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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0021
MÉLANGES D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE RYZANTINES 11
étaient recouverts d'étoffes brodées d'or ; la chambre était décorée
de tissus précieux. Puis, en souvenir des Rois mages, les femmes
et les veuves des hauts dignitaires venaient apporter chacune
un présent (Çévtov) aH nouveau-né et féliciter l'Augusta de son
heureuse délivrance. Après les femmes, les dignitaires étaient
introduits, venaient s'incliner aussi devant le berceau et adres-
saient à la souveraine leurs hommages et leurs vœux.
Cependant le palais et la ville entière étaient en liesse
pendant sept jours. A la cour, les hauts fonctionnaires, sur les
places publiques, les pauvres étaient conviés à des libations. Et
l'on buvait à la santé de l'impératrice une boisson spéciale
(XoyôÇEij-a) sorte de breuvage épicé ; c'était le vin de l'accouchée.
Le prince impérial ne recevait le sacrement du baptême
qu'après un stage requis pour son instruction religieuse. Le
livre des Cérémonies ne dit rien de la durée du catéchuménat, ni
du moment où le fils du basileus recevait le baptême Tout se
passait sans doute suivant les usages de l'église5. La cérémonie
avaitlieu, selon les prescriptions ecclésiatiques 3, dans une église
publique, au grand baptistère de Sainte-Sophie4. Le néophyte
était assisté de ses parrains \hx&oyo<) ; les souverains entraient
avec le patriarche, qui procédait au baptême. Une suite nom-
breuse de dignitaires pénétrait aussi dans le baptistère ".
Le diacre Marc dans sa Vie de l'évêque Porphyre dp. Gaza
décrit, dans une page pleine de saveur, le baptême de Théo-
dose II, le fils de l'empereur Arcadius et de la basilissa Eudoxie.
C'était dans les premières années du ve siècle. Dès que la nou-
velle de l'heureuse délivrance de l'impératrice se répand dans
la capitale, la joie apparaît sur tous les visages. Des messagers,
1) Cf. Cer., II, 21, p. 615-619.
2) Cf. Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1898, p. 310 s. ; Cabrol,
loc. cit.
3) Cf. Ioann, Obrjadnik vizantijskago dvora-, Moscou, 1895, p. 174-176;
Mansveto», Tserkovnyj Ustav, Moscou, 1885, p. 2;-S6.
4) Sur le grand baptistère et son emplacement v. J. Ebersolt, Sainte-Sophie
de Çonstqntinaple, Paris, 19iQ, p. 2, 33-36.
5) Cer., II, ?2, p. 619-62C.
étaient recouverts d'étoffes brodées d'or ; la chambre était décorée
de tissus précieux. Puis, en souvenir des Rois mages, les femmes
et les veuves des hauts dignitaires venaient apporter chacune
un présent (Çévtov) aH nouveau-né et féliciter l'Augusta de son
heureuse délivrance. Après les femmes, les dignitaires étaient
introduits, venaient s'incliner aussi devant le berceau et adres-
saient à la souveraine leurs hommages et leurs vœux.
Cependant le palais et la ville entière étaient en liesse
pendant sept jours. A la cour, les hauts fonctionnaires, sur les
places publiques, les pauvres étaient conviés à des libations. Et
l'on buvait à la santé de l'impératrice une boisson spéciale
(XoyôÇEij-a) sorte de breuvage épicé ; c'était le vin de l'accouchée.
Le prince impérial ne recevait le sacrement du baptême
qu'après un stage requis pour son instruction religieuse. Le
livre des Cérémonies ne dit rien de la durée du catéchuménat, ni
du moment où le fils du basileus recevait le baptême Tout se
passait sans doute suivant les usages de l'église5. La cérémonie
avaitlieu, selon les prescriptions ecclésiatiques 3, dans une église
publique, au grand baptistère de Sainte-Sophie4. Le néophyte
était assisté de ses parrains \hx&oyo<) ; les souverains entraient
avec le patriarche, qui procédait au baptême. Une suite nom-
breuse de dignitaires pénétrait aussi dans le baptistère ".
Le diacre Marc dans sa Vie de l'évêque Porphyre dp. Gaza
décrit, dans une page pleine de saveur, le baptême de Théo-
dose II, le fils de l'empereur Arcadius et de la basilissa Eudoxie.
C'était dans les premières années du ve siècle. Dès que la nou-
velle de l'heureuse délivrance de l'impératrice se répand dans
la capitale, la joie apparaît sur tous les visages. Des messagers,
1) Cf. Cer., II, 21, p. 615-619.
2) Cf. Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1898, p. 310 s. ; Cabrol,
loc. cit.
3) Cf. Ioann, Obrjadnik vizantijskago dvora-, Moscou, 1895, p. 174-176;
Mansveto», Tserkovnyj Ustav, Moscou, 1885, p. 2;-S6.
4) Sur le grand baptistère et son emplacement v. J. Ebersolt, Sainte-Sophie
de Çonstqntinaple, Paris, 19iQ, p. 2, 33-36.
5) Cer., II, ?2, p. 619-62C.