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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[juillet 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0295
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L’Éducation Esthétique
( Suite ).

L’ART. == LE DESSIN (suite).
La leçon de dessin offre encore cet
avantage appréciable de compléter, chez
l’enfant, l’éducation de la vue.
L’ouïe ne perçoit d’abord que les
sons, uniquement ; par l’exercice elle
arrive à l’appréciation exacte de l’éloi-
gnement des objets sonores ; de même
la vue a besoin d’efforts pour se rendre
compte de la distance et de la vraie
grandeur des objets environnants.
On connaît l’expérience de Chesel-
den 1 qui opéra de la cataracte un aveu-
gle-né. Dès les premiers jours l’opéré
ne percevait que les surfaces colorées
mais non pas la distance ou les formes.
Ces surfaces lui paraissaient comme col-
lées contre son œil. Il lui fallut plusieurs
semaines pour les voir situées, au de-
hors, à leur véritable éloignement et
dans leurs formes réelles.
Cette éducation se fait à la longue et
l’exercice du dessin la facilite ; il ap-
prend à saisir, d’un coup, les grandes
lignes d’un objet, ce qui en fait le ca-
ractère distinctif. Plus tard le modelage
ajoutera les perceptions tactiles aux
perceptions visuelles et complétera les
résultats obtenus par la pratique du
dessin.
Le dessin offre encore eet avantage
de développer l’imagination sensorielle ;
un croquis fait surgir dans l’esprit de
l’enfant tout un monde de souvenirs
animés et prépare à l’invention de for-
1. Cheselden, chirurgien anglais (1688-1752) célèbre
par ses écrits sur la genèse des sensations visuelles —
publia, en 171 S, un traité d’anatomie du corps humain.

mes nouvelles que la raison ordonnera,
en d’ingénieuses compositions.
A propos de la composition, il est utile
de rappeler le mot de Spencer : ce II faut
conduire l’enfant du simple au com-
posé. » Pestalozzi et Frœbel sont du
même avis ; ces deux pédagogues ensei-
gnent qu’il faut mettre l’enfant en face
de la représentation imagée des choses
réelles qu’on lui fait distinguer avec
leurs formes caractéristiques et qu’on
l’exerce à reproduire d’une certaine
façon. Cette compositon plastique pré-
cède et facilite la composition littéraire.
Comment intéresser l’enîant au dessin.
Faut-il admettre que l’enfant, dessi-
nateur né, devra griffonner librement
tout ce qui lui passera dans l’imagina-
tion : des maisons, des autos, des bons-
hommes, des animaux? Faut-il, suivant
l’opinion de Spencer, laisser à l’enfant
toute latitude dans l’emploi des couleurs
et croire ce qu’il ne fait le dessin d’un
objet que pour le colorier »?
Sans doute les enfants aiment les cou-
leurs, mais il convient de les initier pro-
gressivement au dessin plutôt que de
les laisser barbouiller du papier à leur
fantaisie. On leur accordera, si l’on veut,
l’emploi des couleurs comme une récom-
pense de leur effort pour bien dessiner.
Que l’enfant dessine, selon son ca-
price, ce qu’il voit ou ce qu’il imagine,
c’est bien ; mais dès l’âge de neuf
ans n’est-il point utile qu’il applique sa
bonne volonté à l’arrangement de for-
mes géométriques simples, à des combi-

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