Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 59.1890

DOI Heft:
Décembre
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.23884#1353
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE Prix du Numéro î 35 centime» MERCREDI 10 DECEMBRE 1890

y—-~.1.1.~.~. ...----—.7 .

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

'.es abonnements parlent des i’• et 16 de chaque mon

DIRECTION

Politique- Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

£>E LA RÉDACTION ET DB L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

yWRlVAt,

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 te.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuit

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

E CHARIVARI

Les souscripteurs dont l’abonnement expire
le 15 Décembre sont priés de le renouveler
immédiatement, s’ils ne veulent pas éprouver
d’interruption dans l’envoi du journal

BULLETIN POLITIQUE

M. Lavigerie a reculé... Parbleu! C’est toujours
la même comédie.

La reculade s’est traduite par ce Communiqué,d'un
admirable jésuitisme :

« Plusieurs journaux persistent à affirmer déloya-
lement qu’en conseillant aux catholiques la soumis-
sion à la forme républicaine sans arrière-peosée, le
cardinal Lavigerie conseille d’accepter tous les actes
républicains. Rienn’est plus faux.

» Les membres du clergé qui l’ont salué à son dé-
part, à l’archevêché, savent que le cardinal a déclaré
que c’est une véritable infamie d’oser prêter une
telle pensée à un évêque, et surtout à un évêque
qui compte vingt années de travaux et de lutte con-
tre tous les attentats consommés ou médités contre
l’Eglise.

ï C’est exclusivement au point de vue politique
que le cardinal a fait son adhésion, s’engageant ainsi
à se soumettre à la forme du gouvernement et à ne
rien tenter ou encourager contre elle. Mais, au point
de vue religieux, il entend conserver le droit de s’op-
poser à tous les actes de persécution et de faire appel
à tous les catholiques ralliés à la forme actuelle du
gouvernement pour s’unir à lui dans ce but. »

Qu’est-ce que nous vous avions dit, dès le premier
jour ?

Que jamais un cardinal n’embrasserait la Répu-
blique sans avoir l’espoir de t’étouffer, — ou tout au
moins de l’asservir.

Le Commur.iqué Lavigerie démontre que nous
avions vu clair, à l’heure où d’autres s’emballaient.

En français net, cela veut dire :

— Je me déclare républicain, à condition que nous
serons les maîtres.

C’est ce qu’ils entendent par ne pas être persécutés.
Cela signifie : Pouvoir violenter la liberté de cons-
cience et imposer la domination cléricale.

Ne parlons plus, si vous le voulez bien, de cette
simagrée trop prolongée.

A propos de simagrée, les dernières Crispinades ne
sont pas sans saveur.

D’abord, l’ancien Garibaldien fait alliance avec les
cléricaux pour les élections administratives de
Rome. Il leur octroie seize sièges.

Puis, comme gage de ce doux pacte, il se met à
avoir des gracieusetés pour le Vatican.

L’église où est ensevelie la mère de Léon XIII
était classée comme devant être enlevée au eulte;
le pape ayant manifesté son regret de cette mesure,
M. Crispi décide que l’église ne sera pas désaffectée.

Quel jour M. Crispi commencera-t-il à aller à
confesse?

On pense qu’il fera ses Pâques en mars prochain.

Gambetta au Panthéon ?...

Il est, croyons-nous, trop tard ou trop tôt.

Trop tard, si Pou voulait profiler d’un premier
élan de deuil patriotique.

Trop tôt, si l’on désire se conformer au verdict
définitif de l’impartiale histoire.

Les meilleurs amis de Gambetta paraissent, d’ail-
leurs, partager cet avis.

Drôlerie de la fin.

La ville de Chaudesaigues avait donné l'unanimité
de ses suffrages à Mary Raynaud. Elle avait récom-
pensé ainsi un don généreux d'installation électri-
trîque fait par le banquier à cette municipalité.

Or, ces libéralités apparentes se terminent par un
pouf formidable. Non seulement, comme on le sait,
l’établissement de bains a été mis sous scellés, mais
encore une Compagnie d’électriciens et le3 ouvriers
employés à la pose des appareils n’ont été nullement
payés par le candidat.

Décidément, ce sieur Mary Raynaud n’était pas
un pille-sans-rire.

Pierre Véron.


A LA PETITE SEMAINE

XCIII

Cela m’a rajeunie de quelques années, — ce qui
n’est jamais à dédaigner pour les femmes.

