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Le charivari — 60.1891

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https://doi.org/10.11588/diglit.23885#1421
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LE CHARIVARI

sera vraisemblablement en augmentation. Le
Foncier vient, en effet, de prêter 120 millions â la
Ville de Paris, pour lui permettre d’achever la
rue Réaumur et de s’occuper du Métropolitain ;
et vous sentez bien que de pareils travaux ne se
feront pas sans donner lieu à des quantités de
constructions et de reconstructions qui, nécessi-
tant des opérations hypothécaires, donneront une
nouvelle impulsion aux affaires de l’établisse-
ment de la rue des Capucines

Si votre couvert n’est mis qu’une fois par se-
maine chez les personnes qu’il s’agit de gratifier
d’un cadeau, offrez-leur une action du Crédit
Lyonnais. C’est solide non moins que la précé-
dente valeur; mais ça coûte moins cher naturel-
ment, parce que le revenu est moins élevé. Si on
ne vous donne l’hospitalité qu’une fois par mois,
allez-y d’une action du Crédit Mobilier, puisque
vous proportionnez l’importance de vos cadeaux
au nombre d'indigestions qu’on vous offre. Si
vous avez été simplement l’objet de quelques
politesses accidentelles, — soirées, réceptions,
billets de théâtre, — pensez aux obligations de
Linarès-Alméria ou de Porto-Rico. Elles sont
d’un bon rapport, et fourniront tôt ou tard des
plus-values de capital qui, sans nul doute, déci-
deront les bénéficiaires de votre générosité à
redoubler d’attentions délicates â votre égard.

Avez-vous affaire â

Une jolie femme

courtisée par vous et par un rival? Donnez-lui
des fleurs, des bonbons, des bijoux ; mais soufflez
à votre rival l’idée de lui offrir une action du
Comptoir d’Escompte ou de la Société Générale.
Elle commencera par faire risette â votre adver-
saire, en se disant : « A la bonne heure ! En voilà
un qui pense au solide. » Mais attendez la fin.
Les femmes, c’est des petits animaux très gentils,
mais parfois très rapaces. Celle-ci ne songera
qu’à augmenter sa collection de papier; et il y a
beaucoup de chances pour qu’elle se laisse en-
traîner â mettre tout son pauvre argent dans
les valeurs émises ou recommandées par les éta-
blissements que je viens de nommer. C’est vous
dire qu’elle s'appauvrira. D’où cette double con-
séquence : elle flanquera votre rival â la porte,
et elle aura recours â vos bons offices. Alors...
Mais assez : vous savez vous-même ce qu’il vous
restera à faire 1

Est-ce â un enfant que vous destinez un ca-
deau? Il y en a de plusieurs sortes, — je parle
des cadeaux aussi bien que des enfants. Si vous
avez affaire à un de ces insupportables bambins
qui ne sont contents que lorsqu’ils ont abimé et
détruit ce qu’on leur donne, achetez une de ces
mines de diamants que des maisons borgnes
ont émises en si grand nombre depuis plusieurs
années; la marmaille peut réduire ces titres en
poudre : il n’y aura pas grande perte. Si, au
contraire, l’enfant que vous désirez récompen-
ser est un bon petit être, achetez-lui une obli-
gation du Crédit Foncier déjà nommé. Ça lui
donnera des petites rentes qui viendront régu-
lièrement grossir sa tirelire, et lui apprendront
l’ordre et l’économie ; sans compter que c’est une
chance de fortune que vous lui octroierez, at-
tendu que son numéro peut très bien, à un des
six tirages annuels par an, lui apporter quatre
ou cinq mille livres de rentes. Voilà un cadeau,
hein?

Castorine.

LE QUATRAIN D’HIER

Pour remplacer Freppel, un prélat voudra-t-il
Affronter à son tour la lutte électorale?

Siéger à la Chambre est un inutile exil,

Puisqu'en club la plupart changent leur cathédrale.

SIFFLET.

Deuils sur deuils.

Hier, c’était Henri do LaPommeraye que nous
conduisions à sa dernière demeure.

Il était de ceux qui ne se reposent que dans la
mort.

De front il menait, sans lassitude, ses fonctions
de chef adjoint des secrétaires-rédacteurs au Sé-
nat, ses devoirs de professeur au Conservatoire
et sa rude tâche de critique dramatique.

Partout on l’aimait. N'est-ce pas la plus enviable
des oraisons funèbres?

Sa parole et sa plume avaient une égale sûreté
d’enseignement. Il avait, en un siècle de blague
outrancière, résolu ce rare problème d’intéresser
â la bienveillance.

Il ignorait le dénigrement systématique. Il ac-
cordait à l’œuvre la plus imparfaite le bénéfice
des circonstances atténuantes.

Ce qui n’ôlaitrien à la sûreté de son jugement,
qui n’avait pas besoin d’être cruel pour être
juste.

Il sera regretté sincèrement. Puisse-t-il être
imité 1

Pierre Véron.

-+.-

CERTIFICATS FLATTEURS

des paletots pareils? » — « Non, je me suis payé
ça pour presque rien â l’Abbaye! » — « Où donc,
que j’y coure ? » s’est alors écrié La Tronche, un
amateur de beau et de bon marché.

La maison vend au comptant. — Nombreux
certificats à toutes les cours d’assises.

RESTAURANT GARGOTARD
90 centimes le déjeuner, 1 franc le dîner

Cet établissement tend décidément â devenir le
centre recherché des gourmets.

Dans ces derniers temps, la maison a eu l’hon-
neur de servir des repas à trois assassins.

