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Le charivari — 60.1891

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Février
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SOIXANTIÈME ANNÉE

Prix do Numéro : Il omâmwi

DIMANCHE l6r FEVRIER 1301 ]

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PARIS

Trois mois. *8 fr.

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Un an. /2 —

Iti abonnements partent des 1er et 16 de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20



















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ABONNEMENTS

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Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

L'abonnement d'un an donne droit à la prime oratr*4 *
DIRECTION

Polii>que, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE LWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

L’amitié d’un grand homme est un bienfait des dieux.

M. Sardou a été définitivement condamné par
la Chambre, mais M. Antoine lui reste.

Cet épilogue donne une fin gaie à l’aventure.

M. Antoine a profité de cette occasion comme
des autres pour chercher à faire une bonne ré-
clame à son entreprise. Mais je doute que, mal-
gré le vers ci-dessus invoqué, M. Sardou trouve
dans cette intervention une consolation suffisante
à ses déceptions amères.

On serait tenté de le plaindre si vraiment cet
écrivain ne semblait choisir avec une insistance
étrange tous les sujets qui nous divisent le plus.
C’était la troisième fois qu’il excitait les specta-
teurs à en venir aux mains : d’abord dans Raba-
gas, méchante œuvre, médiocre pamphlet dia-
logué; puis, plus tard, dans Daniel Rochat,
pièce exécrable jetée comme un défi aux libres-
penseurs; enfin, cette fois, dans Thermidor.

Voilà vraiment trop de provocations pour un
homme seul.

Méditant sur les fâcheux résultats auxquels il
est arrivé cette fois et comprenant mieux, il faut
l’espérer, ses intérêts, M. Sardou ne recommen-
cera plus à jouer avec le feu.

C’est la dernière morale à tirer de l’histoire.

Et maintenant passons â d’autres exercices, car
il a vraiment tenu trop de place, cet épisode
tapageur.

De Vienne on nous annonce — incident qui à
son charme — qu’un cardinal vient de mourir
laissant plusieurs millions.

Comme représentant d’une religion de pau-
vreté, ce cardinal millionnaire ne manque pas
d’imprévü.

On assure qü’il lègue la plus grosse partie de
sa bizarre fortune au pape lui-même. Allons, tant
mieux! Cela mettra peut-être fin à la mendicité
permanente du denier de Saint-Pierre.

Ne quittons pas le monde clérical sans parler
un peu de M. Didon.

Les Thermidoriana ont tellement accaparé l’at-
tention, pendant quelques jours, qu’on en a com-
plètement perdu de vue ce rhétoricien et la ren-
trée qu’il vient de faire à la Madeleine.

Il paraît pourtant que sa harangue contenait
plusieurs passages dignes de remarque.

Tout d’abord M. Didon a eu l’air de vouloir
s’enrégimenter sous les ordres du cardinal Lavi-
gerie. Il a parlé de la République sans l’injurier,
ce qui le fait noter assez mal dans les gazettes de
sacristie.

Nous n’attachons aucune importance aux ri-
settes de M. Didon. Nous ne croyoiis pas plus à
leur sincérité qu’à celle des autres. Nous nous

rappelons qu’on a, longtemps avant eux, venté
la formule : embrasser pour étouffer.

Mais la Gazette de France a fait une autre
découverte dans la harangue. Elle s’en montre
violemment courroucée.

Vous, allez voir qu’il y a de quoi.

« Parlant de l’église de Saint-Joachim dont le
Souverain-Pontife désire l’érection à Rome, le
R. P. Didon se serait écrié devant S. Exc. Mgr
Rotelli, nonce de Sa Sainteté :

« Il y a à HoYnS 'deux Rome : la capitale de
» l'Italie et la capitale du monde catholique, la
» Rome du Vaticqi\ et la Rome de la jeune Italie. »

Furieuse, la Gazette lance à M. Didon cette me-
nace enveloppée d’un ricanement :

« Il n’est pas aisément admissible, en effet, que
le R. P. Didon circonscrive au seul palais du Va-
tican le temporel du pape, alors que le gouverne-
ment italien émet ha pensée.; véritablement plus
large, de lui annexer ses jardins. »

Cette pauvre Gazette semble avoir adopté une
spécialité bien décourageante : la spécialité de
ressusciter les défunts.

Pendant longtemps elle a cherché à faire sortir
du tombeau par des passes magnétiques le mal-
heureux droit divin.

On sait ce qu’il en est advenu. Ce décédé gît
toujours sous la pierre, en compagnie maintenant
d’Henri V, son dernier représentant.

