DOI Heft:
[août-sept. 1923]
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rée. En situant ainsi l’artiste dans son
milieu et dans son temps, la compréhen-
sion du tableau deviendra plus aisée. On
fera ensuite remarquer aux enfants les
grandes lignes de la composition, la dis-
position des masses, l’harmonie de la
couleur et ses oppositions. On interro-
gera les élèves sur 1 idée que l’auteur a
voulu exprimer ; on leur montrera com-
ment il a réussi à la traduire et à la faire
admirer et aimer.
S’il s’agit d’un sujet ayant trait à
l’Histoire nationale ou locale, on don-
nera le bref résumé du fait représenté,
puis on montrera, dans le tableau, l’ac-
tion qui se déroule avec ses pourquoi et
ses comment.
Les sujets allégoriques et mythologi-
ques peuvent parfois dépasser le niveau
intellectuel des enfants et ne pas con-
venir à leur âge. L’instituteur jugera de
l’opportunité des explications et, s’il y
a lieu, cherchera la meilleure manière
de les donner.
Il arrive aussi, très fréquemment, que
les promenades dans les Musées mettent
les enfants en présence de tableaux
d’une certaine liberté que la prudence
et la sagesse conseillent de ne pas offrir
à leurs regards. Nous ne parlons pas
d’œuvres dont la signification générale
est mauvaise et qui deviennent, de ce
fait, immorales. L’éloignement s’im-
pose. Il s’agit tout simplement, aussi
bien dans les visites aux Musées que dans
la leçon d’Histoire de l’art, ce de faire
passer le respect de l’innocence des en-
fants avant toute considération esthéti-
que 1 », et l’on ne comprendrait pas
l’éducateur qui agirait autrement.
Après la visite au Musée on pourra
demander aux enfants un compte-rendu
sommaire qui résume les enseignements
du maître et leurs propres impressions.
On prendra garde que ce compte-rendu
ne devienne un devoir ennuyeux et re-
douté. Il offre cet avantage de soutenir
l’attention durant les visites; il permet
à l’instituteur de contrôler la justesse
des observations de son jeune auditoire.
Visites aux monuments historiques.
Ces visites, que le pittoresque des
constructions et le mystère des ruines
peuvent rendre intéressantes, manque-
ront rarement de charmes pour les en-
fants. Ils écouteront volontiers, en face
d’un vieux monument restauré ou de-
vant ses respectables débris, les faits
historiques qui s’y rattachent. Souvent
la légende complète l’Histoire et lui
donne un attrait nouveau. Ces récits,
joints à une appréciation sommaire de
la valeur architecturale du monument,
ne manqueront pas d’agrément. Une
leçon de patriotisme se mêlera parfois
à ces considérations ; au bénéfice intel-
lectuel et esthétique s’unira le profit
moral avec un à-propos qui ajoutera sin-
gulièrement à ses effets.
(A suivre) E. L.
1. E. Verreux, S. J.
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milieu et dans son temps, la compréhen-
sion du tableau deviendra plus aisée. On
fera ensuite remarquer aux enfants les
grandes lignes de la composition, la dis-
position des masses, l’harmonie de la
couleur et ses oppositions. On interro-
gera les élèves sur 1 idée que l’auteur a
voulu exprimer ; on leur montrera com-
ment il a réussi à la traduire et à la faire
admirer et aimer.
S’il s’agit d’un sujet ayant trait à
l’Histoire nationale ou locale, on don-
nera le bref résumé du fait représenté,
puis on montrera, dans le tableau, l’ac-
tion qui se déroule avec ses pourquoi et
ses comment.
Les sujets allégoriques et mythologi-
ques peuvent parfois dépasser le niveau
intellectuel des enfants et ne pas con-
venir à leur âge. L’instituteur jugera de
l’opportunité des explications et, s’il y
a lieu, cherchera la meilleure manière
de les donner.
Il arrive aussi, très fréquemment, que
les promenades dans les Musées mettent
les enfants en présence de tableaux
d’une certaine liberté que la prudence
et la sagesse conseillent de ne pas offrir
à leurs regards. Nous ne parlons pas
d’œuvres dont la signification générale
est mauvaise et qui deviennent, de ce
fait, immorales. L’éloignement s’im-
pose. Il s’agit tout simplement, aussi
bien dans les visites aux Musées que dans
la leçon d’Histoire de l’art, ce de faire
passer le respect de l’innocence des en-
fants avant toute considération esthéti-
que 1 », et l’on ne comprendrait pas
l’éducateur qui agirait autrement.
Après la visite au Musée on pourra
demander aux enfants un compte-rendu
sommaire qui résume les enseignements
du maître et leurs propres impressions.
On prendra garde que ce compte-rendu
ne devienne un devoir ennuyeux et re-
douté. Il offre cet avantage de soutenir
l’attention durant les visites; il permet
à l’instituteur de contrôler la justesse
des observations de son jeune auditoire.
Visites aux monuments historiques.
Ces visites, que le pittoresque des
constructions et le mystère des ruines
peuvent rendre intéressantes, manque-
ront rarement de charmes pour les en-
fants. Ils écouteront volontiers, en face
d’un vieux monument restauré ou de-
vant ses respectables débris, les faits
historiques qui s’y rattachent. Souvent
la légende complète l’Histoire et lui
donne un attrait nouveau. Ces récits,
joints à une appréciation sommaire de
la valeur architecturale du monument,
ne manqueront pas d’agrément. Une
leçon de patriotisme se mêlera parfois
à ces considérations ; au bénéfice intel-
lectuel et esthétique s’unira le profit
moral avec un à-propos qui ajoutera sin-
gulièrement à ses effets.
(A suivre) E. L.
1. E. Verreux, S. J.
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