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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[janvier 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0119
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L’Éducation Esthétique
(Suite).

Les promenades scolaires. — Les saisons
(Suite)
L’automne a semé ses dernières splen-
deurs sur les arbres couverts de leurs
manteaux brodés des ors les plus variés ;
les- brouillards et les premières gelées
amènent la chute des feuilles ; le vent et
la pluie achèvent de dépouiller les bois
et le sol se couvre 'd’un tapis que l’art
de l’Orient ne saurait égaler.
. Les enfants qui marchent parmi les
feuilles mortes en remarqueront le bruis-
sêment sous leurs pas, en même temps
que les couleurs. Si quelque bonne
femme vient recueillir la-dépouille des
hêtres et des chênes, il sera facile de leur
signaler le pittoresque de cette scène,
d’attirer leur
attention sur
la silhouette
qui se décou-
pe, parmi les
arbres, sur les
fonds de lu-
mière et de
leur montrer
de quelle ri-
chesse un
rayon de soleil
revêt les cho-
ses les plus humbles.
Un peu plus tard encore, les bois en-
tièrement dépouillés, n’offriront plus
aux promenades scolaires que l’intérêt
de leurs arbres nus contre lesquels s’a-
charnent la pluie et le vent. Mais la lu-
mière qui tombe, même d’un ciel gris
et bas, dans les clairières, n’est pas sans
charme. Les troncs se découpent sur le

lointain horizon, se profilent sur la
courbe des ravins, tandis que leurs for-
tes ramures, bras vigoureux, se dessi-
nent sur un ciel pâle, et donnent au pay-
sage d’hiver un aspect nouveau, intéres-
sant et varié.
La nature revêt un charme particu-
lier, l’hiver, lorsque le givre suspend aux
branches ses broderies et répand, sur le
moindre brin d’herbe, une fine poussière
de diamants, cc Tout est bordé de perles
blanches ; les sapins sont transformés en
candélabres, les toiles d’araignées sem-
blent des lambeaux de point d’Alençon
accrochés dans les buis et dans les ro-
siers ; les feuilles du houx ont l’air d’ailes
de papillons ourlées d’argent h »
Par les matins de givre, les buissons
se sont couverts de riches paillettes ; des
filigranes de pur cristal dessinent des
arabesques sur les mousses ; toutes les
branches sont ornées de légers penden-
tifs en cristal filé ; le bois est une féerie
où le soleil, un instant, jettera l’éclat de
ses rayons avant de détruire toutes ces
merveilles.
Ces fleurs de givre, l’instituteur
pourra les faire remarquer sur les vitres
où le froid étale toutes les fantaisies de
ses fougères, de ses palmes, de ses ara-
besques. Cette arborescence de cristaux,
cette végétation merveilleuse d’une flore
inconnue se pique, aux rayons du jour,
de mille pointes de diamants et ce spec-
tacle n’est pas sans beauté.
Si l’enfant ne peut, pratiquement
piétiner dans la neige fraîchement tom-
bée, ne sera-t-il pas possible de la lui
1. L. Veuillot. Lettres.


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