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ÉGLISES ROMANES DES VOSGES

ELEVATION INTERIEURE.

ÉGLISES NON VOUTEES.

Parmi les églises romanes non voûtées subsistant en Lorraine, aucune n’a conservé son an-
cienne couverture. Il est cependant très probable que, comme dans les pays germaniques, leurs
charpentes n’étaient pas apparentes, mais que celles-ci étaient masquées par un plafond lam-
brissé.
Des nefs uniques, dépourvues de bas-côtés et non voûtées, nous n’avons que très peu de chose
à dire. Elles sont d’ordinaire, à l’intérieur, d’une extrême simplicité. Ce ne sont, à proprement
parler, que de simples salles percées de fenêtres de dimensions variables, mais généralement
assez petites, sans aucune décoration. Il en subsiste d’ailleurs fort peu d’intactes.
Les nefs flanquées de collatéraux nous retiendront davantage.
Disons tout de suite que le plein cintre semble avoir été à peu près universellement conservé
pour les grandes arcades, pendant toute la durée de l’époque romane, tant dans les églises
voûtées que dans celles qui ne le sont pas1. Dans les unes comme dans les autres, ces grandes
arcades sont percées à cru, à arêtes vives dans l’épaisseur du mur, sans que leur archivolte
soit marquée par aucune saillie, aucune mouluration.
Il ne subsiste plus sur le sol lorrain aucune/ église entière ou sans remaniements trop profonds
datant du XIe siècle. Seule, l’église du prieuré de Froville (M.-et-M.), très voisine du département
des Vosges, a conservé sa nef et ses bas-côtés de cette époque, monument extrêmement cu-
rieux 2. Le 14 juin 1091, Pibon, évêque de Tout, confirma la donation faite à l’abbaye de
Cluny par noble homme Odowinus, chevalier, de l’église de Froville, avec une dotation spé-
cifiée dans l’acte, ladite église garnie d’ornements dont la très curieuse énumération se trouve
au bas de la pièce3. L’abbaye de Cluny établit dans cette église un prieuré de son ordre. Les
termes mêmes de l’acte montrent bien que, quand Odowinus offrit à l’abbaye de Cluny l’église
de Froville, celle-ci existait déjà4. Mais quand et par qui avait-elle été construite ? C’est ce qu'on
ne nous dit pas. Vingt ans plus tard, Bertricus. abbé de Moyenmoutier — on ne sait pourquoi
il avait attendu si longtemps — revendiqua la possession de cette église contre les moines de

1. Je ne puis citer comme exemple de grandes arcades en cintre brisé que celles de Sainte-Foy de Schlesladt, église
voûtée, que l’on date des environs de 1162. Je ne parle pas de celles de l’église d’Isches (V.), qui est un édifice à part.
2. Sur l’église de Froville, v. notamment L. Germain. Excursions épigraphiques. Froville, dans Journal de la Soc.
d’Archéol. ïorr.. 38e année, 1889, p. 127. — Léop. Quintard, Le prieuré de Froville, dans Mém. de la Soc. d’archéol.
lorr., t. LIV, 1904, p. 81.
3. 18 des kal. de juill. 1091. « Ecclesiam itaque de Frodonisvilla et partem aloduorum suorum... prefato concessit
loco (Cluniacensi) », etc. Arch: de M.-et-M., t. I, 164. — Cette charte se retrouve, avec des variantes et moins com-
plète dans le cartul. de Cluny, publ. par Bruel, Chartes de Vabb. de Cluny, t. V, p. 9.
4. Une chose rend toujours les chartes de fondation très embarrassantes pour dater les monuments, c’est que
tantôt on commençait par construire une église, et après — quelquefois au bout d’assez longtemps — on s’occupait
d’y mettre des clercs réguliers ou séculiers pour la desservir ; tantôt, au contraire, on fondait ou on dotait un monas-
tère, que l’on installait tant bien que mal dans des bâtiments provisoires, après quoi on prenait son temps pour en
construire de définitifs. Pour le cas qui nous occupe, il ne semble pas y avoir de doute, l’église était construite
avant l'établissement du prieuré.
 
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