DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0050
40
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
d'apparat, décorées de tapis et d'étoffes tissées d'or, où les
chambellans, les eunuques blancs et noirs, les gardes mettaient
parmi ces splendeurs une décoration vivante. C'est là qu'ils
ont appris à croiser les mains sur leur poitrine en signe de res-
pect, quand ils sont introduits dans la salle, où le Khalife les
reçoit assis sur son trône1.
V
La marche du cortège impérial.
Si les cérémonies, que le basileus présidait assis sur son
trône, permettent d'évoquer des gestes amples et harmonieux,
et des attitudes hiératiques, en un mot toute la magnificence
impériale figée dans l'immobilité, les cortèges impériaux pré-
sentent un tout autre aspect. Ce sont des masses en mouve-
ment, des processions s'alignant en cortège selon les lois de
l'eurythmie, évoluant à travers le palais, ou des cavalcades
brillantes traversant la ville. Ces cavalcades excitaient l'admi-
ration des Byzantins eux-mêmes, et un poète du vie siècle,
Corippus, a chanté la magnificence de ces cortèges qui, sous le
clair soleil, brillaient de l'éclat de l'or et des gemmes "2.
Les cortèges variaient d'aspect suivant les circonstances.
Parfois les empereurs sortaient sans pompe, accompagnés seu-
lement de quelques fonctionnaires du palais3.
Ils ne sortaient pas toujours à cheval mais souvent à pied,
1) Cf. Guy le Strange, A Greek Embassy to Baghdad in 917 A. D., trans-
lated from the Arabie M S. of AI-Khatib, in tbe British Muséum Library (Tbe
Journal of the royal Asiatie Society, 1897. p. 35 s., 43).
2) Cf. Corippus, de laudibus .Tustini minoris, lib. IV, v. 233, éd. Bonn,
p. 204 s.
3) Cf. CerI, 24, p. 137; I, 46, p. 234; II, 15, p. 570. On disait dans ce
cas que l'empereur allait oixeiaxwç ou piucriixw; (cf. Cer., I, 96, p. 435). Ce qui
ne voulait pas dire que l'empereur sortait en cachette, en secret, mais qu'il
n'était pas accompagné par un nombreux et imposant cortège.
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
d'apparat, décorées de tapis et d'étoffes tissées d'or, où les
chambellans, les eunuques blancs et noirs, les gardes mettaient
parmi ces splendeurs une décoration vivante. C'est là qu'ils
ont appris à croiser les mains sur leur poitrine en signe de res-
pect, quand ils sont introduits dans la salle, où le Khalife les
reçoit assis sur son trône1.
V
La marche du cortège impérial.
Si les cérémonies, que le basileus présidait assis sur son
trône, permettent d'évoquer des gestes amples et harmonieux,
et des attitudes hiératiques, en un mot toute la magnificence
impériale figée dans l'immobilité, les cortèges impériaux pré-
sentent un tout autre aspect. Ce sont des masses en mouve-
ment, des processions s'alignant en cortège selon les lois de
l'eurythmie, évoluant à travers le palais, ou des cavalcades
brillantes traversant la ville. Ces cavalcades excitaient l'admi-
ration des Byzantins eux-mêmes, et un poète du vie siècle,
Corippus, a chanté la magnificence de ces cortèges qui, sous le
clair soleil, brillaient de l'éclat de l'or et des gemmes "2.
Les cortèges variaient d'aspect suivant les circonstances.
Parfois les empereurs sortaient sans pompe, accompagnés seu-
lement de quelques fonctionnaires du palais3.
Ils ne sortaient pas toujours à cheval mais souvent à pied,
1) Cf. Guy le Strange, A Greek Embassy to Baghdad in 917 A. D., trans-
lated from the Arabie M S. of AI-Khatib, in tbe British Muséum Library (Tbe
Journal of the royal Asiatie Society, 1897. p. 35 s., 43).
2) Cf. Corippus, de laudibus .Tustini minoris, lib. IV, v. 233, éd. Bonn,
p. 204 s.
3) Cf. CerI, 24, p. 137; I, 46, p. 234; II, 15, p. 570. On disait dans ce
cas que l'empereur allait oixeiaxwç ou piucriixw; (cf. Cer., I, 96, p. 435). Ce qui
ne voulait pas dire que l'empereur sortait en cachette, en secret, mais qu'il
n'était pas accompagné par un nombreux et imposant cortège.