CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE Prix do Numéro : 25 centime*. LUNDI 8 DECEMBRE 18Ü0
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an. 72 —
Ces abonnements varient des i" et te de chaque mois
DIRECTION
Politique- Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Bédactear en Chef
BUREAUX
£?E LA RÉDACTION ET DE L'ADMINISTRATION
Hue de la Victoire, 20
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 St
Six mois. 40 —
Un an. 80 —
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuit
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, fermier de la pübl.citi.
92, Rue Richelieu
CHARIVARI
LA SEMAINE Ln LA BOURSE
Paris, le 7 décembre 1890.
Monsieur le Directeur,
Comme, depuis tantôt un mois, c’est Londres qui
fait la pluie ou le beau temps chez nous, vous ne
serez pas surpris d’apprendre que la baisse de l’es-
compte anglais a rasséréné les esprits les plus som-
bres, déridé les fronts les plus moroses, et mis du
cœur aux ventres les plus timorés. Notre liquida-
tion de fin de mois s’était faite avec une facilité au-
près de laquelle celle de Mlle X..., des Joyeusetés-
Parisiennes, est bien peu de chose. En dépit de la
cherté relative des reports, — car les reports ont été
assez chers jusqu’au dernier moment, — les ven-
deurs ODt battu en retraite. Quand la nouvelle de la
diminution de l’escompte est venue, les cours ont
pris un tout à fait bon aspect, bien que, au premier
moment, ont ait voulu les alourdir avec je ne sais
quelle histoire de révolution arménienne. En somme,
Les tendances à la hausse ont reparu.
Il est même probable que j’aurais à signaler de
sérieuses augmentations de cours, si nous n’avions
eu à la Chambre les discussions financières dont le
Charivari a entretenu ses lecteurs. Ces discussions
ont fait qu’on n’a pas osé monter. Quand des bruits
de crise ministérielle, de dislocation de cabinet, sont
mis en circulation, la spéculation se tient tout natu-
rellement sur la réserve. En fin de semaine, et en
présence du vote de confiance de la Chambre, on a
lancé un ouf! de soulagement. Mais il était trop
tard ; on ne pousse jamais bien fort les cours la
veille d’un jour de chômage, et on a remis toute
manifestation sérieuse à plus tard.
Est-ce à dire que nous aurons de la hausse pen-
dant la semaine qui commence au moment où ces
lignes paraîtront? Ma foi, je n’oserais pas en jurer.
Il y a des impedimenta. Pour la liquidation de Lon-
dres, on ne craint pas grand’chose, encore qu’il soit
toujours bon, en pareil cas, de ne pas trop se
départir d’une certaine circonspection. Mais il y a
la question de l’emprunt. Nous devrions déjà l’avoir
émis, souscrit et mis en porteteuille. Pour les motiis
que vous savez, la chose a été ajournée. Jusques à
quand abusera-t-on
De notre patience ?
C’est ce que personne ne sait. Ce qu’on sait bien,
c’est que l’attente est longue, très et trop longue, et
qu’elle entrave les affaires. Au point où nous en
sommes, il est matériellement impossible que la
spéculation et surtout le comptant se montrent
bien ardents à pousser les cours de la rente. On
ignore et la dale et les conditions de l’Emprunt, et
il devient presque dangereux d’acheter en ce
mornent-ci. Si l’Emprunt venait à surgir immédia-
tement, il est certain que les personnes qui auraient
acheté de la lente la veille feraient un nez long
d'une aune; car, enfin, le cours d’émission sera
naturellement inférieur à celui qui est coté actuel-
lement. Cela étant, on se réserve.
Le pis, c’est que les établissements de crédit qui
ont des affaires à lancer restent, eux aussi, au port
d’armes.
Nous passons notre existence à nous en plaindre
et à les en blâmer ; mais si nous avions seulement
pour dix centimes de sincérité, nous reconnaîtrions
qu’ils agissent comme ils le font parce qu’ils ne
peuvent pas faire autrement. Allez donc lancer des
affaires quand le public tout entier se prépare à
souscrire à un Emprunt du Trésor! Allez donc faire
concurrence au gouvernement français ! A quoi
bon? Pour que l’épargne, qui ?e réserve pour les
rentes, vous fasse un accueil glacial ? Ce u’est vrai-
ment pas la peine.
On me conte pourtant que, la semaine prochaine,
il y aura du nouveau. C’est très probable. Mais tenez
pour certain qu’il n’y en aura pas beaucoup, et
ju’en tout cas les établissements qui s’aventureront
auront pris leurs dispositions pour lutter avantageu-
sement contre la concurrence possible de l’Emprunt.
Et au résumé, si la Chambre ne se dépêche pas
d’?gir, nous aurons
Une bête de fin d’année.
