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Le charivari — 60.1891

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Août
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SOIXANTIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

SAMEDI 1er AOUT 1891

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois ...... 3G —

Un an...72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements partent des ior et 16 de chaque mots

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIEU RE VÉltON

Rédacteur en Chef

' 'H

. ^ , BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

rÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 fp.

Six mois. .’ 40 —!

Un an.. . 80 —

(LES MANDATS) TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS REÇUS)

L'abonnement d'un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Poli tiqué» Littéraire et Artistique
IME II II !5 VÉItON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

La question Ladvocat est vidée.

Le terme est-il bien juste? Je n’en réponds
pas.

Le général Ladvocat avait demandé une en-
quête personnelle. Le ministère de la guerre l’a
refusée, couvrant son subordonné d’un certificat
individuel. Bien n’est, en réalité, changé à l’état
de choses antérieur.

M. de Freycinet, qui fut lui-même un accusé
devant la Chambre, a-t il bien toute l’autorité
qu’il faut pour repousser les accusations diri-
gées contre les autres ?

Du reste, et sans vouloir le moins du >
révoquer en doute le satisfecit du minLtr
guerre, il est certain que tout n’est pas pour le
mieux dans le ministère qu’il dirige, et qu’il se-
rait grandement temps d’aviser.

Il ne s’agit pas de savoir par la faute de qui
les indiscrétions et trahisons peuvent se com-
mettre. Elles se commettent, voilà le fait ; donc
l’organisation est vicieuse, donc les précautions
sont insuffisantes, donc le contrôle est ineffi-
cace.

Qu’on se hâte donc d’étudier et d’appliquer les
réformes nécessaires, au lieu de perdre son
temps en débats accessoires.

Quelle émotion !

Lu dans un journal, en lettres tout ce qu'il y a
de plus majuscules, ces mots :

LE GROUPE PIOU.

Et au-dessous :

« Avant de quitter Paris, les quelques députés
qui composent le groupe Piou se sont réunis
pour s’entendre sur la propagande électorale à
faire en faveur de la politique constitutionnelle
pendant les vacances. »

Si la France entière ne palpite pas à cette nou-
velle, il faut désespérer de sa sensibilité.

Quoi! le groupe Piou va circuler... Quoi! le
groupe Piou va enseigner...

Cieux, écoutez sa voix; terre, prête l’oreille!

Ou, pour le prendre sur un ton moins dithy-
rambique, sur un air plus folâtre, qui fit danser
les étudiants de jadis :

lion voyage, ô groupe!

Et you Piou Piou,

Tra la la la la! (Bis.)

Voulez-vous être édifiés sur ce qu’on appelle
la charité chrétienne, sur la mansuétude des
dévots? Voici un document probant.

C’est un fragment de l’article dans lequel la
Gazette de.France appréciait la catastrophe de
Saint-Mandé.

Elle y voit un juste châtiment de l’impiété
contemporaine. C’est la faute à la franc-maçon-
nerie. Vous 11e vous en doutiez pas.

La Gazette de France l’explique ainsi :

« Dans le but d’arraclier les fidèles à l’Eglise,
depuis dix ans les francs-maçons multiplient sys-
tématiquement, chaque dimanche, les fêtes fo-
raines, les concours de gymnastes, d’orphéons,
de pompiers. C’est un plan arrêté; c’est un com-
plot savamment conduit; on ne veut pas que
l’ouvrier, le petit bourgeois prenne part aux
fêtes, aux solennités religieuses, et profite du
dimanche pour orienter au moins son âme vers
Dieu. »

Donc, avec joie, elle est toute prête, — décidé-
ment nous sommes à la musique aujourd’hui, —
toute prête à chanter :

Et ce
ioncit

V’Ià c’qüe c’est,

C’est bien fait,

Fa 11 a P qu’il ? y a Tu T !

lus3 : . la irèq^rii. iüon de L'église
Pierre Véron.

AUTRES BASTILLES

Un rapport vient de paraître. C’est le rapport
du budget de l’instruction publique.

Il contient une révélation qui nous a comblé de
joie. L’internat se meurt, l’internat est mort.

