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Le charivari — 60.1891

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Janvier
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SOIXANTIÈME ANNEE

Prix du Numéro : 25 centimes

DIMANCHE 4 JANVIER 1891


ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. J8 fr*

Six mois.. «.-.

Un an. 72

abonnements 'parlent des iot et 16 de chaque mois

DIRECTION

Politique- Littéraire " et Artistique

PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L1 ADMINISTRAT ION

Bue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fi?.

Six mois. £0

Un an. 80 1

Vabonnement d'un an donne droit à la prime graz^

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la vuauawfc
92, Rue Richelieu

CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

C’est aujourd’hui qu’ont lieu les élections sénato-
riales.

Nous avons constaté déjà que la victoire républi-
caine était assurée. Donc, aucun intérêt passionnant
de ce côté.

Ni d’aucun autre. Des commencements d’année
ont de ces accalmies d’une stérilité navrante, mais
agréable tout de même pour le pays.

Nous n’aurions rien à nous mettre sous la plume,
si ce bon jury ne nous fournissait un nouvel exem-
ple de ses incohérences lamentables.

Ordinairement, c’est par des indulgences scanda-
leuses qu’il se signale. À Tours, au contraire, l’autre
jour, et par une rigueur délirante, il a affirmé son
inintelligente ignorance.

Le ministère public avait admis des circonstances
atténuantes; le jury les a supprimées de son ver-
dict, parce qu’il s’imaginait que, la tentative d’as -
sassinat n’ayant pas été suivie d’effet, la peine de
mort ne pouvait être applicable.

Il faudrait pourtant qu’on se décidât à remédier à
un état de choses qui fait barboter la justice fran-
çaise dans un burlesque gâchis.

Il serait indispensable de s’assurer d’une façon
quelconque que les fonctions de juré ne sont pas
exercées par des inconscients, d’exiger de ceux qui
les remplissent certaines preuves d’une capacité au
moins primaire, d’iutroduire enfin dans les débats
une courte allocution du président expliquant juri-
diquement à ces naïfs les conséquences du verdict
qu’ils ont à rendre.

Gomme la Joséphine de la chanson, il est bien ma-
lade, le jury ; et si l’on ne recourt pas à une médi-
cation énergique, je crois que le décès n’est pas
loin.

Pierre Véron.

FAITES DES ENFANTS ! Il

Il a été beaucoup question d’avortement, ces der-
niers temps, à Paris et en province.

Pendant quelques semaines, il ne s’est pas passé
de jour sans qu’on découvrît quelque part, aux Bâti-
gnolies ou à Fouilly-les-Oies, une de ces bonnes
faiseuses d’anges de derrière les fagots qui, se sou-
ciant d’un enfant né viable comme d’un simple fétu,
expédient ad patres, sans crier gare, des légions de
bambines et de bambins.

Ces vénérables matrones, recommençant ainsi, à
quelque deux mille ans de distance, les exploits du
roi Hérode, seront poursuivies avec toute la rigueur
des lois. Elles attraperont le maximum, elles qui

■MBP9JU g linffWIliiii —

sont surtout habituées à opérer au mitàn: «yfjest-
à-dire en petit). Enfin, on les condamner^ tra-
vaux forcés, ce qui le3 changera un peu de leurs
travaux... forceps. —Et, par dessus le marché, on
condamnera aussi les « mères dénaturées », c’est
entendu.

Ce sera bien, sans doute ; mais si c’est tout, ce ne
sera pas assez.

Les sages-femmes, et même les femmes qui ne
sont pas sages, ne sont pas les seules coupables en
l’espèce.

Je ne suis pas bien sûr, pour ma part, que l’Etat

— ce farouche applicateur de la loi — n’ait point
quelque peu trempé dans le crime qu’il châtie en-
suite si impitoyablement.

