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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[juin 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0263
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L?Éducation Esthétique
( Suite ),

La musique et le chant.
La musique s'adressant directement à
Pâme par l’ouïe, sans le secours des
yeux, devient ainsi une langue univer-
selle de tous les sentiments qu’elle ex-
prime par le rythme et la mesure, par
la phrase musicale avec ses mille nuan-
ces.
Tous les peuples ont toujours chanté ;
chez tous les hommes, même les plus
primitifs, la musique traduit les émo-
tions de l’âme les plus diverses. Les
guerriers chantaient en marchant au
combat ; nos soldats ont la chanson de
route qui fait oublier la fatigue et la
longueur de l’étape ; le laboureur unit
sa voix aux mille voix de la nature qui
chantent autour de lui ; l’ouvrier dans
son usine, le bûcheron dans la forêt
charment leur travail par des chansons.
Les mères auprès des berceaux redisent
les mêmes airs que chantaient leurs
grand’mères lorsqu’elles étaient petites
filles, en attendant qu’à leur tour les
chantent leurs petits-enfants.
La musique peut traduire, par elle-
même, les sentiments les plus délicats
et les plus subtils, mais lorsqu’elle est
jointe aux paroles qui les précisent, sa
puissance d’expression s’accroît considé-
rablement.
La musique, comme les autres arts,
produit en nous l’émotion esthétique,
parce que, comme eux, elle s’adresse
aux sens, à l’intelligence, à l’imagina-
tion, à la sensibilité tout entière. Elle
fait donc vibrer l’âme en exprimant ses
joies, ses douleurs, ses espoirs, et l’en-

traîne vers l’idéal, au-delà des réalités
déprimantes qu’elle lui fait oublier un
moment.
Cette puissance d’émotion qui réside
dans la musique la rend essentiellement
éducative. Les Grecs l’appréciaient,
comme elle le mérite, en tant que fac-
teur d’ordre, d’harmonie et de jouissan-
ces élevées, mais ils interdisaient, avec
raison, les modes lydien et ionien, trou-
blants et amollissants, pour donner la
préférence aux modes dorien et phry-
gien plus énergiques et plus propres à
entretenir les âmes dans le calme et la
sérénité.
L’éducation musicale peut commen-
cer dans les salles d’asile. Frœbel pré-
conise, pour les jardins d’enfants, l’em-
ploi de jeux accompagnés de chants
très simples, et recommande les ce chants
gymnastiques ». En France, une loi du
28 mars 1882 a rendu obligatoire l’en-
seignement du chant dans les écoles,
mais la musique n’entra effectivement
dans les programmes qu’après le décret
du 18 janvier 1887.
Est-il nécessaire que l’enfant con-
naisse le solfège pour chanter? — Evi-
demment non. L’instituteur peut faci-
lement enseigner des chansons à ses élè-
ves, par audition. Le maître chantera
une phrase musicale ; les enfants la re-
diront et bien vite ils connaîtront ces
chansons simples, à leur portée, qui
achèveront leur culture intellectuelle et
morale. Si les chants « rappellent à l’en-
fant le souvenir des faits qu’il a jour-
nellement sous les yeux, on cultivera sa
mémoire et son attention. Si les sujets

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