CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE
Prix du Numéro : S 8 centimes
LUNDI 15 DECEMBRE 1890
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois.-. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an... 72 —
Us abonnements 'partent des t” et ie de chaque mots
DIRECTION
Politique- Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
BUREAUX
DE LA RÉDACTION ET DE L'ADMINISTRATION
Hue de la Victoire, 20
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 fi?.
Six mois. 40 —
Un an. 80 ■ ■
i’abonnement d’un an donne droit à la prime graine
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, fermier de la purlicitb
92, Rue Richelieu
LE CHARIVARI
Les souscripteurs dont l'abonnement expire
le 15 Décembre sont priés de le renouveler
immédiatement, s’ils ne veulent pas éprouver
d'interruption dans l’envoi du journal
LA SEMAINE DE LA BOURSE
Paris, le 14 décembre 1890.
Monsieur le Directeur,
En tout autre temps, on pourrait peut être crier
gare. Mais, en ce moment, il n’y a vraiment pas
moyen de prendre un air morose et de jeter de la
mauvaise humeur en bâtons dans les jambes de
gens qui ont toutes sortes de bonnes raisons pour
avoir envie de danser en rond. Je ne sais pas ce que
nous réserve l’avenir; peut-être que le ciel va nous
tomber sur la tête un de ces quatre matins; peut-
être que le marché de Londres jugera à propos de
sauter au moment où on s’y attendra le moins;
peut-être que la ville de Marseille consacrera l’ar-
gent de son dernier emprunt, si peu rémunérateur
pour les souscripteurs, à des achats d’obligations
du Jardin d’Accliroatation, si peu agréables pour les
porteurs soucieux de la sécurité de leurs place-
ments; peut-être qu’il surviendra tout à coup une
catastrophe, ou un incident, ou un machin quel-
conque. Je n’en sais rien. Mais, pour le moment,
tout va des mieux.
La liquidation de quinzaine du Stock-Exchange
donnait lieu à des inquiétudes, à cause du piteux
état du marché de New-York; eh bien, cette liqui-
dation, sans être bonne, n’a pas été mauvaise non
plus. On s’attendait à des douzièmes provisoires; ie
budget est voté. On croyait qu’il y aurait des discus-
sions vives et animées au sujet de l’Emprunt ; en une
séance de trois heures, l’affaire a été dans le sac.
Comment voudriez-vous, dans ces conditions-là, que
la Bourse ne fût pas joyeuse?
Considérez, en outre, qu’il y a énormément d’ar-
gent disponible en ce moment-ci, et que, cet argent,
on cherche à l’employer. Il n’y a pas bien longtemps
encore, le public ne voulait entendre à rien. Chaque
fois qu’on parlait d’un placement aux capitalistes,
ils disaient : — Il est possible que ce que vous me
proposez soit excellent; mais je tiens à souscrire à
l’Emprunt. Ma femme le désire absolument, et la
paix du ménage avant tout...
Or, maintenant, on commence à comprendre qu’
Il sera difficile de souscrire à l’Emprunt,
pour la bonne et simple raison que cet emprunt n’est
pas un emprunt, mais, à fort peu de chose près, une
conversion. Les gens qui ont pour 800 et quelques
millions d’obligations du Trésor les échangeront
contre 800 et quelques millions de rentes 3 0/0. Si
ces personnes refusent d’échanger, on les rembour-
sera ; et, dans ce cas, il restera de la rente pour le
commun des mortels. Mais il est certain d’avance
que 999 porteurs d’obligations' sur 1,000 consenti-
ront à l’opération qu’on leur propose. Alors, nous
autre?, qui ne sommes pas des porteurs, nous nous
fouillerons, comme dit Polyte. Que faire, cela étant,
des fonds que nous avons mis en réserve ? Hé ! par-
bleu 1 acheter de la rente! Puisqu’il n’y a pas moyen
d’avoir de la rente nouvelle, offrons-nous de ia rente
ancienne.
Tel est le raisonnement que se sont tenu beau-
coup de personnes; et il faut croire qu’elles ont fait
comme elles avaient dit, car le 3 0/0 a progressé d’une
manière très sensible, ainsi que vous avez pu Je voir
en tête de ces lignes.
Et cela est excessivement avantageux pour les
établissements de crédit qui ont des affaires à lan-
cer. Car enfin, les rentes françtwèçs peuvent pas
toujours monter comme cela. Encore un coup d’é-
paule, et elles ne rapporteront plus guère que 3 0/0.
