SOIXANTIÈME ANNÉE
Prix du Numéro : 25 centimes
JEUDI 17 DECEMBRE 1891
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an.. 72 —
(les mandats télégraphiques^ e sont pas reçus)
les abonnements partent des /er et 16 de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
IM Eli II K VÉII0IV
Rédacteur e sa Chef
BUREAUX
DE LA RÉDACTION ET DR L’àDMINISTRAT ION
Rue de la Victoire. 20
ni
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 fr.
Six mois. 40 —
Un an. 80 —
(LES MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NK SONT PAS REÇUS)
Vabonnement d'un an donne droit à la prime gratuit
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Méd&etenaff en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, FERMIER DE I.A PUBLICITÉ
02, Rue Richelieu
LE CHARIVARI
PRIMES POUR 1892
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D’UN AN SEULEMENT
Tout abonnement d’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOÜBiÂL ROUI RIBE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° QUATRE VOLOiES â CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-i8, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Alba-Monte. Destinée étrange. — L. Barracand. Le Calvaire
d'une Femme. — E. G. Beautivel. La Maîtresse de Mazarin. —
P. Bonhomme. La Dame au Peignoir bleu. H. Germoise. Une Maî-
tresse riche. — Chevalier d’Alix. Un drame d'outre-Rhin.—
A.-J. Dalsèaje. Les Péchés de Thémis. —Imbert. Joyeusetés de
la Régence. — G. Kandel. Lieutenant, Capitaine et Commandant.
“-Hugues Le Roux. Chez les Filles.
(Afinde recevoir franco les 4 volumes, joindre à la
demande i franc 50, pour le port).
MMES PRIMES EXCEPTKI1IELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Chüriviri a la bonne foi tune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les mervûlles de l’art.
1° 1/ANGÉLUS
IET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 48 cent.; largeur : 49 cent.
'30.francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2” BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TROYOY.
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures,
tuteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° LA NOCE VILLAGEOISE
ET
UN BAPTÊME D’AUTREFOIS
Peints par Firinin GIRARD
U,^ux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures,
tuteur : 50 cent.; largeur: 67.
^ francs les deux, au lieu de 60 francs
(Prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Ëufin ^
ce titre:
ses lecteurs et abonnés, le Charivari
offre sous
„ UE MONDE EN POCHE .
ren Sujî.erke Globe terrestre d’un mètre de circonfé-
en 8 couleurs, qui paruneingénieuse combinaison
eojjLle s’enferme dans un livre-étui, objet d'une valeur
erci'>le de 25 francs, au prix fabuleux de :
7 francs 50
Plus 0 fr. 50 centimes pour le port.
>à c^latlue demande le montant (plus le port) en
audat de poste. (Les timbres-poste ne sont pas reçus.)
BULLETIN POLITIQUE
Feu Racine formula jadis ce fers :
La foi qui n’agit pas, est-ce une foi sincère ?
En simple prose, les circonstances permettent
de poser cette question analogue :
La foi qui n’éclaire pas, est-ce une foi sin-
cère ?
Or, ceux-là se trompent, dans le cléricalisme,
qui se figurent que, le jour où serait prononcée
la séparation des Églises et de l’État, les dévots
éclaireraient avec un entrain unanime.
M. Francis Magnard, dont le spirituel bon sens
et la sincérité narquoise ont l’habitude de mettre
les points sur les i, écrivait hier à ce propos :
« Il ne faudrait pas croire que le budget des
cultes serait si facile â remplacer que cela.
Ne perdez pas de vue que beaucoup de curés de
campagine mènent une existence positivement
misérable avec le maigre salaire que leur alloue
l’État. Dans une brochure qui remonte à quelques
années, Mgr Bougaud (mort depuis évêque de
Laval) avait établi, si mes souvenirs sont fidèles,
que, dans la plupart des paroisses rurales, le
casuel était absolument nul, les paysans étant
trop pauvres ou trop indifférents pour que leur
pasteur pût leur demander de quoi grossir son
mince revenu. Or, je ne vois pas trop comment
ces malheureux curés-lâ vivraient, une fois le
budget des cultes supprimé, même avec des
caisses et des tontines mystérieuses. »
Voilà la vérité, la voilà toute nue.
