DOI Heft:
[mars 1923]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0167
L’Éducation Esthétique
( Suite).
La décoration scolaire mobile.
Cette décoration se compose généra-
lement de grandes estampes coloriées
représentant les scènes de la vie fami-
liale et de la vie scolaire, les sites inté-
ressants de la contrée, la ville, la cam-
pagne, les saisons. Les légendes, l’his-
toire nationale, l’histoire sainte, les
sciences naturelles et physiques relèvent
également de cette décoration.
Rien n’est plus difficile à bien réaliser
que ce genre de composition où la clarté
et la simplicité doivent s’allier à la sin-
cérité autant qu’à la convenance des
sujets et à l’harmonie des couleurs.
Viollet-Leduc réclamait, pour la dé-
coration murale, cc des œuvres de talent
traitées par des procédés primitifs ; il
voulait la beauté dans des formes lisibles
à distance et d'une facile compréhen-
sion. »
Ces conditions sont-elles toujours
réalisées? Nous n’oserions l’affirmer.
Parfois le sujet demeure trop énigma-
tique pour l’écolier ; quelquefois la com-
position est défectueuse ou ressemble à
une caricature. Quelquefois aussi, sous
prétexte d’éducation morale et pour
inspirer à l’enfant le dégoût de certains
vices, de l’ivrognerie, par exemple, on
place sous les yeux des enfants des
scènes de mauvais goût. C’est le pro-
cédé des Spartiates enivrant les ilotes ;
il est souvent inefficace.
Les planches d’anatomie, les hommes
et les animaux écorchés, les tableaux de
système métrique, ne sont guère non
plus des moyens d’éducation esthétique.
Ces tableaux ne devraient paraître qu’à
l’heure de la leçon pour l’illustrer et la
rendre intuitive.
Les fleurs naturelles auront leur
place dans l’école : bouquets, guirlan-
des, feuillages colorés variant avec les
saisons, mêleront un peu du charme de
la nature aux préoccupations intellec-
tuelles. Si ces fleurs ont été recueillies
pendant les promenades scolaires, par
les enfants eux-mêmes, si une brève le-
çon leur en a dit les noms, les propriétés,
en décrit la beauté, cette décoration
n’en sera que mieux appréciée.
* *
Quelle que soit la décoration des lo-
caux scolaires, il faut que cette décora-
tion évoque la véritable beauté. On sait
toute la puissance de suggestion de
l’œuvre d’art. On en usera donc avec
sagesse en vue de faire aimer la nature
et d’inspirer aux enfants l’admiration
de tout ce qui est grand, noble, géné-
reux, de tout ce qui fit la gloire de nos
aïeux et l’honneur de notre patrie.
L’IMAGERIE SCOLAIRE.
Son objet.
Par imagerie scolaire il faut entendre,
non seulement le bon point quotidien,
le bulletin hebdomadaire de bonne con-
duite, les témoignages de satisfaction
de toutes natures, mais encore les cartes
postales, les livres et cahiers illustrés.
Elle comprend aussi le décor mobile
dont nous avons parlé.
Le bon point; les bulletins.
Le bon point qui se donne journelle-
ment pour toute leçon bien comprise,
— 161
( Suite).
La décoration scolaire mobile.
Cette décoration se compose généra-
lement de grandes estampes coloriées
représentant les scènes de la vie fami-
liale et de la vie scolaire, les sites inté-
ressants de la contrée, la ville, la cam-
pagne, les saisons. Les légendes, l’his-
toire nationale, l’histoire sainte, les
sciences naturelles et physiques relèvent
également de cette décoration.
Rien n’est plus difficile à bien réaliser
que ce genre de composition où la clarté
et la simplicité doivent s’allier à la sin-
cérité autant qu’à la convenance des
sujets et à l’harmonie des couleurs.
Viollet-Leduc réclamait, pour la dé-
coration murale, cc des œuvres de talent
traitées par des procédés primitifs ; il
voulait la beauté dans des formes lisibles
à distance et d'une facile compréhen-
sion. »
Ces conditions sont-elles toujours
réalisées? Nous n’oserions l’affirmer.
Parfois le sujet demeure trop énigma-
tique pour l’écolier ; quelquefois la com-
position est défectueuse ou ressemble à
une caricature. Quelquefois aussi, sous
prétexte d’éducation morale et pour
inspirer à l’enfant le dégoût de certains
vices, de l’ivrognerie, par exemple, on
place sous les yeux des enfants des
scènes de mauvais goût. C’est le pro-
cédé des Spartiates enivrant les ilotes ;
il est souvent inefficace.
Les planches d’anatomie, les hommes
et les animaux écorchés, les tableaux de
système métrique, ne sont guère non
plus des moyens d’éducation esthétique.
Ces tableaux ne devraient paraître qu’à
l’heure de la leçon pour l’illustrer et la
rendre intuitive.
Les fleurs naturelles auront leur
place dans l’école : bouquets, guirlan-
des, feuillages colorés variant avec les
saisons, mêleront un peu du charme de
la nature aux préoccupations intellec-
tuelles. Si ces fleurs ont été recueillies
pendant les promenades scolaires, par
les enfants eux-mêmes, si une brève le-
çon leur en a dit les noms, les propriétés,
en décrit la beauté, cette décoration
n’en sera que mieux appréciée.
* *
Quelle que soit la décoration des lo-
caux scolaires, il faut que cette décora-
tion évoque la véritable beauté. On sait
toute la puissance de suggestion de
l’œuvre d’art. On en usera donc avec
sagesse en vue de faire aimer la nature
et d’inspirer aux enfants l’admiration
de tout ce qui est grand, noble, géné-
reux, de tout ce qui fit la gloire de nos
aïeux et l’honneur de notre patrie.
L’IMAGERIE SCOLAIRE.
Son objet.
Par imagerie scolaire il faut entendre,
non seulement le bon point quotidien,
le bulletin hebdomadaire de bonne con-
duite, les témoignages de satisfaction
de toutes natures, mais encore les cartes
postales, les livres et cahiers illustrés.
Elle comprend aussi le décor mobile
dont nous avons parlé.
Le bon point; les bulletins.
Le bon point qui se donne journelle-
ment pour toute leçon bien comprise,
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