un
peu vite, et surtout un peu loin.

Témoin celui que la police correctionnelle de la Seine
a condamné, la semaine dernière, à trois mois de prison
pour avoir accablé de propositions incendiaires, avec
balles de revolver à l’appui, une jeune dame, mère de
deux enfants, dont il était le subrogé-tuteur.

Sous prétexte d’affaires à régler, il venait chercher
« l’objet de sa flamme » à deux heures du matin, pour
aller chez le notaire, disait-il.

Voir des clercs de notaire au milieu de la nuit,voilà

LA PLANCHETTE°

On n’a jamais vu un être comparable à Pinteau, disait
l’autre jour Mme Flercadet.

Figurez-vous que dernièrement on avait fait des
confitures chez le colonel; mais ce qui était ennuyeux,
c’est qu’on n’avait pas de place pour les ranger. Les ar-
moires étaient pleines, la cuisine était bondée d’usten-
siles et de provisions, si bien qu’en attendant, les pots
de gelée et de marmelade se traînaient lamentablement
d’une place à l’autre, et c’était insupportable.

— S’crongnieugnieu ! dit le colonel en trouvant une
demi-douzaine de pots sur soü bureau, on n’va donc

(*) Les innombrables exploits du colonel Ramollot ont
trouvé en Charles Leroy un iniatigable historiographe. On le
retrouve plus amusant que jamais dans Madame Flercadet,
cantinière au régiment de Ramollot, qui vient de paraître chez
Kolb.

Cette nouvelle série, comme vous pourrez le voir, n’est pas
moins désopilante que celles qui l’ont précédée, et elle a tout
de suite obtenu le même succès.

bien une prétention d’amoureux sénile ; il confondait
sans doute avec un clair de lune !

Où diable la vanité va-t-elle se nicher ?

On parlait requin devant Mme E. de C..., une char-
mante jeune créole de la Martinique, quia gardé le
chaud soleil de son pays dans les yeux et son cher sou-
venir dans le cœur.

Chacun renchérissait sur la férocité du squale qui,
dun coup de sa redoulable mâchoire, coupe net en
deux morceaux autant d’hommes que le hasard veut
bien lui en offrir, et avale prestement le tout, au nez et
à la barbe des assistants terrifiés.

— C’est exact, conclut Mme de G... avec un accent
de sincère admiration et en secouant gentiment sa tête
mutine; mais c’est chez nous qu’il faut venir pourvoir
ça. Nous avons les plus beaux requins du monde!

Les comptes d’apothicaire ne sont que de la petite
bière à côté de ceux de certains usuriers.

Un de mes amis m’a montré le relevé de la « bedide
node » à lui présentée par son Gobseck.

Et j’y ai lu. textuellement, ceci :

Avoir promis de prêter un louis. Intérêts : Cinq francs.

Après ça, il n’y a plus qu’à tirer le cordon... de la
bourse.

Harpagon lui-même n’aurait pas imaginé mieux.

Jean Hiroux est accusé de vol trop qualifié, co m-
mis à main armée, la n«it, avec escalade et effraction,
dans une maison habitée.

Mais il se défend comme un beau diable.

— Môssieu le juge, s’écrie-t-il, ce n’est pas moi. J’étais
précisément, cette nuil-là, chez une femme du monde.
Bibi peut prouver un alibi, quoi !...

— Ah! oui, réplique le président, toujours un peu
sceptique, nous connaissons déjà cette histoire. Tous
ceux qui passent sur ce banc nous débileut le même
conte : Alibibi, ou les quarante voleurs !

Henri Second.

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COURRIER DE VOYAGE

Spa, 29 juin.

Nous venons d’assister à un superbe début de sai-
son.

Les premières courses ont été courues au milieu

d’une affluence d’élite. La présence à Spa du roi, de
la reine des Belges et du prince Baudoin, donne,
cette année, un élan prodigieux aux fêtes spadoises.

Ce sera, certainement, le rendez-vous le plus en
vogue, cet été, pour le high-life.

Le bel hippodrome de la Sauvinière réunissait
aujourd’hui assez de notabilités aristocratiques pour
faire un petit almanach de Gotha. Plus, des célébrités
littéraires et artistiques de partout.

Les épreuves ont offert un très vif intérêt.

Spa, avec ses 350,000 francs de prix, est appelé à
devenir une villégiature de sport particulièrement
courue.

