Histoire de l’Art
L’Art phénicien.
Les Phéniciens, établis dans l’étroite
bande de terre située entre le Liban et
la mer, étaient maîtres des défilés par
où passaient les caravanes venues de
l’Arabie. Leurs villes principales: Tyr,
Sidon, Béryte, Gebel, Arad, les met-
taient facilement en rapport avec les
côtes de Cypre et d’Asie Mineure. Ils
furent des commerçants avant tout,
« les courtiers de l’antiquité le long de
toutes les côtes méditerranéennes \ »
Les Phéniciens n’ont jamais produit
d’œuvres d’art originales et vraiment
grandioses ; ils furent les vulgarisateurs
de la civilisation de l’Egypte et de l’As-
syrie, et comme leurs échanges se fai-
saient en nature, ils répandirent abon-
damment les poteries, ivoires sculptés,
meubles en bois précieux, étoffes de
pourpre, verrerie, métaux ouvragés sor-
tis de leurs ateliers. On a souvent attri-
bué l’invention du verre aux Phéni-
ciens ; elle leur est antérieure, mais ce
peuple a particulièrement cultivé cette
industrie du verre et lui a donné une
grande extension.
Les orfèvres de Sidon étaient aussi
célèbres que ses verriers, et les héros
d’Homère demandent aux Phéniciens
leurs plus belles armures. C’est égale-
ment aux ouvriers du bronze, de Tyr,
au célèbre Hiram, que les Juifs com-
mandent les grands ouvrages de bronze
de leur temple. Des œuvres phénicien-
nes, découvertes à Curium (Ile de
Chypre), des plats d’argent doré ciselé
1. P. Paris. La sculpture antique, Quantin.
et repoussé, décorés à la manière du
bouclier d’Achille, donnent une idée de
l’art phénicien. Cette statue (fi,g. 1),
trouvée à Athiénau ^
(Cypre) par M. Ces-
nola, (Musée de New-
York), présente des
analogies avec l’art
assyrien et montre
l’influence que subit
l’art phénicien. Le
bonnet dont le person-
nage est coiffé ressem-
ble beaucoup au cas-
que assyrien ; la barbe
est bouclée comme en
A ssyrie ; comme dans
la vallée de l’Euphrate
le vêtement couvre
tout le corps. Il est
formé d’une longue tunique qui tombe
jusqu’aux pieds et d’un manteau rejeté
obliquement sur l’épaule.
Il faut pourtant remarquer, avec
P. Paris, que cette œuvre d’art phéni-
cien est une statue, et que la ronde
bosse fut très en faveur à Cypre alors
que les Assyriens lui préféraient le bas-
relief ; puis, les muscles ne sont pas vi-
goureusement taillés comme en Assyrie
et le détail est moins soigné. De plus la
lèvre supérieure est nue chez les Phéni-
ciens et couverte d’une moustache re-
troussée chez les Assyriens.
Les œuvres de l’art phénicien ont des
liens de parenté avec l’Assyrie et avec
l’Egypte; l’attitude générale du corps,
STATUE CYPRIOTE
DE STYLE ASSYRIEN
19$ —
L’Art phénicien.
Les Phéniciens, établis dans l’étroite
bande de terre située entre le Liban et
la mer, étaient maîtres des défilés par
où passaient les caravanes venues de
l’Arabie. Leurs villes principales: Tyr,
Sidon, Béryte, Gebel, Arad, les met-
taient facilement en rapport avec les
côtes de Cypre et d’Asie Mineure. Ils
furent des commerçants avant tout,
« les courtiers de l’antiquité le long de
toutes les côtes méditerranéennes \ »
Les Phéniciens n’ont jamais produit
d’œuvres d’art originales et vraiment
grandioses ; ils furent les vulgarisateurs
de la civilisation de l’Egypte et de l’As-
syrie, et comme leurs échanges se fai-
saient en nature, ils répandirent abon-
damment les poteries, ivoires sculptés,
meubles en bois précieux, étoffes de
pourpre, verrerie, métaux ouvragés sor-
tis de leurs ateliers. On a souvent attri-
bué l’invention du verre aux Phéni-
ciens ; elle leur est antérieure, mais ce
peuple a particulièrement cultivé cette
industrie du verre et lui a donné une
grande extension.
Les orfèvres de Sidon étaient aussi
célèbres que ses verriers, et les héros
d’Homère demandent aux Phéniciens
leurs plus belles armures. C’est égale-
ment aux ouvriers du bronze, de Tyr,
au célèbre Hiram, que les Juifs com-
mandent les grands ouvrages de bronze
de leur temple. Des œuvres phénicien-
nes, découvertes à Curium (Ile de
Chypre), des plats d’argent doré ciselé
1. P. Paris. La sculpture antique, Quantin.
et repoussé, décorés à la manière du
bouclier d’Achille, donnent une idée de
l’art phénicien. Cette statue (fi,g. 1),
trouvée à Athiénau ^
(Cypre) par M. Ces-
nola, (Musée de New-
York), présente des
analogies avec l’art
assyrien et montre
l’influence que subit
l’art phénicien. Le
bonnet dont le person-
nage est coiffé ressem-
ble beaucoup au cas-
que assyrien ; la barbe
est bouclée comme en
A ssyrie ; comme dans
la vallée de l’Euphrate
le vêtement couvre
tout le corps. Il est
formé d’une longue tunique qui tombe
jusqu’aux pieds et d’un manteau rejeté
obliquement sur l’épaule.
Il faut pourtant remarquer, avec
P. Paris, que cette œuvre d’art phéni-
cien est une statue, et que la ronde
bosse fut très en faveur à Cypre alors
que les Assyriens lui préféraient le bas-
relief ; puis, les muscles ne sont pas vi-
goureusement taillés comme en Assyrie
et le détail est moins soigné. De plus la
lèvre supérieure est nue chez les Phéni-
ciens et couverte d’une moustache re-
troussée chez les Assyriens.
Les œuvres de l’art phénicien ont des
liens de parenté avec l’Assyrie et avec
l’Egypte; l’attitude générale du corps,
STATUE CYPRIOTE
DE STYLE ASSYRIEN
19$ —