L’Etat, incontestablement, est fortement intéressé
à ce que le nombre des enfants soit le plus considé-
rable possible. Grandis, ces enfants deviendront des
hommes, c’est-à-dire des contribuables et des sol-
dais. De toutes façons, ils concourront, de leur po-
che et de leur personne, de leur argent et de leur
sang, à la prospérité de l’Etat.

On comprend donc que l’Etat, indépendamment de
la question morale et en se plaçant seulement au
point de vue matériel et positif, ne soit pas satisfait
lorsqu’on supprime des enfants.

Mais on comprendrait encore mieux que l’Etat fa-
vorisât davantage la production, — ou, si vous pré-
férez, la reproduction.

Quand on aime tant que cela les enfants, on aide
un peu les gens à en faire, ou, tout au moins, à les
élever. Et si l’on ne veut pas voir mourir de pauvres
mioches qui n’ont eu d’autre tort que celui de naître,
on contribue à les nourrir.

Mais l’Etat n’entend point de cette oreille. Il veut
bien être au profit, mais pas à la peine. Ayez des
enfants, ayez-en beaucoup : il est enchanté; il se
frotte les mains, peut-être ira-t-il jusqu’à serrer les
vôtres. Mais si vous avez trop d’enfants pour vos
modestes ressources, tant pis pour vous. Vous faites
votre devoir, vous travaillez pour l’Etat, mais l’Etat
ne vous doit rien.

Soyez tranquilles cependant, il n’oublie ni l’exis-
tence ni le nombre de vos enfants.il se les rappellera
fort bien le jour où il en aura besoin, mais ce sera
pour vous les prendre. Et gare à vous s’il en manque
un à l’appel !

Vous me direz que l’Etat a exonéré de l’impôt mo-
bilier les chefs de famille comptant plus de sept en-
fants. Excellente plaisanterie, au fond, que cette
prétendue générosité !

Car enfin, généralement, les gens qui ont beaucoup
d’enfants ont très peu de meubles, et pour came.
Gornélie, la mère des Gracques, qui n’avait d’autres
joyaux à montrer que ses fils, n’aurait pas gagné
grand’chose à ce qu’on la dispensât de payer une
taxe sur la bijouterie.

Il y a même, en quelque sorte, une amère dérision
à ne pas réclamer, avec une telle ostentation, la con-
tribution mobilière à de pauvres diables qui couchent
à la belle étoile ou qui nichent en hôtel peu garni,

— un hôtel dont ils ne sortent guère que pour entrer
à l’Hôtel-Dieu.

Ah ! notre seigneur l’Etat — notre saigneur aussi,
hélas ! — se montre magnanime à bon compte, et

sait donner un œuf pour avoir un bœuf. Ses prodi-
galités, en ce sens, ne le feront pas interdire.

Mais elles ne suffiront pas non plus à provoquer
la reconnaissance des parents et la naissance des
enfants.

Il faut chercher autre chose, il faut trouver
mieux. Et, certes, ce n’est pas difficile.

Henri Second.

AUTOGRAPHES DU JOUR

M.GOBLET
Candidat malheureux

Quelle ironie du sort que de s'appeler G obi et quand
on ne peut plus faire passer la muscade !

M. TOUTÉE

Ali ! çà, est-ce qu'on n'aurait plus le droit d'aimer
le plancher des Vaches ?

LE DUC D’ORLÉANS

0 Russe, quando le aspiciam?

M. MAURICE MONTÉGUT

Je reconnais cet enfant!

M. ALPHONSE DAUDET

Et moi je l'adopte ! !

M. DORNAY

Mais c'est moi qui l'ai faitr! !

M. GOT

A la représentation de l'autre soir, je me suis
aperçu que ce n'est pas Tartuffe qui était protestant:
c'était le public.

André Laroche.

LA QUESTION DU SALUT

On annonce une importante modification au code
de la politesse; quelques clubmen cherchent le
moyen de saluer sans se décoiffer.

Par cette température, se découvrir est chose
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