En quatre ans, il a perdu plus de cinq mille
élèves. Et la débâcle ne s’arrêtera plus.

Ah! tant mieux, car je ne connais rien d’aussi
odieux que cet emprisonnement de l’enfance li-
vrée à des geôliers par l'égoïsme familial.

Il faut y avoir passé pour savoir quelles véri-
tables tortures enduraient et endurent encore les
innocents détenus de l’internat.

Pour ma part, s’il fallait choisir, je préférerais
cinq ans de Mazas aux neuf ans de collège que
je subis jadis.

L’internat n’est bon qu’à faire prendre les pro-
fesseurs en haine par les élèves, et les élèves par
leurs professeurs.

Le Temps, appréciant le rapport de M. Dupuy,
dit :

« Faut-il se plaindre de voir ainsi de plus en
plus les familles pi éférer l’externat? Nullement.
Le budget peut y perdre; la vie morale y gagne.
Cette statistique prouve, sans méconnaître les
autres causes qui l’expliquent, que les familles
tiennent de plus en plus à garder leurs enfants
auprès d’elles et ne veulent pas se décharger sur
un proviseur des devoirs d’éducation qui, natu-
rellement, incombent au père et à la mère. Seu-
lement, il convient que l’Université comprenne
cette indication et organise chaque jour mieux
ses lycées et collèges, non en vue seulement des
élèves internes, que l’Etat n’a aucun sérieux in-
térêt à vouloir retenir, mais en vue des externes,
dont le nombre augmente sans cesse. C’est vers
l’externat, comme le mode normal et définitif de
l’enseignement secondaire, que doit s’orienter

l’administration des lycées et collèges. Nous re-
grettons queM. Charles Dupuy n’ait pas plus for-
tement insisté sur ce point »

Le Temps a raison : assez de séquestrations inu-
tiles. Que les enfants recouvrent leurs droits, que
les parents remplissent leurs devoirs.

A bas les bastilles universitaires!

Paul Girard.

---

1 PÏTIÏE CORRESPONDANCE

AU PÈRE étebn;

[V s auguste < invisible Majesté, per-

mettez à un de vos sujets malgré lui de pousser
la témérité jusqu’à entrer en correspondance
avec votre personne, qu’on dit triple.

Depuis longtemps déjà, je me promettais de
verser en votre vaste sein les doléances d’un
simple et modeste habitant de la planète dénom-
mée Terre.

Et je vous réponds qu’il faudrait qu’il fut plus
vaste encore, votre sein, s’il devait emmagasiner
toutes les plaintes qui se formulent chaque jour
contre votre omnipotence et l’usage bizarre que
vous en faites.

Mais la paresse me retenait.

Puis, il n’est pas agréable de rédiger une lettre
à destination d’un personnage tellement mysté-
rieux, que ladite lettre risque de vous revenir
avec cette suscription : Inconnu.

Cependant, vénérable Seigneur, je me décide.

Je me décide, car, en vérité, vous paraissez
prendre à multiplier autour de nous les fléaux
un plaisir par trop cruel.

Chaque année, vous vous ingéniez à inventer
quelque épidémie nouvelle, comme si le choléra
ne suffisait pas. Votre dernier exploit en ce
genre, Vinfluenza, a donné un spectacle parfai-
tement abominable et répulsif.

Chaque année aussi, vous vous plaisez à faire
exécuter aux saisons des chassés-croisés qui don-
neraient, ma parole, à supposer que le monde est
gouverné par le roi des incohérents.

Ce n’est pas tout. Voilà, annonce-t-on, que vous
êtes en train de déchaîner, sur notre pauvre
vieille Europe, un nouvel insecte destructeur
qui menace de métamorphoser nos champs et
nos prés en un seul et même désert.

Ce fléau est une chenille.

Vous vous êtes dit que les sauterelles d’Algérie
ne démontraient pas assez votre habileté dévas-
tatrice. Et en avant la nonne!

Il paraît que c’est le nom de la chenille qui, en
deux jours, vous dévore une récolte, la goulue!

Pour le coup, très auguste et très invisible Ma-
jesté, je n’y résiste pas et je trempe ma plume
dans l’encrier.
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