Or il y a des valeurs qui, en même temps
qu’une rémunération suffisante, offrent des garan-
ties excellentes. Il y en a de tous les genres, il y en
a pour tous les goûts. Etes-vous de ceux qui n’ad-
mettent que les fonds d’Elat? Parfait. Alors, nous
vous offrirons
L’Emprunt fédéral suisse
11 s’agit d’une rente 3 0/0 émise à 90.30, — ou
plu'ôt à 905, car ou ne peut souscrire pour moins
de trente francs de rentes. Si vous vous libérez à la
répartition, la Banque de Paris vous fera sur ces
903 francs, une diminution de trois francs. Vous au-
rez donc 902 francs à payer, ou 90.200 francs pour
3,000 francs de rentes. En rentes françaises, et en
tenant compte du coupon de janvier, ce même re-
venu vous coûterait 93.730 francs. C’est donc une
économie de 5.300 francs à peu près qu’il vous est
loisible de faire.
Je sais bien que la rente française est de tout pre-
mier ordre. Mais les rentes suisses, croyez-vous
qu’elles soient médiocres? Tout le monde sait bien
le contraire. L’emprunt actuel est fait pour permet-
tre au gouvernement fédéral d’acheter des actions
des chemins de fer suisses, qui sont une très bonne
chose. La nouvelle rente fédérale est donc un place-
ment d’une solidité à tout casser. La souscription
sera ouverte jeudi prochain 18 décembre. Le verse-
ment en souscrivant est de 100 francs. Huit jours
après, à la répartition, on paiera 203 francs, puis
300 francs du 1er au 6 février, et quinze louis du
1er au 6 mars.
Je suis parfaitement tranquille au sujet de cet em-
prunt, sur le compte duquel j’aurai à revenir.
On s’occupe aussi des
Chemins de fer por,ugais.
On connaît maintenant à peu près le rapport qui
va être présenté à l’assemblée de la Compagnie
royale.
Celle-ci a traité avec un groupe qui, sous le nom
de Grand-Central Espagnol, doit constituer un grand
réseau de 1,509 kilomètres environ, par la fusion de
la Compagnie de l’Ouest de l’Espagne du Madrid-
Cacérès, du Torralba à Soria, cette dernière ligne
devant être prolongée jusqu’à la frontière française
eu jonction avec les lignes du Midi.
Ce nouveau réseau assurera les communications
eatrela France, Madrid et le Sud de l’Espagne, avec
un raccourci de 159 kilomètres environ sur le par-
cours du Nord de l’Espagne.
La nouvelle Compagnie doit reprendre la ligne
de Madrid-Cacérès moyennant une subvention an-
nuelle de la Compagnie royale de 1 million, limitée
à dix années.
D’où, pour celle-ci, un allègement toujours crois-
sant et une nette tendance à la hausse.
Nous en reparlerons.
En attendant, puisque, en ce moment, nous ne
sommes pas en train de dire des fumisteries, l’em-
prunt suisse constitue donc un premier placement
pour les gens qui ont de l’argent à placer. Mais
peut-être ne voulez-vous pas
Mettre tous vos œufs dans le même panier,
et désirez-vous consacrer une partie de vos disponi-
bilités à des valeurs de crédit. D’mandez, faites-vous
servir! Nous avonsMéjà le Gré lit Lyonnais, que je
vous recommande depuis pas mal de temps déjà, et
qui, depuis moins d’un an, a monté d’environ 70 fr.,
ce qui n’est fichtre pas à dédaigner. Pour environ
350 francs, vous pouvez vous acheter une aclion ;
elle vous donnera un revenu de 27,50, soit 5 0/0.
Cela ne se trouve pas, comme vous savez, sous le
pas d’un cheval.
Autre établissement de crédit. Le Crédit Foncier a
gagné encore une douzaine de francs cette semaine,
et il n’est certainement pas à son cours normal.
Songez donc qu’il n’est encore qu’à 1,300 francs, et
qu’il fournit un revenu moyen de 63 francs. C’est
tout près rte o 0/0. Ne trouvez-vous pas que c’est
énorme pour une valeur de cet ordre ? Considérez
que les affaires ont constamment suivi une marche
ascendante, et que ia réduction du taux des prêts est
faite pour les augmenter encore Quant aux garan-
ties, vous les connaissez. Elles sont bâties à sable et
à chaux, personne ne peut dire le contraire.
Si cela est vrai pour l’action, c’est encore plus
vrai pour les obligations. Celles-ci sont garanties et
par les immeubles sur lesquels on a consenti les
prêts, et par le portefeuille qui est composé de
titres comme je vous en souhaite, et par le capital-
actions, et par les colossales réserves. Il faudrait,
pour que tout cela vînt à manquer à la fois, qu’une
catastrophe géologique détruisît de fond en comble
le globe terraqué et sublunaire sur lequel nous
nous agitons. Cela peut arriver. Nousle regretterions,
certes ; mais comme en ce cas aucun de nous ne
songerait plus aux conditions de stabilité d’un pla-
cement...
