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Le charivari — 59.1890

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Décembre
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CINQUANTE-NEUVIÈME ANNÉE

Prix da ffsmér© l SI centime*

VENDREDI 26 DECEMBRE 1890

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PARIS

Trois mois. 18 fr.

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Un an. 72 —

'.es abonnements parlent des 1er et 16 de chaque mon

DIRECTION

Politique- Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION El DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

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Trois mois. 20 &

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L’abonnement d’un an donne droit à la prime grar*i

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉR6K

Rédacteur en Ctaef

ANNONCES

ADOLPHE EWiG, fermier de la pusL«nsTî>

92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

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Las^ouscripteurs dont l’abonnement expire
le 31 Décembre sont priés de le renouveler
immédiatement, s’ils ne veulent pas éprouver
d’interruption dans l’envoi du journal.

BULLETIN POLITIQUE

L’aulre jour, c’était un procureur général qui mal-
menait avec une injustifiable dureté un témoin
qu’une ordonnance de non-lieu devait rendre pour
lui inviolable. Nous venons d’avoir un autre échan-
tillon de la façon dont, à divers degrés de la hiérar-
chie, les représentants de la justice française com-
prennent leur mission.

Nous avons vu un président de chambre correc-
tionnelle prendre une attitude outrageante envers
un accusé qu’il était appelé à juger.

Garii convient de le remarquer, ce détail donnant
une gravité spéciale à l’incident, en police correc-
tionnelle celui qui pose la question et mène le débat
aura tout à l’heure voix pour prononcer l’arrêt. Il
devrait donc, ce nous semble, observer une neutra-
lité stricte, se tenir sur l’absolue réserve et ne pas
s’attacher à faire voir, par le ton même de son inter-
rogatoire, qu’il arrive avec une opinion toute faite.

Gomme toujours, nous nous plaçons, en parlant
ainsi, au point de vue du principe, exclusion faite
de toute personnalité. Et le principe paraît être
hors de conteste. On ne doit jamais outrager celui
qu’on va frapper.

La dignité de la justice ne saurait rien gagner à
mêler ses enquêtes de potinage, non plus qu’à faire
intervenir dans une affaire politique de3 détails de
vie privée qui y sont complètement étrangers et qui
ont, en outre, l’inconvénient de mettre en scène des
tiers non poursuivis.

M. le président Toutée passe pour professer, à l’en-
droit de la presse, des sentiments d’antipathie systé-
matique qu’il a l’air de vouloir rendre réciproques.

N’ayant pas l’honneur de le connaître, nous res-
tons, envers lui, aussi étrangers à l’antipathie qu’à
la sympathie. Mais, encore une fois, la stricte obli-
gation de tout président qui conduit un débat est la
complète neutralité, l’impartialité absolue.

Cela est tellement vrai, qu’on a été forcé, pour la
cour d’aîsises, d’abolir le fameux résumé où les pré-
sidents sortaient toujours de leur rôle pour empiéter
sur celui de l’accusateur.

Dans toute affaire, le ministère public est repré-
senté par un porte-parole. Personne n’a à faire sa
besogne, car autrement il y aurait double emploi.

Le président est tenu de poser avec mesure des
questions sans parti-pris. Je dirai même que sa prin-
cipale tâche doit être de faciliter au prévenu les
moyens de prouver son innocence.

Si le prévenu avoue, le magistrat qui mène l’in- !.
terrogatoire n’en est pas moins astreint à ne mani-
fester aucune haine, à n’indiquer ni par un mot ni
par un geste, ni même par le ton qu’il adopte, la ré-
solution prise à l’avance de rendre un verdict défa-
vorable.

Sa conviction n’a le droit d’être complètement
faile que lorsque la dernière phrase du procès a été
prononcée, après que tous les témoins ont été en-
tendus, quand l’accusation et la défense ont achevé
d’échanger leurs arguments.

Ce que nous voyons se produire tous les jours ne
ressemble guère, hélas ! à ce programme obligatoire.

Et nous le regrettons vivement, car des mœurs con-
traires menacent de donner, un jour ou l’autre, rai-
son à ceux qui réclament une réforme de la justice
en France tellement complète, qu’elle équivaudrait à
une démolition.

Pierre Véron.

AUTOGRAPHES DU JOUR

LE PROFESSEUR LIÉGEOIS

Oui, l’on peut forcer les gens à dormir malgré eux...
Mon discours n'en est-il pas la preuve?

M. LE PRÉSIDENT ROBERT

Un président s'agite et les accusés le mènent.

M. PAUL DEROULÈDE

Je suis le Koch de la politique. Je vais essayer d'in-
jecter le Boulangisme tuberculose... J'en serai la
lymphe Egérie!

GABRIELLE BOMPARD

Demi-mal pour malle!

Il a été gentil, le jury !

M. JULES FERBY

Coucou! Ah! le revoilà!

M. NUMA GILLY
Orthographiste de fantaisie

Ils m'avaient encore réélu!... Dérision à maire!

M. BERTRAND
Directeur des Variétés

Quelle cruauté ! On veut me forcer à rester parce
que j’ai envie de partir.

M GAILHARD
Directeur de l'Opéra

Quelle cruauté1 On veut me forcer à partir parce
que j'ai envie de rester.

Aiulré Laroche.

hTEiaiïUB JUDICIAIRES

Depuis que le professeur Liégeois a imaginé, pour
corser le procès qui languissait, d’y intercaler des
conférences sur l’hypnotisme, une révolution vient
de bouleverser les vieux us juridiques.

La cour d’assises, à son tour, veut devenir fin de
siècle.

Il faut bien l’avouer, les débats manquaient géné-
ralement d’intérêt. La torture et les « questions » si
piquantes d’autrefois ayant été abolies par des gens
ennemis du pittoresque, le pauvre public d’aujour-
d’hui n’en a plus pour son argent.

Le spectacle étant donc monotone en diable, il
fallait y introduire un élément nouveau de curiosité,
— un clou, —- sous peine de trouver le public récal-
citrant.

La conférence est déjà bien, c’est assez gentil
comme intermède; mais ce n’est là, croyons-nous,
qu’un timide essai qui sera suivi, à brève échéance,
de manifestations artistiques plus séduisantes.

Soyons franc : tout le monde ne raffole pas de la
conférence; je connais même des gens qui ne peu-
vent pas la sentir.

Heureusement qu’on nous tient en réserve mieux
que ça pour la prochaine fois.

***

Dorénavant, les cours d’assises seront machinées,
et il suffira d’un geste du président pour que l’on
serve aussitôt au public des intermèdes propres à le
divertir.

Rien de plus simple.

L’interrogatoire se poursuit :

— Dites-moi, accusé, comment cette pensée abo-
minable d’assassiner votre oncle à la mode de Bre-
tagne et d’étrangler votre frère de lait, a-l-elle pu
germer dans votre esprit?

L’accusé, d’une voix enrouée :

— J’ai été hypnotisé !

— Ah ! bien, non... Le coup de la conférence !...
Ne la recommençons pas, celle-là !... Assez comme
ça... Du reste, ce n’est pas au programme. (Très sé-
vère.) devais vous le dire, moi, pourquoi elle vous
est venue, celte pensée sinistre !... G’est parce que
vous aviez besoin d’argent pour entretenir les fem-
mes dont vous obteniez les faveurs, — des dan-
seuses !...

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