Les gros bonnets s’arrangeraient peut être pour
dériver à leur profit les cotisations, mais les
humbles du clergé vivraient dans une noire mi-
sère. Aussi tenez pour certain que, si Y on faisait
demain un plébiscite pour la séparation des
Eglises et de l’État, une forte majorité se pro-
noncerait contre, dans le personnel ecclésias-
tique. Et cette majorité serait faite des voix d’en
bas.
Quant à ceux d’en haut, comme ils risquent
moins leurs appointements personnels, ils sont
plus enclins à la fanfaronnade. Mais, au moment de
sauter le pas, ils y regarderont à deux fois tout de
même.
La preuve, c’est que déjà le tapage a l’air de
s’apaiser sur toute la ligne.
Pierre Véron
LE QUATRAIN D’HIER
On va juger enfin l'affaire d’Angoulême.
Etranges documents 1 Etonnement extrême \
Au nombre des témoins, madame de Ruté ;
Quant au bon public, luiy c’est monsieur Dérouté !
SIFFLET.
FÜTJZ BILLETS
ÆMu préfet de police.
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
J’ai l’honneur, par la présente lettre, de vous
demander la décoration pour un brave gardien
de la paix.
C’était hier, Monsieur le Ministre.
Un boule-dogue enragé passe, parcourant la
rue de la Vieille-Estrapade et mordant tout ce
qu’il rencontre.
Le gardien de la paix en question s’élance,
poursuit la bête furieuse, réussit à l’acculer et,
d’une poigne héroïque, la saisit par le cou. Mal-
gré les efforts furieux de l’animal, il ne lâche
prise qu’après l’avoir étranglé.
Voilà, Monsieur le Ministre, ce qu’a fait cet
homme admirable dont les journaux ont raconté
l’exploit sans même daigner le nommer.
Il me semble, et j’espère que vous serez de
mon avis, qu’il est temps d’accorder à de pareil-
les intrépidités la récompense dont elles sont
dignes Jusqu’à présent on s’est contenté d’oc-
troyer, en pareil cas, une médaille, ferblanterie
dans les 8 francs 50.
Du moment où il y a une croix instituée pour
le courage, elle est due à de tels hommes. C’est
la Légion d’honneur qui sera honorée.
La routine pourtant a toujours protesté. C’est
dérisoire.
Elle trouve, en revanche, tout naturel, la rou-
tine, qu'on décerne le ruban rouge à un fabricant
de pâtes d’Italie ou â un exploiteur de poudre à
punaises, â la suite d’une des innombrables
Expositions qui nous harcèlent.
Vous voudrez, j’en suis convaincu, rompre
avec un préjugé absurde.
La première des égalités, dans un pays répu-
blicain, doit être l’égalité devant le dévouement.
Et même, plus celui qui se dévoue est humble,
plus il est méritant, car il a bien peu de chose à
attendre de son abnégation.
Comptant donc, Monsieur le Ministre, que vous
ratifierez ma proposition, je vous prie d’agréer
d’avance tous mes remerciements et de croirë à
mon dévouement respectueux.
Le Préfet de Police.
Nota.. — Le fait est vrai, la lettre ne l’est pas.
Prix du Numéro : 25 centimes
JEUDI 17 DECEMBRE 1891
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 18 fr.
Six mois. 36 —
Un an.. 72 —
(les mandats télégraphiques^ e sont pas reçus)
les abonnements partent des /er et 16 de chaque mois
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
IM Eli II K VÉII0IV
Rédacteur e sa Chef
BUREAUX
DE LA RÉDACTION ET DR L’àDMINISTRAT ION
Rue de la Victoire. 20
ni
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 20 fr.