Valeurs d’État, valeurs de crédit. C’est déjà un
joli commencement de portefeuille. Si cela ne vous
suffit pas, n’oubliez pas que les Chemins de fer à
voie étroite vous tendent leurs wagons. C’est encore
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immédiatement, s’ils ne veulent pas éprouver
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Paris, le 14 décembre 1890.
Monsieur le Directeur,
En tout autre temps, on pourrait peut être crier
gare. Mais, en ce moment, il n’y a vraiment pas
moyen de prendre un air morose et de jeter de la
mauvaise humeur en bâtons dans les jambes de
gens qui ont toutes sortes de bonnes raisons pour
avoir envie de danser en rond. Je ne sais pas ce que
nous réserve l’avenir; peut-être que le ciel va nous
tomber sur la tête un de ces quatre matins; peut-
être que le marché de Londres jugera à propos de
sauter au moment où on s’y attendra le moins;
peut-être que la ville de Marseille consacrera l’ar-
gent de son dernier emprunt, si peu rémunérateur
pour les souscripteurs, à des achats d’obligations
du Jardin d’Accliroatation, si peu agréables pour les
porteurs soucieux de la sécurité de leurs place-
ments; peut-être qu’il surviendra tout à coup une
catastrophe, ou un incident, ou un machin quel-
conque. Je n’en sais rien. Mais, pour le moment,
tout va des mieux.
La liquidation de quinzaine du Stock-Exchange
donnait lieu à des inquiétudes, à cause du piteux
état du marché de New-York; eh bien, cette liqui-
dation, sans être bonne, n’a pas été mauvaise non
plus. On s’attendait à des douzièmes provisoires; ie
budget est voté. On croyait qu’il y aurait des discus-
sions vives et animées au sujet de l’Emprunt ; en une
séance de trois heures, l’affaire a été dans le sac.
Comment voudriez-vous, dans ces conditions-là, que
la Bourse ne fût pas joyeuse?
Considérez, en outre, qu’il y a énormément d’ar-
gent disponible en ce moment-ci, et que, cet argent,
on cherche à l’employer. Il n’y a pas bien longtemps
encore, le public ne voulait entendre à rien. Chaque
fois qu’on parlait d’un placement aux capitalistes,
ils disaient : — Il est possible que ce que vous me
proposez soit excellent; mais je tiens à souscrire à
l’Emprunt. Ma femme le désire absolument, et la
paix du ménage avant tout...
Or, maintenant, on commence à comprendre qu’
Il sera difficile de souscrire à l’Emprunt,
pour la bonne et simple raison que cet emprunt n’est
pas un emprunt, mais, à fort peu de chose près, une
conversion. Les gens qui ont pour 800 et quelques
millions d’obligations du Trésor les échangeront
contre 800 et quelques millions de rentes 3 0/0. Si
ces personnes refusent d’échanger, on les rembour-
sera ; et, dans ce cas, il restera de la rente pour le
commun des mortels. Mais il est certain d’avance
que 999 porteurs d’obligations' sur 1,000 consenti-
ront à l’opération qu’on leur propose. Alors, nous
autre?, qui ne sommes pas des porteurs, nous nous
fouillerons, comme dit Polyte. Que faire, cela étant,
des fonds que nous avons mis en réserve ? Hé ! par-
bleu 1 acheter de la rente! Puisqu’il n’y a pas moyen
d’avoir de la rente nouvelle, offrons-nous de ia rente
ancienne.
Tel est le raisonnement que se sont tenu beau-
coup de personnes; et il faut croire qu’elles ont fait
comme elles avaient dit, car le 3 0/0 a progressé d’une
manière très sensible, ainsi que vous avez pu Je voir
en tête de ces lignes.
Et cela est excessivement avantageux pour les
établissements de crédit qui ont des affaires à lan-
cer. Car enfin, les rentes françtwèçs peuvent pas
toujours monter comme cela. Encore un coup d’é-
paule, et elles ne rapporteront plus guère que 3 0/0.