Nous avons grand besoin d’affaires nouvelles,
voyez-vous ; et ce n’est pas gentil de la part du Tré-
sor de pratiquer ce qu’on appelle en Angleterre la
politique d’obstruction. Remarquez bien qu’on n’al-
tend qu’un signal pour marcher carrément. Le pu-
blic de l’épargne a les mains pleines d’or et les po-
ches pleines de banknotes. Il est disposé à faire le
meilleur accueil aux affaires qui se présenteront, si
foutefoismes affaires sont sérieuses. A cet égard, le
passé nous répond de l’avenir. Voyez, par exemple,
ce qui se passe avec les titres des chemins de fer à
voie étroite, qui ont fait l’objet d’une des dernières
émissions; ces titres sont archi demandés, et les
personnes qui en demandent maintenant sont for-
cées de payer une prime assez forte, — ce qui se
comprend, du reste, puisqu’il s’agit d’une affaire
très sérieuse, et qui fournit, dès à présent, un revenu
très rémunérateur aux capitalistes. Eh bien, je sais
jusqu’à une demi-douzaine d’entreprises aussi im-
portantes, qui n’attendent pour se produire qu’un
moment favorable.
Je prédis à l’affaire qui se présentera quelques
jours après ledit Emprunt un succès considérable,—
si toutefois elle offre des garanties suffisantes.
Car voici ce qui va arriver indubitablement : Les
souscripteurs à l’Emprunt ne seront pas tous servis,
attendu que l’émission sera couverte au moins une
demi-douzaine de fois. Partant, il restera à l’état
flottant une quantité énorme de capitaux qui re-
chercheront avec avidité toutes les bonnes occasions
de s’employer. Le public n’aime pas que son argent
dorme inactif, et on ne saurait lui en vouloir. Or, il
dort en ce moment-ci, et cela fait qu’il y a de par le
monde une foule de gens qui sont furieux.
D’autres, plus malins, se rendent très bien compte
de ce qui va se passer, et prennent d’ore3 et déjà
leurs précautions. Ils savent que, après l’Emprunt,
il y aura très probablement nue forte poussée sur
toutes les bonnes valeurs, justement à cause de
l’ardeur que mettront les capitaux flottants à se pla-
cer, et ils achètent tout de suite ces valeurs-là. Au
milieu de l’accalmie générale, vous avez, n’est-ce
pas, vu monter le Crédit Lyonnais ? Soyez assurés
que ce mouvement en avant provient justement des
achats dont je viens de parler. Vous avez vu monter
aussi le
Crédit Foncier.
Il est hors de doute que cette hausse est due aux
mêmes achats. C’est, bien simple. La nouvelle rente
rapportera tout au plus 3 1/4 à 3 1/2 0/0, et pas un
fétu de plus; en môme temps, le capital employé en
achats de nouvelle rente gagnera 1 ou 1 1/2 0/0.
C’est un résultat identique ou supérieur qu’il s’agit
d’obtenir. Cela étant, les demandes des valeurs dont
je viens de parler s’expliquent le plus facilement du
monde. L’action du Crédit Foncier était à 1,285;
elle est à 1,300 passés, et, après l’Emprunt, ira très
probablement à 1,310, ou plus. Voilà déjà la prime
de 1 1/2 0/0 sur le capital. Quant au revenu, il est
superbe. Le dernier bilan du Foncier démontre que
les affaires sociales ne font que croître en impor-
tance; elles grandiront encore, puisque la diminu-
tion de l’intérêt pour les prêts est de nature à
stimuler les opérations du grand établissement de
crédit. Donc, le prochain dividende sera à tout le
moins égal à celui de l’an dernier. Or, l’an dernier,
on a touché 63 francs, ce qui représente 4,83 0/0 au
cours actuel del’action. Mettons 4 1/2 0/0, en tenant
compte de l'impôt. C’est, par le temps de diminution
du taux de capitalisation qui court, un bien beau
revenu; et je comprends parfaitement que les gens
qui ont de l’argent à placer en ce moment l’em-
ploient en titres du Crédit Foncier.
Castorinb.
INITIATIVE FÉMININE
Il vient de se fonder une société pour l’émancipa-
tion de la femme en ce qui concerne les prélimi-
naires du mariage.
C’est toute une révolution ; — on réclame le droit
à l’initiative féminine.
Depuis trop longtemps, il est de règle que ce soit
l’homme — le mâle oppresseur — qui demande à la
femme de venir avec lui devant M. le maire.
Eh bien, cet usage crée aux jeunes filles une
situation intolérable.
