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Le charivari — 60.1891

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SOIXANTIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

DIMANCHE 18 JANVIER 1891

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PARIS

‘trois mois. 18 (Y.

Six mois. 3G —

Un an. 72 —

les abonnements partent des 1er et 16 de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIEU HE V É II 01\

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DH LA RÉDACTION ET DE L’ADMiNIS I UÀ l lON

Rue de la Victoire, 20

ABONNEMENTS

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Trois mois. 20 îr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

l'abonnement d'un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIE II II E V É II ON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Les ouvriers ne sont pas aussi menés que les
meneurs le souhaiteraient.

La preuve, c’est qu’a une très grosse majorité,
les syndicats consultés sur les huit heures dé tra-
vail ont répondu que le travail demandait avant
tout qu’oii respectât sa liberté.

Rien de plus sensé ne pouvait être dit. Là ma-
nie d’égalisation dont certains socialistes sont
possédés est un invincible obstacle au triomphe
de leurs doctrines chimériques.

Tout n’est qu’inégalité autour de nous, dans
Tordre physique comme daiîs l’ordre moral. Vous
ne pouvez doiie faire que des sottises eft mécon-
naissant cette loi universelle. VbtUüiÙ rétribuer
de mauvais ouvriers sur le même pied que les
bons est aussi absurde que de prétendre imposer
un labeur de durée uniforme à tous les métiers,
quand les nécessités de chacun sont essentielle-
ment variables et relatives.

C’est ce que les syndicats ont compris, et leur
réponse catégorique porte un coup dont elle ne se
relèvera pas à la grrrandê manifestation projetée
pour le Vr mai prochain.

Très joli succès pour M. Floquet à la Chanïbre.
Aflichage de son discours dans toute la France.

Comme théorie, les conseils de l’orateur sont
excellents. Reste à savoir comment, dans la pra-
tique, ceux qui l’ont le plus applaudi les sui-
vront.

Rien de plus facile que de se pâmer quand la
voix de la sagesse se fait entendre. Par malheur,
on a remarqué que ceux qui ont la fiâfhoison le
plus expansive sont généralement ceux qifi sont
décidés- à ne pas écouter cette voix.

Nous aurons, le 25, üüé petite fête oratoire.

Les Congrès catholiques avaient demandé que
des prières publiques fussent dites dans les di-
verses cathédrales. En ce qui concerne Paris, ces
prières auront lieu le jour indiqué à Notre-Dame.

Par exemple, n’exigez pas que je vous explique
ce que l’on compte demander â Dieu. Rien de plus
obscur.

Je crois bien qu’en réalité, si l’on devait dire ce
qu’on pense, on lé supplierait dé tordre le cou â
la République. Mais comme ce vœu, souvent for-
mulé dans les prières de la majorité versaillaise,
est resté impuissant, comme après la répression
vigoureuse du boulangisme les conspirateurs ne
sont pus en train de sé ïrïettre en avant, on s’en
tiendra à un souhait plus vague et moins témé-
raire. Celui-ci :

— Seigneur, faitès que la République devienne
cléricale et que nous puissions mettre la main
dessus!

Si fort que vocifèrent les chantres de Notre-
Dame, je ne crois pas qu’ils trouvent de l’écho là-
haut, et M. l’archevêque Richard en sera pour ses
frais de mise en scène.

Pierre Véron.

A M. le docteur Koch.

Monsieur,

Vous finissez par où vous auriez dû commencer.
C’est un mauvais système.

Trafiquer des remèdes secrets est le propre des
charlatans.

Je ne prétends pas que vous en soyez un, mais
pourquoi diable vous en êtes-vous donné les allu-
res ?

Aujourd’hui, sentant que la responsabilité qui
pèse sur vous devient écrasante, vous essayez
d’eiï partager le poids. Vous livrez â la publicité
le procédé de la fabrication pour la lymphe â
papa.

Il est vraiment fâcheux que cette détermina-
tion vienne â la suite des aplatissants commen-
taires du professeur Wirchow, car vous avez l’air
de lâcher prise parce que vous ne pouvez plus
faire autrement.

De l’avis de tous les médecins, les expériences
tentées jusqu’ici ont eu deux résultats, le premier
douteux, le second certain, hélas!