Or il y a des valeurs qui, en même temps
qu’une rémunération suffisante, offrent des garan-
ties excellentes. Il y en a de tous les genres, il y en
a pour tous les goûts. Etes-vous de ceux qui n’ad-
mettent que les fonds d’Elat? Parfait. Alors, nous
vous offrirons
L’Emprunt fédéral suisse
11 s’agit d’une rente 3 0/0 émise à 90.30, — ou
plu'ôt à 905, car ou ne peut souscrire pour moins
de trente francs de rentes. Si vous vous libérez à la
répartition, la Banque de Paris vous fera sur ces
903 francs, une diminution de trois francs. Vous au-
rez donc 902 francs à payer, ou 90.200 francs pour
3,000 francs de rentes. En rentes françaises, et en
tenant compte du coupon de janvier, ce même re-
venu vous coûterait 93.730 francs. C’est donc une
économie de 5.300 francs à peu près qu’il vous est
loisible de faire.
Je sais bien que la rente française est de tout pre-
mier ordre. Mais les rentes suisses, croyez-vous
qu’elles soient médiocres? Tout le monde sait bien
le contraire. L’emprunt actuel est fait pour permet-
tre au gouvernement fédéral d’acheter des actions
des chemins de fer suisses, qui sont une très bonne
chose. La nouvelle rente fédérale est donc un place-
ment d’une solidité à tout casser. La souscription
sera ouverte jeudi prochain 18 décembre. Le verse-
ment en souscrivant est de 100 francs. Huit jours
après, à la répartition, on paiera 203 francs, puis
300 francs du 1er au 6 février, et quinze louis du
1er au 6 mars.
Je suis parfaitement tranquille au sujet de cet em-
prunt, sur le compte duquel j’aurai à revenir.
On s’occupe aussi des
Chemins de fer por,ugais.
On connaît maintenant à peu près le rapport qui
va être présenté à l’assemblée de la Compagnie
royale.
Celle-ci a traité avec un groupe qui, sous le nom
de Grand-Central Espagnol, doit constituer un grand
réseau de 1,509 kilomètres environ, par la fusion de
la Compagnie de l’Ouest de l’Espagne du Madrid-
Cacérès, du Torralba à Soria, cette dernière ligne
devant être prolongée jusqu’à la frontière française
eu jonction avec les lignes du Midi.
Ce nouveau réseau assurera les communications
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un raccourci de 159 kilomètres environ sur le par-
cours du Nord de l’Espagne.
La nouvelle Compagnie doit reprendre la ligne
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nuelle de la Compagnie royale de 1 million, limitée
à dix années.
D’où, pour celle-ci, un allègement toujours crois-
sant et une nette tendance à la hausse.
Nous en reparlerons.
En attendant, puisque, en ce moment, nous ne
sommes pas en train de dire des fumisteries, l’em-
prunt suisse constitue donc un premier placement
pour les gens qui ont de l’argent à placer. Mais
peut-être ne voulez-vous pas
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et désirez-vous consacrer une partie de vos disponi-
bilités à des valeurs de crédit. D’mandez, faites-vous
servir! Nous avonsMéjà le Gré lit Lyonnais, que je
vous recommande depuis pas mal de temps déjà, et
qui, depuis moins d’un an, a monté d’environ 70 fr.,
ce qui n’est fichtre pas à dédaigner. Pour environ
350 francs, vous pouvez vous acheter une aclion ;
elle vous donnera un revenu de 27,50, soit 5 0/0.
Cela ne se trouve pas, comme vous savez, sous le
pas d’un cheval.
Autre établissement de crédit. Le Crédit Foncier a
gagné encore une douzaine de francs cette semaine,
et il n’est certainement pas à son cours normal.
Songez donc qu’il n’est encore qu’à 1,300 francs, et
qu’il fournit un revenu moyen de 63 francs. C’est
tout près rte o 0/0. Ne trouvez-vous pas que c’est
énorme pour une valeur de cet ordre ? Considérez
que les affaires ont constamment suivi une marche
ascendante, et que ia réduction du taux des prêts est
faite pour les augmenter encore Quant aux garan-
ties, vous les connaissez. Elles sont bâties à sable et
à chaux, personne ne peut dire le contraire.
Si cela est vrai pour l’action, c’est encore plus
vrai pour les obligations. Celles-ci sont garanties et
par les immeubles sur lesquels on a consenti les
prêts, et par le portefeuille qui est composé de
titres comme je vous en souhaite, et par le capital-
actions, et par les colossales réserves. Il faudrait,
pour que tout cela vînt à manquer à la fois, qu’une
catastrophe géologique détruisît de fond en comble
le globe terraqué et sublunaire sur lequel nous
nous agitons. Cela peut arriver. Nousle regretterions,
certes ; mais comme en ce cas aucun de nous ne
songerait plus aux conditions de stabilité d’un pla-
cement...
Valeurs d’État, valeurs de crédit. C’est déjà un
joli commencement de portefeuille. Si cela ne vous
suffit pas, n’oubliez pas que les Chemins de fer à
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