Encore a-t-on ajouté, aux merveilleuses attractions
déjà annoncées, un grand steeple-chase militaire qui
sera disputé le 10 août, et une course de gentlemen.

Déjà les inscriptions affluent pour ces deux épreu-
ves supplémentaires, qui coïncideront avec les gran-
des courses internationales.

Le théâtre, avec concours d’arlistes de l’Opéra-
Comique, devance aussi les promesses faites.

Ces représentations intéressantes alterneront avec
celles de l’excellente troupe de comédie réunie par
M Par ant, un habile imprésario.

Inauguration enfin des grands concerts de la sym-
phonie dirigée par M. Lecocq-

Bref, on est en pleine période de plaisirs. Les arri-
vages se succèdent de plus en plus nombreux.

Surtout depuis que les nouvelles du choléra espa-
gnol ont mis les craintifs en éveil. On sait que Spa a
toujours joui d’une immunité épidémique, justifiée
par !a salubrité exceptionnelle de ses beaux sites.

Je n’ai pas besoin de vous dire, après tant d’at-
trayantes constatations, que ma devise est, plus que
jamais : J'y suis, j'y reste.

A bientôt une nouvelle lettre.

E. Villiers.

BOURSE-EXPRESS

Liquidation, c’est la liquidation.

C’est toujours une cause de trouble, même pour le rè-
glement des comptes des mois qui n’ont vu que peu d’af-
faires; ce qui vient d’être le cas. Mais si nous n’a von*
pas eu beaucoup d'affaires en juin, nous avons eu moult
variations, et des plus étendues. C’est ça qui fait que la
liquidation n’est pas des plus commodes.

Ajoutez que, comme d’habitude, on assaisonne la si-
tuation d’une certaine quantité de potins. Cela n’a pas
d’importance. Aussitôt les opérations de fin de mois
terminées, tout reprendra son petit train-train ordi-
naire.

Et puis, méfions-nous! Je viens de détacher mes cou-
pons de juillet, et il y en a des tas! Et nous sommes
des milliers en France qui avons procédé à la même
opération.

Gare les achats !

Castorine.

pas m’f... ça aut’e part. Signifie c’te foutaise de m’em-
barrasser d’ça?

— Mon bon ami, c’est que dans la cuisine on ne sait
comment se retourner, lui répond Mme Ramollot.

—■ Eh bien, n... de D...1 tu ne peux pas faire f... une
petite planchette quèque part?

— Si, c’est juste, je n’y avais pas songé.

— S’crongnieugnieu 1 dégoûtant! faut que j’pense à
tout ici.

— Voyons, Emile, ne te fâche pas; ce soir tout sera
rangé, je te le promets.

Le tantôt, la colonelle appelle Pinteau.

— Diles-moi, Pinteau, vous allez me placer une plan-
che dans la cuisine au-dessus des casseroles : vous
saurez bien, n’est-ce pas?

— U... une planche?

— Oui, une planche, là, de toute la largeur du pan-
neau.

— Jè... jè comprends, ma colonelle, jè... jè comprends,
c’est-à-dire quô... què cè unè planche, quoi... unè plan-
che de bois ?

— Une planche de bois, évidemment ; je ne demande
pas qu’elle soit en velours.

— Pardon, ma colonelle, cô que sur la cheminée y
gnia unè planche qu’il est justement en velours, dè
pour lors...

— C’est-à-dire qu’il y a du velours sur une planche.

— Tiens! je m’aurais imaginé...

— Enfin, ça ne fait rien, je vous dis une planche.

— En bois.

— Oui, en bois, puisque vous y tenez. Voici deux
francs, vous allez aller chez le menuisier, vous lui de-
manderez votre affaire; je crois que cela ne coûtera pas
davantage.

Pinteau va chercher sa planche, il revient, c’est par-
fait.

— Ah! elle est très belle; ehbien! Pinteau, vous avez
des clous, n’est-ce pas, un marteau?

— Oui, ma colonelle.

— Vous m’avez bien comprise?

— Oh! ma colonelle y peut présentement se pavoiser
de tranquillité, la... la chose y va être arrangée què
ça sèra ça.

— Eh bien ! c’est bon, allez, tâchez d’avoir fini avant
le retour du colonel.

— Ma colonelle y sera contente, quô jè m’eu flatte.

Seul dans la cuisine, la bonne étant partie aux pro-
visions du soir, Pinteau s’en donne à cogner tout à
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