Le douteux concerne les guérisons; le certain
concerne les décès.

On n’a pas encore pu montrer un seul tubercu-
leux rendu â la santé parfaite, mais les piles de
cadavres s’amoncèlent déjà de manière â pouvoir
faire â votre statue un piédestal colossal.

Encore Une fois, monsieur, je ne suspecte pas
vos intentions; mais je constate les faits.

Et la constatation peut se résumer ainsi :

Supposez que demain on mette aux voix cette
question : « Si le prétendu remède du Dr Koch
n’existait pas, faudrait-il l’inventer? » toute la
médecine loyale et non partiale répondrait d’une
seule voix : Non.

Il m’est donc complètement impossible d’ajou-
ter des félicitations à mes civilités.

JEAN BOURGEOIS.

JUSTICE HUMAINE

Dans T affaire de Toulon...

Rassurez-vous, bonnes gens, nous n’avons pas
le moins du moïide l’intention de revenir sur
cette vilaine histoire.

Nous avons encore moins l’intention d’épilo-
guer sur le jugement, pour ou contre, ou sur le
pétitionnement qui l’a suivi de près.

Nous ne voulons parler ni des accusés, ni des
faits plus ou moins criminels pour lesquels ils
ont été condamnés.

Mais nous demandons â dire un mot— ou deux
— sur le cas d’un des magistrats qui ont siégé
dans cette causé désormais célèbre.

Les magistrats, la plupart des magistrats du
moins, ont, â nos yeux, le tort grave, qui va par-
fois jusqu’à prêter au ridicule, de trop croire
que c’est arrivé.

Dès qu’ils ont revêtu le costume professionnel,
endossé la robe traditionnelle, tout ce qui est hu-
main a l’air de leur devenir absolument étranger.

Ils tranchent de tout, ainsi que feu Salomon,
qüi tranchait même dans les enfants que les mères
se disputaient ; ils décident de tout, sans hésiter,
sans barguigner, comme s’ils possédaient la
science absolue, la sagesse infuse.

Ce ne sont plus des hommes capables de fai-
blesse, d'attendrissement, d’un sentiment quel-
conque, ce sont des dieux impeccables et impi-
toyables, dominant tout, éteignant tout, arrosant
tout de leur glaciale majesté, ils ont un recueil de
jurisprudence â la place du cœur, et ils frappent
â droite et â gauche, â tour de bras et â grands
coups d’articles du Code.

Le Code, ils ne connaissent que ça. Ne leur
parlez pas d’autre chose, ils refuseraient de vous
entendre. D’ailleurs, ils ne comprendraient pas.
Hors du Code, pas de salut.

« — Dès que j’ai ma toque, mon neveu, je ne suis
plus ton oncle, » dit je ne sais plus trop dans
quelle pièce un magistrat de comédie.

Sous ce rapport* combieh de magistrats très
sérieux qui nous jouent la comédie, sans s’en
douter peut-être.

En particulier et en redingote, ce sont des geiis
charmants, instruits, aimables, spirituels; mais
changent-ils de costume pour opérer en public,
au Palais, pfuit, il n’y a plus personne.

Sous la robe éteigiloir, volts ne retrouverez
qit’tm pédant gourmé, guindé, frionté sur des
échasses, regardant tout le monde de haut, et par-
faitement disposé â vous traiter, vous, son cama-
rade, son ami, de Turc â More, pour peu que le
prestige de la justice l’exige.

Le prestige de la justice! Il serait temps d’en
finir, une bonne fois pour toutes, avec cette lé-
gende surannée, en tant du moins que ce fameux
prestige ne réside que dans le costume et les
allures froides et autoritaires des magistrats.

La robe a beau cacher l’homme, elle ne le sup-
prime pas. Cette prétention de s’élever ainsi,
d’un seul coup de sonnette, au-dessus de l’huma-
nité, est donc tout simplement grotesque, quand
elle ne tourne pas â l’odieux. Pascal prévoyait
le cas, lorsqu’il écrivait : « Qui veut faire l’ange
fait la bête... » Car la bête n’est pas toujours
bonne.

Voilà pourquoi le procureur de la République
chargé du réquisitoire dans l’affaire du scandale
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