Leur rôle tout passif les expose à se passer de
mari, si personne ne vient leur faire la petite propo-
sition de rigueur ; tandis qu’au contraire, si elles
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an. 72 —
Ces abonnements varient des i" et te de chaque mois
DIRECTION
Politique- Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Bédactear en Chef
BUREAUX
£?E LA RÉDACTION ET DE L'ADMINISTRATION
Hue de la Victoire, 20
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 St
Six mois. 40 —
Un an. 80 —
L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuit
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, fermier de la pübl.citi.
92, Rue Richelieu
CHARIVARI
LA SEMAINE Ln LA BOURSE
Paris, le 7 décembre 1890.
Monsieur le Directeur,
Comme, depuis tantôt un mois, c’est Londres qui
fait la pluie ou le beau temps chez nous, vous ne
serez pas surpris d’apprendre que la baisse de l’es-
compte anglais a rasséréné les esprits les plus som-
bres, déridé les fronts les plus moroses, et mis du
cœur aux ventres les plus timorés. Notre liquida-
tion de fin de mois s’était faite avec une facilité au-
près de laquelle celle de Mlle X..., des Joyeusetés-
Parisiennes, est bien peu de chose. En dépit de la
cherté relative des reports, — car les reports ont été
assez chers jusqu’au dernier moment, — les ven-
deurs ODt battu en retraite. Quand la nouvelle de la
diminution de l’escompte est venue, les cours ont
pris un tout à fait bon aspect, bien que, au premier
moment, ont ait voulu les alourdir avec je ne sais
quelle histoire de révolution arménienne. En somme,
Les tendances à la hausse ont reparu.
Il est même probable que j’aurais à signaler de
sérieuses augmentations de cours, si nous n’avions
eu à la Chambre les discussions financières dont le
Charivari a entretenu ses lecteurs. Ces discussions
ont fait qu’on n’a pas osé monter. Quand des bruits
de crise ministérielle, de dislocation de cabinet, sont
mis en circulation, la spéculation se tient tout natu-
rellement sur la réserve. En fin de semaine, et en
présence du vote de confiance de la Chambre, on a
lancé un ouf! de soulagement. Mais il était trop
tard ; on ne pousse jamais bien fort les cours la
veille d’un jour de chômage, et on a remis toute
manifestation sérieuse à plus tard.
Est-ce à dire que nous aurons de la hausse pen-
dant la semaine qui commence au moment où ces
lignes paraîtront? Ma foi, je n’oserais pas en jurer.
Il y a des impedimenta. Pour la liquidation de Lon-
dres, on ne craint pas grand’chose, encore qu’il soit
toujours bon, en pareil cas, de ne pas trop se
départir d’une certaine circonspection. Mais il y a
la question de l’emprunt. Nous devrions déjà l’avoir
émis, souscrit et mis en porteteuille. Pour les motiis
que vous savez, la chose a été ajournée. Jusques à
quand abusera-t-on
De notre patience ?
C’est ce que personne ne sait. Ce qu’on sait bien,
c’est que l’attente est longue, très et trop longue, et
qu’elle entrave les affaires. Au point où nous en
sommes, il est matériellement impossible que la
spéculation et surtout le comptant se montrent
bien ardents à pousser les cours de la rente. On
ignore et la dale et les conditions de l’Emprunt, et
il devient presque dangereux d’acheter en ce
mornent-ci. Si l’Emprunt venait à surgir immédia-
tement, il est certain que les personnes qui auraient
acheté de la lente la veille feraient un nez long
d'une aune; car, enfin, le cours d’émission sera
naturellement inférieur à celui qui est coté actuel-
lement. Cela étant, on se réserve.
Le pis, c’est que les établissements de crédit qui
ont des affaires à lancer restent, eux aussi, au port
d’armes.
Nous passons notre existence à nous en plaindre
et à les en blâmer ; mais si nous avions seulement
pour dix centimes de sincérité, nous reconnaîtrions
qu’ils agissent comme ils le font parce qu’ils ne
peuvent pas faire autrement. Allez donc lancer des
affaires quand le public tout entier se prépare à
souscrire à un Emprunt du Trésor! Allez donc faire
concurrence au gouvernement français ! A quoi
bon? Pour que l’épargne, qui ?e réserve pour les
rentes, vous fasse un accueil glacial ? Ce u’est vrai-
ment pas la peine.
On me conte pourtant que, la semaine prochaine,
il y aura du nouveau. C’est très probable. Mais tenez
pour certain qu’il n’y en aura pas beaucoup, et
ju’en tout cas les établissements qui s’aventureront
auront pris leurs dispositions pour lutter avantageu-
sement contre la concurrence possible de l’Emprunt.
Et au résumé, si la Chambre ne se dépêche pas
d’?gir, nous aurons
Une bête de fin d’année.
