Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

DOI Heft:
[janvier 1923]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0103
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’Éducation Esthétique
(Suite).

Les promenades scolaires. — Les saisons.
Lorsque l’enfant accordera de lui-
même, quelque attention au monde si
varié des insectes, lorsqu’il prêtera une
oreille charmée aux mille voix de la na-
ture ce des flûtes du printemps aux vio-
lons de l’automne, de la guitare ou de
la harpe de l’été aux grandes orgues de
l’hiver 1 », il faudra lui montrer la va-
riété des couleurs qui ornent le monde
végétal.
Chaque saison apporte aux bois et
aux champs une nouvelle parure, ce Dès
que le saule a mis ses petits plumets
blancs et ses buffleteries jaunes, dès que
le chèvre-feuille a garni sa cordelière de
cocardes de feuilles2 », tout se renou-
velle dans les bois. Lorsque les capsules
brunes et pourpres des bourgeons écla-
tent doucement sous les premiers rayons
du soleil printanier, lorsque la forêt « se
remêt en robe de taffetas vert », il est
bon de faire suivre aux enfants cette
lente transformation de la toilette de
nos bois.
Déjà, dès la fin de février, le cornouil-
ler s’enveloppe d’un nuage d’or ; les
trembles agitent, à l’extrémité de leurs
rameaux une peluche grise ; les aulnes
mêlent le vert d’espérance de leurs jeu-
nes pousses au vert argenté des saules ;
le charme déploie, une à une, ses feuil-
les gaufrées ; partout les bourgeons
achèvent de dérouler leur cocon soyeux,
1. J. Nesmy. Les quatre saisons de la forêt, Grasset,
Paris.
2. Ibid,

et déjà « le pommier avec ses fleurs
carminées ressemble à un gros bouquet
de fiancée de village1. »
Les aubépines sèment dans les buis-
sons et sur les haies la neige embaumée
de leurs pétales blancs ; le perce-neige,
timide encore, lève la tête entre les
feuilles mortes, et la « primevère pique
de son étincelle jaune le bord du sentier,
et la pulmonaire montre ses fleurs d’un
bleu pâle 2. »
Les pervenches émaillent, de leurs
jolies fleurs bleues le tapis roux des feuil-
les sèches où l’anémone promène sa
traîne rose et blanche alors que la ja-
cinthe, au bord des sentiers, animé de
sa fleur violette les gazons rajeunis. Le
muguet aux gracieuses clochettes ex-
hale, discret, son délicat parfum auprès
de la modeste violette et des renoncules
d’or qui fleuriront jusqu’en été.
Les buissons s’ornent des chèvrefeuil-
les et des clématites, tandis que la
reine des prés, à l’odeur d’amande, se
penche modeste auprès de l’aconit bleu
qui se dresse au-dessus des humbles
touffes des eupatoires lilas et des sali-
caires pourprés.
Au bord des eaux la parnassie aux
pétales d’ivoire et au cœur d’or voisine
avec la gentiane bleue ; plus loin la pe-
tite centaurée rougit auprès de la ger-
manique voilée de violet.
Avec le printemps encore on signa-
lera aux enfants les transformations des
arbres. Ils se couvrent peu à peu d’un
1. Th. Gautier. La nature chez elle.
2, Ibid,

97 —
 
Annotationen