L’un d’eux, le célèbre chourineur exécuté der-
nièrement, dit à M. Deibler qui l’exhortait à la
résignation :

— Je ne regrette rien en ce monde que la cui-
sine de l’illustre Gargotard.

Ces paroles seront gravées sur le frontispice de
notre établissement.

On voit qu’il y a encore de beaux jours pour la
réclame.

Jules Demolliens

APÉRITIF MUGNIER

au Vin de Bourgogne. — FRÉDÉRIC MCJGNIER, à Dijon
Médaille d’Or Expon uNiviie Paris 1889.

PLUME HUMBOLDT1"'

PîDPQ XT R IP Q ET ARTICLES pour fumeurs

X 1.JL J_J O II IlDDij 12. Paosayy Boura-i'Abbé. bans.

Le titre de fournisseur des cours étrangères
semble avoir fait son temps. Ça ne dit rien, ça ne
tire plus l’œil.

Aussi les malins ont changé la formule.

Et on les a vus essayer, à l’occasion du dernier
assassinat à sensation, un système de réclame
qui paraît destiné â un sérieux avenir.

En attendant que ces audacieux s’intitulent
carrément :

X...



Fournisseur de MM. les assassins,

nous lirons sans doute tous les jours des annon-
ces de ce genre â la quatrième page des jour-
naux :

MAISON DUFLANCHET

Coutellerie fine.

Les excellents couteaux Duflanchet sont ga-
rantis d’une solidité à toute épreuve.

Ce sont les seuls adoptés par MM. les assassins.

Les couteaux de la maison Duflanchet ont eu
l’honneur de figurer dans trois retentissants pro-
cès de cour d’assises.

L’huissier faisait passer l’arme du crime à
MM. les jurés.

— Ça sort de la maison Duflanchet; prenez
garde de vous couper! a dit paternellement le
président.

M. l’expert a terminé ainsi son rapport :

« Avec un couteau aussi bien fabriqué, l’assas-
sin ne pouvait manquer sa victime! »

Cette affirmation équivaut, pour la maison, à
un diplôme d’honneur!

A L’ABBAYE DE MONTE-A-REGRET
Grande maison de confections.

La maison a l’honneur d’informer le public
qu’elle a fourni dernièrement plusieurs assassins
de marque.

Le bon renom de la maison a pu seul lui valoir
cette flatteuse clientèle.

Nous relevons dans le dernier interrogatoire
d’un des assassins ce passage bien remarquable :

Le président. — En allant vous fournir à cette
célèbre maison de confections, vous vouliez faire
peau neuve... c’est-à-dire changer vos vêtements
grossiers et mal faits, achetés dans des maisons
de second ordre, pour des habits du dernier
genre qui vous donnassent l’air d’un gen-
tilhomme!...

L’accusé, souriant. — Un gentilhomme, en
effet. La Tronche, un copain, s’est écrié en me
voyant : « Tu as donc fait un héritage, pour porter

CHRONIQUE DU JOUR

C’est effroyable tout de môme, et quand on tombe
sur des faits-divers de ce genre, comment soutenir
ensuite que tout est pour le mieux dans la plus par-
faite des sociétés?

Un fait-divers racontait hier que trois individus
s’étaient fait volontairement arrêter en volant quatre
cigares.

Conduits devant le commissaire, ils ont sollicité
comme une immense faveur d’être menés en prison,
afin d’être copchés et nourris.

Avis à ceux qui voudraient qu’on rendît le séjour
des prisons encore plus alléchant.

Il y aurait alors trois ou quatre mille malheureux
par jour qui brigueraient le bonheur d’être empoi-
gnés.

Jadis on tuait le veau gras pour le retour de l’en-
fant prodigue. On paraît prendre aujourd’hui les
choses moins gaîment.

La preuve, c’est qu’on vient encore de demander
que le jeune duc d’Uzès soit pourvu d’un conseil ju-
diciaire.

Nous n’avons point à mettre le nez dans les affai-
res privées, mais il est impossible de ne pas se
rappeler que naguère Mme la duchesse d’Uzès dé-
pensa elle-même plusieurs millions en pure perte.

Elle a donc quelques raisons pour ne pas se mon-
trer trop rigoureuse envers la prodigalité.

Délicieuse innovation!

Il s’agit d’un cercueil dit « le cercueil belge », avec
lequel une personne enterrée vivante pourra sortir
toute seule de sa fosse.

L’eau vous en vient à la bouche en lisant les dé-
tails exquis de l’expérience qui a été faite.

Dégustez-moi ça :

Le nouveau cercueil est sensiblement plus grand
que les bières ordinaires. Le couvercle est percé à
sa partie supérieure, au-dessus de la tête du corps,
d une porte à secret qui s’ouvre sous la moindre
pression intérieure.

Le cercueil, descendu dans la fosse, est recou-
vert jusqu’à moitié de sa longueur des six pieds de
terre réglementaires, tandis que l’on dispose au-
dessus de l’autre moitié l’appareil, qui affecte la
forme d’une cheminée large de 70 centimètres envi-
ron. La partie supérieure est fermée par un couver-
cle à charnières, assez fort pour supporter le poids
de 60 centimètres de terre.

Passons maintenant au fonctionnement :
Supposons qu’une personne en léthargie ait été
consiaérée comme morte, placée dans le cercueil
et enterrée vivante. Elle vient à se réveiller. Son
premier mouvement, se voyant enfermée , est de
projeter en avant les bras qui, rencontrant la porte
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