Aujourd’hui, la Gazette de France paraît vou-
loir tourner ses tentatives résurrectionnelles du
côté du pouvoir temporel, autre trépassé.

Se fait-elle vraiment illusion, ou bien est-ce une
attitude qu’elle se donne pour complaire aux vi-
dâmes qui lui sont restés fidèles ?

Si la Gazette est convaincue, elle pousse vrai-
ment la candeur trop loin.

Le pouvoir temporel, comme le droit divin, a
rendu le dernier soupir. Jamais, entendez-vous
bien, jamais il ne reconquierra l’abusive souve-
raineté dont il fit, hélas ! un si déplorable emploi.

M.Didon a donc eu raison de dire: la Rome du
Vatican, pour désigner la papauté et son dernier
domicile.

Elle n’en sortira plus, à moins qu’il ne lui plaise
de courir le monde, ce dont les Italiens lui sau-
raient un gré infini.

Par conséquent, la chicane qu’elle cherche au
père Didon est ■absolument puérile, et si par ha-
sard il plaît à celui-ci de se désavouer pour com-
plaire au cléricalisme, le mort n’en restera pas
moins mort.

Pierre Véron.

--

B0lRRE4l]X M BIENFAISANCE

Si la routine était, par impossible, bannie de
YAd-mi-ni-stra-ti-on, c’est à l’Assistance pu-
blique qu’il faudrait aller la chercher.

Les bureaux de bienfaisance qui, d’ailleurs, de-
puis longtemps, ont fait leurs preuves en ce sens,
viennent de se distinguer, une fois de plus, par la
façon dont ils arrivent à dénaturer les meilleures
intentions, rien qu’en les appliquant.

Vous n’ignorez pas que le Parlement, ému à la
fin, — un peu trop à la fin même, mais il vaut
mieux tard que jamais, — ému par les misères
épouvantables causées par le rude hiver que nous
traversons, avait mis à la disposition des minis-
tres une somme d’une demi-douzaine de millions
pour venir en aide aux malheureux.

Sur ces six millions, deux millions devaient
tout de suite, sans perdre une minute, être em-
ployés à soulager les souffrances les plus cruelles,
à remédier aux cas urgents, à sauver la vie aux
ouvriers sans travail et à leurs familles, qui mou-
raient littéralement de froid et de faim.

Il s’agissait si bien là de secours
res nécessités par une situation spéciale, que
ministre de l’intérieur, en avertissant par une
circulaire tous les bureaux de bienfaisance de
Paris et des départements, avait eu soin d’insister
sur ces deux points :

1° Que l’argent devait être distribué aux mal-
heureux, je dirai occasionnels, que l’hiver actuel,
par suite du chômage prolongé, avait privés de
travail et de ressources, tout en leur créant de
plus rigoureux besoins;

2° Que cet argent devait être distribué très vite,
en vertu de l’axiome généreux : « Qui donne vite,
donne deux fois. » Tellement vite, que les bureaux
de bienfaisance ne devaient même pas attendre
la répartition des fonds votés par les Chambres,
mais qu’ils devaient employer immédiatement à
cette distribution toutes les sommes disponibles
en caisse.

Voilà, n’est-ce pas, qui était clair et net, et une
« instruction » ministérielle aussi formelle ne
prêtait guère à l’interprétation.

Il suffisait, pour l’expliquer convenablement,
de savoir lire et de n’être pas tout à fait incapa-
ble dé comprendre. Autremeht dit, il suffisait de
ne pas être... un bureau de bienfaisance.

Mais il n’y a cle pires sourds que ceux qui ne
veulent rien entendre. Je ne sais comment l’As-
sistance publique s’est comportée en province,
dans cette circonstance, où il n’y avait qu’à mar-
cher droit pour atteindre le but. Mais je sais, et
le ministre n’ignore pas non plus comment ses
ordres ont été exécutés à Paris.

L’autre soir, il visitait les grands asiles de nuit
improvisés par la Ville de Paris et par la presse,
où les malheureux sans abri et sans pain trou-
vaient du moins un toit, un lit, du feu et une
soupe chaude.

Partout, la clientèle était presque exclusive-
ment composée d’ouvriers et d’ouvrières sans
travail.

Le ministre leur demanda s’ils n’avaient pas eu
leur part dans la distribution de secours votés
par le Parlement. Tous répondirent que non,
parce qu'ils n'étaient pas inscrits dans les bu-
féaux de bienfaisance.

L’Assistance publique de Paris a ses pauvres,
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