s'offre à notre admiration sous une
forme sensible ; mais aussitôt notre in-
telligence avertie saisit, dans cette
forme, ce que les sens ne sauraient per-
cevoir : l’idée, l’expression, la beauté
morale, le principe immatériel, et nous
nous écrions : « que cela est beau ! »
Il y a donc, dans la perception du
Beau, deux éléments : ce hors de nous,
un objet ; en nous, un phénomène que
l’objet y produit et qui fait que cet
objet s’appelle beau. Nous trouvons,
d’une part, les caractères de l’objet,
d’autre part le phénomène que cet objet
produit en nous J. »
Au point de vue subjectif, que s’est-il
passé durant notre contemplation de
l’œuvre d’art?
Pour nous en rendre compte, rappe-
lons-nous ce que la psychologie nous dit
de la sensibilité.
Le tableau qui représente le martyre
de sainte Cécile frappe ma vue ; il pro-
duit sur ma rétine une excitation que le
nerf optique transmet au cerveau. De
là, cette excitation pénètre dans le
champ de la connaissance et y produit
1. JotiPFROY. Cours d’esthétique.
une nouvelle excitation dont j’ai cons-
cience. « C’est le moment subjectif de
la connaissance sensible. » (Habrich.)
La perception n’est pas complète.
Ma vue se met au point ; je distingue
nettement les formes de la vierge mar-
tyre et les couleurs du tableau. Je per-
çois la cause de l’excitation éprouvée
dans l’œil et dans la conscience ; j’ai fait
une perception. « C’est le moment ob-
jectif de la connaissance sensible. »
Généralement l’excitation produite dans nos
organes par la vue d’un objet, par l’audition
d’un bruit, se nomme impression. A la suite
de cette impression se produit un état de cons-
cience qui nous est immédiatement connu et,
qu’on appelle sensation. Les impressions se-
raient donc la perception sensible (organe des
sens) ; la sensation serait la perception com-
plète (sens et cerveau), dont l’objet est re-
connu comme appartenant au monde extérieur.
Les sensations nous sont agréables ou désa-
gréables ; elles nous causent du plaisir ou de la
douleur, on les dit émotions, pour les distin-
guer des impressions qui nous apprennent
quelque chose sur le monde externe et qu’on
dénomme représentatives ou instructives.
L'émotion est une sensation affective.
(A suivre). E. L.
173
forme sensible ; mais aussitôt notre in-
telligence avertie saisit, dans cette
forme, ce que les sens ne sauraient per-
cevoir : l’idée, l’expression, la beauté
morale, le principe immatériel, et nous
nous écrions : « que cela est beau ! »
Il y a donc, dans la perception du
Beau, deux éléments : ce hors de nous,
un objet ; en nous, un phénomène que
l’objet y produit et qui fait que cet
objet s’appelle beau. Nous trouvons,
d’une part, les caractères de l’objet,
d’autre part le phénomène que cet objet
produit en nous J. »
Au point de vue subjectif, que s’est-il
passé durant notre contemplation de
l’œuvre d’art?
Pour nous en rendre compte, rappe-
lons-nous ce que la psychologie nous dit
de la sensibilité.
Le tableau qui représente le martyre
de sainte Cécile frappe ma vue ; il pro-
duit sur ma rétine une excitation que le
nerf optique transmet au cerveau. De
là, cette excitation pénètre dans le
champ de la connaissance et y produit
1. JotiPFROY. Cours d’esthétique.
une nouvelle excitation dont j’ai cons-
cience. « C’est le moment subjectif de
la connaissance sensible. » (Habrich.)
La perception n’est pas complète.
Ma vue se met au point ; je distingue
nettement les formes de la vierge mar-
tyre et les couleurs du tableau. Je per-
çois la cause de l’excitation éprouvée
dans l’œil et dans la conscience ; j’ai fait
une perception. « C’est le moment ob-
jectif de la connaissance sensible. »
Généralement l’excitation produite dans nos
organes par la vue d’un objet, par l’audition
d’un bruit, se nomme impression. A la suite
de cette impression se produit un état de cons-
cience qui nous est immédiatement connu et,
qu’on appelle sensation. Les impressions se-
raient donc la perception sensible (organe des
sens) ; la sensation serait la perception com-
plète (sens et cerveau), dont l’objet est re-
connu comme appartenant au monde extérieur.
Les sensations nous sont agréables ou désa-
gréables ; elles nous causent du plaisir ou de la
douleur, on les dit émotions, pour les distin-
guer des impressions qui nous apprennent
quelque chose sur le monde externe et qu’on
dénomme représentatives ou instructives.
L'émotion est une sensation affective.
(A suivre). E. L.
173