J’ai cru revoir le petit amphithéâtre de la salle
Gerson, aujourd'hui démolie pour faire place à une
Sorbonne hypertrophiée. Je me suis rappelél’engoue-
ment de toutes mes amies, engouement qui m’avait
gagnée, pauvre brebis de Panurge.

Je me suis rappelé la sainte ardeur avec laquelle
nous nous levions, nous, mondaines paresseuses,
dès huit heures du matin, pour aller au quartier
Latin ouïr les filandreuses sentimentalités de M. Caro.

J’ai revu le professeur pour beau sexe, faisant ses
effets de dégantement, exhibant avec une complai-
sance souriante sa main aux regards de ses ouailles,
semblable à un prélat laïque. J’ai revu ces bancs sur
lesquels se pressaient des beautés un peu mûres,
des élégances un peu mêlées. Je les ai revus avec
les roulements d’yeux des Carolines extasiées, les
doux murmures d’admiration contenue, les frémis-
sements des possédées que le Verbe hypnotisait...

Ah! jé vous l’avoue, tout cela était bien ridicule.
Et bien surfait aussi était ce très banal conférencier !

L’autre jour, à l’Institut, M. Jules Simon a jeté
un dernier goupillon d’eau bénite sur sa mémoire.
Je crois que, maintenant, on peut laisser définitive-
ment dormir en paix cet oublié!

OJ/-5

M. Jules Simon — qui, lui, est un autre philoso-
phe doué d’une autre finesse — devait bien rire tout

bas en élevant cette grande pyramide sur cette pe-
tite mémoire.

Il sentait bien qu’il l'écrasait. Et il insistait avec
une bénigne cruauté.

Rien de plus imperturbablement gouailleur que le
portrait de philosophe à femmes que M. Simon a
crayonné avec une malice caressante.

Le franc déchiquetage de Pailleron, dans le Monde
où Von s’ennuie, était bien moins impitoyable!

On s’est tenu à quatre pour ne pas éclater de rire
sous la coupole auguste, lorsque M. Jules Simon a
montré feu Garo « riant et causant avec les femmes
en se rendant compte du travail des petites mains ».

Hélas ! ces petites mains n’étaient guère là, l’autre
jour.

L'Institut, moins heureux que la Sorbonne, n’avait
pu réussir à les attirer.

Oh! l’ingratitude!... Les Carolines, si effrénées
jadis, où donc étaient-elles?

Il faut être juste. Peut-être en est-il mort un cer-
tain nombre... de vieillesse. Ce qu’il y a de certain,
c’est que bien peu avaient répondu à l’appel de ce
bout de l’an...

Le dernier!... Ah! oui, le dernier!

Peut-être aussi faut-il attribuer ce délaissement à
la difficulté de traverser à la nage, ou en patinant,
le Paris neigeux et boueux que nous fait une com-
plète absence de balayage.

Un moment, on a cru que l’intéressante corpora-
tion s’était mise en grève.

Il paraît que non. Seulement ce service munici-
pal, comme notre cher Conseil, est si délicieusement
organisé qu’il cesse de fonctionner dès qu’il devient
indispensable.

Aussitôt qu’il commence à neiger, on remise les
balayeuses mécaniques et les balayeuses vivantes.
On attend le dégel.

Ces instructions mirifiques nous valent ces rues
à l’état d’immonde cloaque que nous vîmes cette
semaine.

Pourquoi ne balaie-t-on que les jours où c’est
inutile? Point d’interrogation que je pose sans avoir
la prétention d’y répondre.

Et je passe à d’autres exercices.

c/JV»

A la microbomanie, qui va engendrer une série de
Koch- à-l’âne si Koch.. .asses.

En a-t-on rabattu déjà, des extases premières I

Mais, à la réflexion et à l’expérience, ce sera bien
une autre dégringolade.

Ainsi, pour ne citer qu’un exemple du tohu-bohu
de divagations au milieu duquel on se démène,
voilà les médecins français qui s’exposent à tomber
sous le coup de poursuites correctionnelles.

La loi interdit les remèdes secrets. Et c’est bien
un remède secret, n’est-ce pas, que la fameuse lym-
phe?

Donc les médecins qui expérimentent dans les
hôpitaux cette substance inconnue pourraient parfai-
tement être poursuivis.

Ils commettent une action absolument illégale.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen