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Le charivari — 60.1891

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SOIXANTIÈME ANNÉE

Prix du Numéro ; 25 centimes

VENDREDI 1er MAI 1891

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PARIS


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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉI10N

Rédacteur en Chef

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de i.a publicité
92, Rue Richelieu

IVARI

BULLETIN POLITIQUE

.

‘t 11 ne faudrait cependant pas forcer la note,

1 et c’est ce que font tous les jours les zélés de
l’orléanisme militant, devenus marguilliers de
leur paroisse.

Ceux-là même qui ont le plus de mesure,
comme M. Edouard Hervé, par exemple, se lais-
sent aller aux déclamations contre l’impiété ré-
publicaine et à écrire :

« La passion dominante des républicains fran-
çais est la haine de la religion. La plupart d’entre
eu,x déclarent hautement qu’une République re-
ligieuse ne serait pas une vraie République.
L’Eglise se fait des illusions si elle espère obte-
nir, pour prix de son adhésion au régime actuel,
la paix religieuse. Quelques républicains isolés
voudraient peut-être la lui accorder; mais le
parti républicain, dans son ensemble, la lui refu-
i sera. »

Inutile de s’attarder à démontrer que ce n’est
pas le lapin qui a commencé. Inutile de démon-
trer que la République fît preuve de la tolérance
la plus débonnaire en 1848 et qu’elle se prêta can-
didement aux expériences d’aspersion faites sur
les Arbres de la Liberté par des curés qui au-
raient voulu pouvoir asperger ces arbres de vi-
| triol.

Si la République s’est défendue, c’est parce
qu’on l’a attaquée, sur un mot d’ordre venu des
sacristies.

Mais, puisque nous voilà en train de regarder
en arrière, profitons de l’occasion pour jeter un
coup d’œil très instructif.

Nous remonterons jusqu’au règne de Louis-
Philippe Ier, que l’orléanisme actuel n’a pas en-
core osé désavouer ouvertement.

Qu’y verrons-nous? Un gouvernement bien au-
trement anticlérical que la République et com-
battant avec une violence bien plus militante les
empiétements du clergé.

Il faut dire que ce clergé lui rendait conscien-
cieusement coup pour coup. C’était un duel en
règle.

Avant tout, Louis-Philippe se piquait de vol-
tairianisme. A telles enseignes que jamais il ne
voulut laisser un aumônier s’installer aux Tuile-
ides et que sa femme, fort dévote, était, par or-
dre exprès du roi, forcée d’aller entendre la
messe à l’église Saint-Roch.

Il y aurait un curieux travail à faire. Ce tra-
vail consisterait à écrémer d’une parties articles
des journaux orléanistes déblatérant contre le
jésuitisme ennemi, contre la perfidie cléricale, et
de l’autre les articles de la presse légitimiste qui
injuriaient quotidiennement, au nom de l’autel,
le trône usurpé.

Mon Dieu! c’est bien simple, et c’est très drôle
èn même temps.

Ces articles des journaux blancs tenaient abso-
lument, sur le compte de la royauté de Juillet, le
même langage que la presse orléaniste tient au-
jourd’hui sur le compte de la République.

Qu’elles sont bizarres et édifiantes, les évolu-
tions des hommes et des choses, en notre pays
cahoté!

C’est que, dans l’intervalle, il s’est produit un
épisode imprévu. La branche aînée a perdu sa
dernière feuille et, le comte de Chambord étant
décédé, le comte de Paris, qui n’était que l’héri-
tier des barricades, a cru qu’il devenait l’héritier
du droit divin.

Quand on est l’héritier du droit divin, on se
croit forcé d’aller à la messe, en attendant qu’on
impose le billet de confession à son peuple.

Libre au comte de Paris d’exagérer la dévotion
tant qu’il lui plaira dans sa; vie privée. Mais u
devrait conseiller à ses champions publics d’être
un peu moins fougueux dan? leurs apostrophes
pieuses.

Car. toutes les pierres qu’ils lancent contre la
libre-pensée républicaine s’en vont retomber sur
la tombe de son grand-père, et même de son
père. Car le testament du duc d’Orléans atteste
qu’il n’y aurait jamais eu en lui l’étroitesse de
vues d’un fanatique.