Six mois. 40 —
Un an. 80 —
(LES MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NK SONT PAS REÇUS)
Vabonnement d'un an donne droit à la prime gratuit
DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Méd&etenaff en Chef
ANNONCES
ADOLPHE EWIG, FERMIER DE I.A PUBLICITÉ
02, Rue Richelieu
LE CHARIVARI
PRIMES POUR 1892
Le Charivari, comme les années précédentes, offre à ses
abonnés une attrayante collection de primes :
PRIMES GRATUITES
OFFERTES AUX ABONNÉS D’UN AN SEULEMENT
Tout abonnement d’UN AN, FAIT D’UNE SEULE FOIS ET
SANS INTERMÉDIAIRE, donne droit à une des deux primes
gratuites suivantes :
1° LE PETIT JOÜBiÂL ROUI RIBE
PARAISSANT TOUTES LES SEMAINES
Huit pages de texte et de dessins comiques, 52 numéros par an
2° QUATRE VOLOiES â CHOISIR
parmi ces dix ouvrages, format in-i8, vendus en librai-
rie au prix de 3 fr. 50 le volume :
Alba-Monte. Destinée étrange. — L. Barracand. Le Calvaire
d'une Femme. — E. G. Beautivel. La Maîtresse de Mazarin. —
P. Bonhomme. La Dame au Peignoir bleu. H. Germoise. Une Maî-
tresse riche. — Chevalier d’Alix. Un drame d'outre-Rhin.—
A.-J. Dalsèaje. Les Péchés de Thémis. —Imbert. Joyeusetés de
la Régence. — G. Kandel. Lieutenant, Capitaine et Commandant.
“-Hugues Le Roux. Chez les Filles.
(Afinde recevoir franco les 4 volumes, joindre à la
demande i franc 50, pour le port).
MMES PRIMES EXCEPTKI1IELLES
OFFERTES A TOUS LES ABONNÉS ET LECTEURS
Par suite d’un traité passé avec la maison Jourdan, le
Chüriviri a la bonne foi tune de pouvoir offrir à ses
abonnés et lecteurs, à des prix vraiment excep-
tionnels, de superbes reproductions des chefs-d’œuvre
consacrés et qui comptent parmi les mervûlles de l’art.
1° 1/ANGÉLUS
IET
LES GLANEUSES
peints par François MILLET
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures.
Hauteur : 48 cent.; largeur : 49 cent.
'30.francs les deux, au lieu de 25 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
2” BŒUFS ALLANT AU LABOUR
ET
RETOUR A LA FERME
Peints par TROYOY.
Deux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures,
tuteur : 40 cent. ; largeur : 60 cent.
10 francs les deux, au lieu de 20 francs
(prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
3° LA NOCE VILLAGEOISE
ET
UN BAPTÊME D’AUTREFOIS
Peints par Firinin GIRARD
U,^ux sujets se faisant pendant, magnifiques gravures,
tuteur : 50 cent.; largeur: 67.
^ francs les deux, au lieu de 60 francs
(Prix du commerce)
Plus 2 francs pour le port et l’emballage.
Ëufin ^
ce titre:
ses lecteurs et abonnés, le Charivari
offre sous
„ UE MONDE EN POCHE .
ren Sujî.erke Globe terrestre d’un mètre de circonfé-
en 8 couleurs, qui paruneingénieuse combinaison
eojjLle s’enferme dans un livre-étui, objet d'une valeur
erci'>le de 25 francs, au prix fabuleux de :
7 francs 50
Plus 0 fr. 50 centimes pour le port.
>à c^latlue demande le montant (plus le port) en
audat de poste. (Les timbres-poste ne sont pas reçus.)
BULLETIN POLITIQUE
Feu Racine formula jadis ce fers :
La foi qui n’agit pas, est-ce une foi sincère ?
En simple prose, les circonstances permettent
de poser cette question analogue :
La foi qui n’éclaire pas, est-ce une foi sin-
cère ?
Or, ceux-là se trompent, dans le cléricalisme,
qui se figurent que, le jour où serait prononcée
la séparation des Églises et de l’État, les dévots
éclaireraient avec un entrain unanime.
