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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[mai 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0232
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jours fort élevée et garnie de cannelu-
res juxtaposées. Elle se termine par un
col décoré de campanules (influence
égyptienne) et de volutes (influence de
la Grèce), enroulées en sens inverse les
unes des autres. Un chapiteau bicéphale
termine la colonne. Deux avant-corps de
taureaux tournés à droite et à gauche
ménagent, entre leur tête relevée, un
vide dans lequel s’engageait la poutre
supportant le plafond.
Les découvertes de M. et Mm6 Dieu-
lafoy à Suse ont mis en évidence l’in-
fluence grecque sur l’art de la Perse et
révélé, dans la construction de cette
ville, une somptuosité égale à celle de
Persépolis. Le palais d’Artaxercès Mné-
mon (405-362) recouvrait une superficie
de sept mille mètres carrés.
Les briques émail-
lées, plates ou estam-
pées en relief, ont
joué un grand rôle
dans l’architecture de
la Perse ; leur assem-
blage représentait des
sujets variés. La frise
des Lions et la frise
des Archers (dix per-
sonnages), actuelle-
ment au Louvre,
donnent, une idée du
t x archer de darius parti décoratif que
les Perses tiraient de l’emploi de ces
matériaux. La figure ci-jointe re-
présente un des archers de' la garde
royale qu’IIérodote nomme les Im-
mortels. La barbe et les cheveux frisés,
la longue robe semée d’étoiles et
bordée de broderies, les riches armes
dorées annoncent l’influence assyrienne
modifiée par l’influence grecque. « Pla-
cez à côté du bas-relief émaillé des ar-

chers une œuvre archaïque de l’art grec,
le costume seul marquera la différence
d’origine. Colorés l’un et l’autre, bien
que par des procédés fort divers, ils ont
la même allure, le même sentiment, le
même style. Les archers de Suse appar-
tiennent sans réserve à la famille du
Soldat de Marathon ; ils ont les finesses
grecques ; le soldat de Marathon a la
démarche solennelle et la gravité su-
sienne. Tous deux sont d’ailleurs con-
temporains1. » Tous deux sont du
VP siècle.
La Perse n’a pas seulement emprunté
aux nations que les armes soumettaient
à son joug les formes diverses de son
architecture et de son décor. Ses rois et
ses grands seigneurs mirent leur orgueil
dans la possession de riches jardins ar-
tificiels, ornés de parcs ombragés, de
fontaines et de ruisseaux, de pavillons
variés, de fleurs rares et d’arbres frui-
tiers venus de loin.
L’art perse n’a rien de proprement
national ; on a pu le juger « comme le
caprice d’un dillettante tout-puissant
qui a le goût du grandiose. »
(A suivre).
1. Choisy. Cité par P. Paris. La sculpture antique,
Quantin.

A PROPOS D’ART ANTIQUE
Pour beaucoup de personnes, une
fresque où évoluent des personnages nus
ou drapés ne peut être située qu’en
Grèce. Puvis de Chavannes n’allait pas
chercher si loin. « Le Bois de Boulogne
et la pelouse de Longchamps m'ont
toujours suffi, disait-il ; la grève et la mer
de ma Vision antique ont été vues tout
simplement de la pointe du Phare, à
Marseille1. »
• 1. C. MaüCLAIR, L’Art en silence.


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