Nous avons grand besoin d’affaires nouvelles,
voyez-vous ; et ce n’est pas gentil de la part du Tré-
sor de pratiquer ce qu’on appelle en Angleterre la
politique d’obstruction. Remarquez bien qu’on n’al-
tend qu’un signal pour marcher carrément. Le pu-
blic de l’épargne a les mains pleines d’or et les po-
ches pleines de banknotes. Il est disposé à faire le
meilleur accueil aux affaires qui se présenteront, si
foutefoismes affaires sont sérieuses. A cet égard, le
passé nous répond de l’avenir. Voyez, par exemple,
ce qui se passe avec les titres des chemins de fer à
voie étroite, qui ont fait l’objet d’une des dernières
émissions; ces titres sont archi demandés, et les
personnes qui en demandent maintenant sont for-
cées de payer une prime assez forte, — ce qui se
comprend, du reste, puisqu’il s’agit d’une affaire
très sérieuse, et qui fournit, dès à présent, un revenu
très rémunérateur aux capitalistes. Eh bien, je sais
jusqu’à une demi-douzaine d’entreprises aussi im-
portantes, qui n’attendent pour se produire qu’un
moment favorable.
Je prédis à l’affaire qui se présentera quelques
jours après ledit Emprunt un succès considérable,—
si toutefois elle offre des garanties suffisantes.
Car voici ce qui va arriver indubitablement : Les
souscripteurs à l’Emprunt ne seront pas tous servis,
attendu que l’émission sera couverte au moins une
demi-douzaine de fois. Partant, il restera à l’état
flottant une quantité énorme de capitaux qui re-
chercheront avec avidité toutes les bonnes occasions
de s’employer. Le public n’aime pas que son argent
dorme inactif, et on ne saurait lui en vouloir. Or, il
dort en ce moment-ci, et cela fait qu’il y a de par le
monde une foule de gens qui sont furieux.
D’autres, plus malins, se rendent très bien compte
de ce qui va se passer, et prennent d’ore3 et déjà
leurs précautions. Ils savent que, après l’Emprunt,
il y aura très probablement nue forte poussée sur
toutes les bonnes valeurs, justement à cause de
l’ardeur que mettront les capitaux flottants à se pla-
cer, et ils achètent tout de suite ces valeurs-là. Au
milieu de l’accalmie générale, vous avez, n’est-ce
pas, vu monter le Crédit Lyonnais ? Soyez assurés
que ce mouvement en avant provient justement des
achats dont je viens de parler. Vous avez vu monter
aussi le
Crédit Foncier.
Il est hors de doute que cette hausse est due aux
mêmes achats. C’est, bien simple. La nouvelle rente
rapportera tout au plus 3 1/4 à 3 1/2 0/0, et pas un
fétu de plus; en môme temps, le capital employé en
achats de nouvelle rente gagnera 1 ou 1 1/2 0/0.
C’est un résultat identique ou supérieur qu’il s’agit
d’obtenir. Cela étant, les demandes des valeurs dont
je viens de parler s’expliquent le plus facilement du
monde. L’action du Crédit Foncier était à 1,285;
elle est à 1,300 passés, et, après l’Emprunt, ira très
probablement à 1,310, ou plus. Voilà déjà la prime
de 1 1/2 0/0 sur le capital. Quant au revenu, il est
superbe. Le dernier bilan du Foncier démontre que
les affaires sociales ne font que croître en impor-
tance; elles grandiront encore, puisque la diminu-
tion de l’intérêt pour les prêts est de nature à
stimuler les opérations du grand établissement de
crédit. Donc, le prochain dividende sera à tout le
moins égal à celui de l’an dernier. Or, l’an dernier,
on a touché 63 francs, ce qui représente 4,83 0/0 au
cours actuel del’action. Mettons 4 1/2 0/0, en tenant
compte de l'impôt. C’est, par le temps de diminution
du taux de capitalisation qui court, un bien beau
revenu; et je comprends parfaitement que les gens
qui ont de l’argent à placer en ce moment l’em-
ploient en titres du Crédit Foncier.
Castorinb.
INITIATIVE FÉMININE
Il vient de se fonder une société pour l’émancipa-
tion de la femme en ce qui concerne les prélimi-
naires du mariage.
C’est toute une révolution ; — on réclame le droit
à l’initiative féminine.
Depuis trop longtemps, il est de règle que ce soit
l’homme — le mâle oppresseur — qui demande à la
femme de venir avec lui devant M. le maire.
Eh bien, cet usage crée aux jeunes filles une
situation intolérable.
Leur rôle tout passif les expose à se passer de
mari, si personne ne vient leur faire la petite propo-
sition de rigueur ; tandis qu’au contraire, si elles