Tout cela est tellement vrai que le Journal clés
Débats IuL-même, — et il doit s’y connaître
mieux que personne, puisqu’il fut l'officieux pa-
tenté de la monarchie de Juillet, — que, disions-
nous, le Journal clés Débats rappelait récem-
ment « à quel point les passions étaient déchaî-
nées, au lendemain de 1830, contre l’Eglise ca-
tholique et ses ministres, non pas seulement dans
la rue, non pas seulement dans la presse et au
théâtre, mais dans les Chambres ».

Il n’y a qu’un amendement à introduire pour
avoir la vérité tout entière. Ce n’est pas seule-
ment au lendemain de 1830, c’est pendant de
longues années que l’orléanisme se réclama de
Voltaire.

Il s’expose vraiment au ridicule en se récla-
mant aujourd’hui de Loyola.

Pierre Véron.

-^-7——

LABO OHSPOTT CULDES

Je me suis gavé du rapport de M. Riotteau,
l’homme du jour.

Pourquoi M. Riotteau? Parce que le parlemen-
tarisme confie toujours les besognes aux gens
qui sont impropres à les remplir.

Il fallait un Parisien parisiennant pour étudier
dans ses intimités eette question des courses et
du pari, si complexe, qui touche à tant d’intérêts
d’une part, qui de l’autre soulève un des plus cu-
rieux problèmes de mœurs modernes.

Enfin, il faut prendre ce qu’on nous donne. Va
donc pour M. Riotteau !

Je Pai rencontré à Longchamps, regardant de
tous ses yeux, écoutant de toutes ses oreilles,
plein d’un bon vouloir aussi grand que son in-
compétence. On sentait que terrible était son
embarras, en présence des responsabilités que
lui fait encourir la mission dont il a été chargé,
et le rappoit auquel il a abouti prouve que
l’embarras a persisté jusqu’au bout.

Que diable sont-ils allés faire dans cette ga-
lère, messieurs nos politiciens? Comment, à la
suite de M. Constans, se sont-ils fourrés dans ce
guêpier, sous prétexte de moralisation chimé-
rique et intermittente ?

Non, vraiment, c’est à crever de rire.

i4V>

Un aimable hasard me faisait justement tom-
ber sous les yeux hier l’arrêt prononcé, sous
l’Empire, contre M. Oller, qui fut l’inventeur du
pari mùtueL

On y déclarait, dans ce temps-là, que ce pari
mutuel était le plus pervers de tous, le seul per-
vers même, car les autres étaient autorisés sans
la moindre hésitation.

Et voilà qu’aujourd’hui, c’est ce même pari mu-
tuel qui nous est donné comme le modèle de
toutes les vertus !

M. Riotteau, interprète de la liaule morale,
assure qu’on ne peut la sauvegarder qu’à l’aide
de ce mutuel, jadis condamné par maman Thé-
mis.

C’est ça qui donne une crâne idée de la logique
légale !

DE

Le même rapport du même Riotteau nous
narre, sur le compte des bookmakers du pari à la
cote, un tas de choses terrifiantes.

C’est celui-là qui est le coupable à présent, le
bouc émissaire.

Mais écoutez bien... Plus loin, le rapport ajoute
que, depuis l’abolition de la cote, les bookmakers
opèrent tranquillement au livre.

Parbleu! Et ils opéreront encore autrement, si
vous prohibez le livre.

La seule différence, c’est qu’on est beaucoup
plus et beaucoup mieux refait actuellement. Le
pari à la cote se contrôlait par l’affichage; l’autre
vous étrangle-furtivement.

Joli progrès !

Quant à extirper le pari, chimère.

Ou alors, fermez les hippodromes.

C’est le seul moyen... Et, le lendemain, on aura
inventé un nouveau moyen de perdre son argent.

Cvl/*

Car l’absurde est de rêver une sanctification
irréalisable, un angélique état d’âme pour notre
fin de siècle pourrie.

Ayez donc la franchise de reconnaître la né-
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