M. Francis Magnard, dont le spirituel bon sens
et la sincérité narquoise ont l’habitude de mettre
les points sur les i, écrivait hier à ce propos :
« Il ne faudrait pas croire que le budget des
cultes serait si facile â remplacer que cela.
Ne perdez pas de vue que beaucoup de curés de
campagine mènent une existence positivement
misérable avec le maigre salaire que leur alloue
l’État. Dans une brochure qui remonte à quelques
années, Mgr Bougaud (mort depuis évêque de
Laval) avait établi, si mes souvenirs sont fidèles,
que, dans la plupart des paroisses rurales, le
casuel était absolument nul, les paysans étant
trop pauvres ou trop indifférents pour que leur
pasteur pût leur demander de quoi grossir son
mince revenu. Or, je ne vois pas trop comment
ces malheureux curés-lâ vivraient, une fois le
budget des cultes supprimé, même avec des
caisses et des tontines mystérieuses. »
Voilà la vérité, la voilà toute nue.
Les gros bonnets s’arrangeraient peut être pour
dériver à leur profit les cotisations, mais les
humbles du clergé vivraient dans une noire mi-
sère. Aussi tenez pour certain que, si Y on faisait
demain un plébiscite pour la séparation des
Eglises et de l’État, une forte majorité se pro-
noncerait contre, dans le personnel ecclésias-
tique. Et cette majorité serait faite des voix d’en
bas.
Quant à ceux d’en haut, comme ils risquent
moins leurs appointements personnels, ils sont
plus enclins à la fanfaronnade. Mais, au moment de
sauter le pas, ils y regarderont à deux fois tout de
même.
La preuve, c’est que déjà le tapage a l’air de
s’apaiser sur toute la ligne.
Pierre Véron
LE QUATRAIN D’HIER
On va juger enfin l'affaire d’Angoulême.
Etranges documents 1 Etonnement extrême \
Au nombre des témoins, madame de Ruté ;
Quant au bon public, luiy c’est monsieur Dérouté !
SIFFLET.
FÜTJZ BILLETS
ÆMu préfet de police.
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
J’ai l’honneur, par la présente lettre, de vous
demander la décoration pour un brave gardien
de la paix.
C’était hier, Monsieur le Ministre.
Un boule-dogue enragé passe, parcourant la
rue de la Vieille-Estrapade et mordant tout ce
qu’il rencontre.
Le gardien de la paix en question s’élance,
poursuit la bête furieuse, réussit à l’acculer et,
d’une poigne héroïque, la saisit par le cou. Mal-
gré les efforts furieux de l’animal, il ne lâche
prise qu’après l’avoir étranglé.
Voilà, Monsieur le Ministre, ce qu’a fait cet
homme admirable dont les journaux ont raconté
l’exploit sans même daigner le nommer.
Il me semble, et j’espère que vous serez de
mon avis, qu’il est temps d’accorder à de pareil-
les intrépidités la récompense dont elles sont
dignes Jusqu’à présent on s’est contenté d’oc-
troyer, en pareil cas, une médaille, ferblanterie
dans les 8 francs 50.
Du moment où il y a une croix instituée pour
le courage, elle est due à de tels hommes. C’est
la Légion d’honneur qui sera honorée.
La routine pourtant a toujours protesté. C’est
dérisoire.
Elle trouve, en revanche, tout naturel, la rou-
tine, qu'on décerne le ruban rouge à un fabricant
de pâtes d’Italie ou â un exploiteur de poudre à
punaises, â la suite d’une des innombrables
Expositions qui nous harcèlent.
Vous voudrez, j’en suis convaincu, rompre
avec un préjugé absurde.
La première des égalités, dans un pays répu-
blicain, doit être l’égalité devant le dévouement.
Et même, plus celui qui se dévoue est humble,
plus il est méritant, car il a bien peu de chose à
attendre de son abnégation.
Comptant donc, Monsieur le Ministre, que vous
ratifierez ma proposition, je vous prie d’agréer
d’avance tous mes remerciements et de croirë à
mon dévouement respectueux.
Le Préfet de Police.
Nota.. — Le fait est vrai, la lettre ne l’est pas.