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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[janvier 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0104
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voile violacé que les jours verdissent,
tandis qu’à travers le bois flotte une
gaze verdâtre. Bientôt des guirlandes
légères de verdure s’enlaceront au tronc
des arbres.
L’été venu, le bois déploie toute sa
richesse et son manteau de verdure
l’accable de toutes parts. La campagne
entière se couvre de sa plus riche parure.
Partout,
« Des forêts de velours jusqu’aux vignes de
[moire,
Déferlent les moissons comme un vivant Ilot
[d’or h »
Les genêts se sont parés de leur robe
d’or; les prairies « exhalent leur en-
cens et par la voix des grillons égrènent
des rosaires 1 2 » ; toutes les mousses sont
semées de fleurs. De partout monte
l’arome des sèves exaltées. Le tilleul ré-
pand le parfum de ses bouquets qui at-
tirent de loin les abeilles ; les framboi-
siers sauvages piquent leurs buissons de
fleurettes claires ; les myrtilles, les la-
vandes, les thyms exhalent des effluves
embaumés.
Plus tard encore, dans l'or pâle des
blés, les coquelicots, les marguerites et
les bluets marieront leurs vibrantes cou-
leurs.
Les promenades en automne révéle-
ront aux enfants toute la splendeur des
bois. De la rentrée des classes, en oc-
tobre, jusqu’à la mi-novembre, la féerie
des couleurs se renouvelle chaque jour.
Dès les premières matinées froides le
brouillard se condense en diamants aux
pointes des herbes, et les toiles d’arai-
gnées tendues sur les haies sont parse-
1. Paul-André Noël.
2. J. Nesmy. Les quatre saisons de la forêt.

niées de perles étincelantes, ouvrage dé-
licat d’aimables fées, et que les enfants
admireront. Dans les bois la palette la
plus riche se joue des couleurs, ce Sur
un chaud frottis de bitume à la Rem-
brandt, la nature fait du feuillé avec des
tons de topaze, d’or rouge, d’or pâle,
de jaune ocreux, de terre de Sienne, de
cuivre rouge b » Parfois une tache
d’ocre claire ou de safran éclate sur les
fonds de rouille, et c’est un charme de
plus dans cette splendeur que le soleil
couchant enveloppe d’une magnificence
nouvelle lorsqu’il allume des rubis sur
la chape d’or des hautes futaies.
Toutes ces beautés sont à la portée
des enfants. Lorsque leur admiration se
sera un moment attardée à l’ensemble
de cette richesse, on leur fera remarquer
les beautés de détail, on leur signalera
les essences particulières qui gardent,
au milieu de cette harmonie, leur note
personnelle.
ce Les fusains ont des teintes vineu-
ses ; l’érable, l’alisier sont d’un rouge
magnifique et cuivré ; le ce foyard » est
comme une torche embrasée ; le peuplier
est tout en filigrane, avec sa houppe
verte ; le chaune, le tilleul, prodigues,
laissent tomber leurs sequins d’or; le
chêne plus long à s’enflammer, com-
mence à devenir couleur de tan ou d’a-
madou et le bouleau n’est qu’un nuage
vermeil2. »
Les hêtres méritent une attention
particulière avec <c leur manteau de cour
tramant sur l’herbe, leurs larges plis
brodés d’or vert, d’or jaune, d’or rouge
qui tombent autour d’eux 3. »
Plus tard encore les feuilles mortes
1. Th. Gautier. Op cit.
2. J. Nesmy. Op cit.
3. R. Bazin. Nord-Sud.
 
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