DOI Heft:
[juin 1923]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0264
effleurent le domaine de l’idéal ou de
la fantaisie : contes de fées, idéalisation
des sentiments affectifs, en éveillant
l’imagination de l’enfant on ouvrira son
cœur à l’émotion esthétique et à la sen-
sibilité. En faisant intervenir, de temps
à autre, quelques rondes enfantines, on
posera les premiers principes du goût
esthétique et de F harmonieuse élégance
dans le mouvement, par la grâce des
attitudes réglées sur le rythme musi-
cal h »
Quelle sera la meilleure méthode pour
apprendre le chant aux enfants ?
Le maître expliquera brièvement aux
enfants le sens des paroles qui font l’ob-
jet du chant ; il chantera ensuite, seul,
le morceau dans son entier en apportant
un grand soin à la prononciation et à
l’expression par le respect du rythme,
des nuances et des valeurs. Le maître
reprendra ensuite la première phrase
musicale qui sera répétée par les élèves.
On apprendra ainsi une phrase à la fois,
en a3^ant soin de relier les phrases suc-
cessives aux précédentes. Lorsque le
chant sera connu en entier on le répé-
tera plusieurs fois en s’attachant tou-
jours plus à l’expression. Il sera utile de
faire chanter le morceau par un élève
qui possède une voix juste et qui a, plus
que les autres, le sentiment des nuan-
ces ; le timbre de cette voix d’enfant
1. Couyba. L'art à l'école, Larousse, Paris.
mieux adapté au diapason des écoliers
favorisera davantage une bonne exécu-
tion par l’ensemble des chanteurs que
la voix du maître.
Si les enfants connaissent le solfège
on leur fera chanter les notes seules
avant d’apprendre les paroles.
Il ne faut pas enseigner le solfège
aux tout petits. C’est seulement lorsque
l’enfant devient sensible à la beauté mu-
sicale qu’il lui est utile d’apprendre les
notes. En ces conditions, on révélera
facilement aux enfants le rapport qui
existe entre les sons plus ou moins éle-
vés et leur position sur l’échelle des no-
tes, sur la portée. Alors seulement on
les exercera soit à noter sur l’échelle des
sons un air connu, soit à chanter une
mélodie écrite en notation musicale.Les
signes de durée, la valeur des notes et
des silences sera également expliquée
avec profit lorsque Fenfant connaîtra
des chansons qui deviendront l’objet
d’explications, en ce sens, claires, brè-
ves, et souvent renouvelées.
Nous ne pouvons donner ici une mé-
thodologie complète de la leçon de mu-
sique. Qu’il nous suffise de dire que pour
atteindre son but, qui est de faire aimer
la beauté aux enfants, la leçon de chant
doit être préparée avec soin. Le sujet
sera choisi avec discernement ; il plaira
par sa mélodie simple, agréable, capable
de provoquer chez Fenfant une émotion
intérieure d’art, l’émotion esthétique.
(A suivre) E. L.
258
la fantaisie : contes de fées, idéalisation
des sentiments affectifs, en éveillant
l’imagination de l’enfant on ouvrira son
cœur à l’émotion esthétique et à la sen-
sibilité. En faisant intervenir, de temps
à autre, quelques rondes enfantines, on
posera les premiers principes du goût
esthétique et de F harmonieuse élégance
dans le mouvement, par la grâce des
attitudes réglées sur le rythme musi-
cal h »
Quelle sera la meilleure méthode pour
apprendre le chant aux enfants ?
Le maître expliquera brièvement aux
enfants le sens des paroles qui font l’ob-
jet du chant ; il chantera ensuite, seul,
le morceau dans son entier en apportant
un grand soin à la prononciation et à
l’expression par le respect du rythme,
des nuances et des valeurs. Le maître
reprendra ensuite la première phrase
musicale qui sera répétée par les élèves.
On apprendra ainsi une phrase à la fois,
en a3^ant soin de relier les phrases suc-
cessives aux précédentes. Lorsque le
chant sera connu en entier on le répé-
tera plusieurs fois en s’attachant tou-
jours plus à l’expression. Il sera utile de
faire chanter le morceau par un élève
qui possède une voix juste et qui a, plus
que les autres, le sentiment des nuan-
ces ; le timbre de cette voix d’enfant
1. Couyba. L'art à l'école, Larousse, Paris.
mieux adapté au diapason des écoliers
favorisera davantage une bonne exécu-
tion par l’ensemble des chanteurs que
la voix du maître.
Si les enfants connaissent le solfège
on leur fera chanter les notes seules
avant d’apprendre les paroles.
Il ne faut pas enseigner le solfège
aux tout petits. C’est seulement lorsque
l’enfant devient sensible à la beauté mu-
sicale qu’il lui est utile d’apprendre les
notes. En ces conditions, on révélera
facilement aux enfants le rapport qui
existe entre les sons plus ou moins éle-
vés et leur position sur l’échelle des no-
tes, sur la portée. Alors seulement on
les exercera soit à noter sur l’échelle des
sons un air connu, soit à chanter une
mélodie écrite en notation musicale.Les
signes de durée, la valeur des notes et
des silences sera également expliquée
avec profit lorsque Fenfant connaîtra
des chansons qui deviendront l’objet
d’explications, en ce sens, claires, brè-
ves, et souvent renouvelées.
Nous ne pouvons donner ici une mé-
thodologie complète de la leçon de mu-
sique. Qu’il nous suffise de dire que pour
atteindre son but, qui est de faire aimer
la beauté aux enfants, la leçon de chant
doit être préparée avec soin. Le sujet
sera choisi avec discernement ; il plaira
par sa mélodie simple, agréable, capable
de provoquer chez Fenfant une émotion
intérieure d’art, l’émotion esthétique.
(A suivre) E. L.
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