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Le charivari — 60.1891

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Janvier
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SOIXANTIÈME ANNÉE

Pris û'û fflumèro l Si centime»

MERCREDI 21 JANVIER 1891

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PARIS

Trois mois. 18 Cr.

Six mois...1. 3G—

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

Pli: 11 UE VÉllG.X

Rédacteur en Chef

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DB LA RÉDAC TION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

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DIRECTION

Poli tique. Littéraire et Artistique

PIERRE VÉR0\

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Ah! ah! Le mouton redevient enragé. Tant
mieux !

Nous avions vu, depuis quelque temps, un cléri-
calisme bêlant qui nous surprenait.

VUnivers lui-même, à la suite de M. Lavigerie,
poussait des bai! bai! bai! qui ne ressemblaient
plus aux hurlements et aboiements antérieurs.

Probablement il a compris que sa comédie ne
trompait personne.

Le revoilà furibond et injurieux comme avant.

A la bonne heure! c’est bien lui que nous re-
trouvons.

Il y a quinze jours, il faisait à la République des
risettes hypocrites. Il lui montre de nouveau ses
crocs usés.

« La République actuelle, grince le farouche
M. Loth, qui porte cependant le prénom émollient
d’Arthur, ne peut tolérer une doctrine contre la
sienne, un culte contre le sien. Elle est fatalement
poussée à continuer son travail de laïcisation.
C’est en pareille matière surtout que rien n’est
fait tant qu’il reste quelque chose à faire. Tout
ce que la République a fait jusqu’ici serait vain
si elle ne consommait pas son œuvre.

» La République ira jusqu’au bout. M. de Frey ci-
net aussi bien que M. Floquet, M. Ferry comme
M. Clémenceau nous déclarent que le programme
républicain s’exécutera entièrement. Ils nous
montrent la laïcisation complète, intégrale de la
France comme le terme de la politique républi-
caine. Pour y arriver, on confisquera les derniers
restes de liberté, on brisera les derniers débris
de droits, on contraindra, s’il le faut, les cons-
ciences.

» Voilà ce qui nous attend. Le but est devant
nos yeux : nous y laisserons-nous mener? »

Comme vous le voyez, on renonce à cajoler. On
remplace le baiser Lamourette par l’invective,
la déclaration d’amour par la déclaration de
guerre.

Par malheur, Arthur lTTinite, prêcheur de la
nouvelle croisade, est forcé de constater qu’il n’a
personne derrière lui, que la réaction cléricale
est disloquée*

Rien de plus comiquement maladroit que ces
doux aveux d’impuissance. Jamais on ne s’est dit
à soi-même de plus piteuses vérités.

Ecoutez :

« Il faut bien reconnaître que nous ne sommes
pas organisés pour cette lutte suprême. A dire
vrai, tout nous manque, les chefs comme les sol-
dats. Sans accuser aucune bonne volonté, aucun
courage; sans méconnaître les grands services,
les vaillants efforts de plusieurs, comment ne pas
constater que l’opposition parlementaire n’a pro-
duit aucun résultat? bille n’a rien empêché. Tout
ce que le parti républicain voulait faire, il l’a
fait. Et aujourd’hui il est plus maître que jamais,

tellement que quelques-uns croient qu’il n’y a
plus qu’à s’incliner.

» Dans l’ordre politique, nous avons manqué
d’oi^anisation, de discipline, de programme, de
.iQïit. Au Parlement, la représentation conserva-
trice s’agite depuis quinze ans, sans but, sans
cohésion. Elle est l’opposition sans être l’action;
elle est la défense, mais point l’attaque. Au lieu
de combattre à outrance un gouvernement en-
nemi, son rôle s’est trop borné à protester. »

Nul journal républicain et libre-penseur n’au-
rait jamais tracé de la débandade monarchico-
dévote un tableau plus sinistre.

M. Lotli en arrive à faire concurrence aux plus
célèbres drôleries du vaudeville.

Son: A dire vrai, tout nous manqua ! est
épique de gaîté inconsciente.

Voyez-vous le général crier avant la bataille :

— Soldats, nous n’avons rien pour vaincre!
Nous avons tout pour être surs de recevoir une
raclée... En avant !!!...

L,a proposition de M. Mir, désireux de grouper
sympathiquement le Sénat et la Chambre dans un
bâtiment qui remplacerait les Tuileries, est vive-
ment combattue par une grande partie de la
presse.

Nous avons dit déjà toutes les raisons qui pro-
testent contre cette nouvelle et encombrante
bâtisse.

Nous en avions oublié une : le rapprochement
même des deux Chambres, condamnées à la riva-
lité perpétuelle, créerait un danger de conflit
permanent.

A distance, les hostilités restent platoniques.

Mais si les sénateurs et députés se heurtaient
dans un côte-à-côte surexcitant, le moindre inci-
dent s’envenimerait, et on en arriverait à se
prendre fatalement aux cheveux.

Avoir l’idée de faire cohabiter sous le même
toit des gens qui ne peuvent pas se souffrir, c’est
étonnant de fantaisie.

Pierre Véron.

AUTOGRAPHES DU JOUR

PADLEWSKI

Cherchez, et vous ne trouverez pas !

LE PRÉSIDENT TOUTÉE

Alors, c'est moi qui suis condamné en ap-
pel !... Oh ! ces bons collègues !...

M. DE WINTER

(officier russe)

C'est surtout quand on a, comme moi, par-
couru à pied la distance de Pétersbourg à Paris,

qu'on partage l'avis de ceux qui désirent voir la
France et la Russie se rapprocher.

M. FLOQUET

(après l’affichage de son discours)

Comme elle est drôle, la langue française!
Voilà, par exemple, l'expression : Être collé au
mur. Tantôt elle a un sens extrêmement désa-
gréable, tantôt une signification tout ce qu'il y
a de plus /laiteuse.

M. GOBLET

Début d’une éligie
commencée

au retour des Gobelins

O mon pauvre Gobiet, tu n’as plus que la lie!...

L’ABBÉ PUYOL
(prélat dégommé)

La République est décidément un animal
très méchant. Quand on l'attaque, il se défend.

M. MIR

(député)

On blague mon projet. Quoi de plus naturel,
pourtant, que de bâtir unnouveau Palais pour
les Chambres sur l'emplacement des Tuileries,
puisque le Parlement est l'endroit où l'on fabri-
que toutes les tuiles que les ministres reçoivent
sur la tête ?

Indre Laroche.

> ?

LA FRANCE CONQUISE

Conquise, ne vous déplaise, par l’Armée du
Salut. C’est le maréchal Booth qui l’affirme avec
son gendre le major Clibborn, dans le rapport
que ces deux illustres guerriers viennent de pu-
blier sur leurs opérations en 1890.

Ces deux messieurs assurent qu’ils occupent la
France aux quatre points cardinaux. Ils la tien-
nent par Calais et Bordeaux d’une part, et par
Marseille et Montécheroux de l’autre.

Montéeheroux ne vous dit rien sans doute — et
à moi donc! — Mais il paraît que, pour l’Armée
du Salut, c’est une position stratégique de pre-
mier ordre.

J’avais cru tout d’abord qu’il fallait lire : Mon-
tez chez nous, et qu’il s’agissait d’un nouveau
mot de passe des petites rougeaudes au chapeau
évasé qui se promènent sur les boulevards; mais
non, c’est une place forte des Salutistes, comme
jadis La Rochelle pour les huguenots.

Nous sommes conquis par la famille Booth;
nous étions loin de nous en douter, mais c’est une
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