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REVUE DE L'HISTOIRE DES HELIGIONS

l'empereur gémit profondément, versa des larmes et leur
adressa des paroles de consolation. De retour au palais, il ras-
sembla les fonctionnaires et les accabla d'injures parce qu'ils
ne l'avaient pas averti que la ville manquait de vivres Et
aussitôt il fit distribuer au peuple du blé et de l'argent

Ainsi, au cours de ces processions, l'empereur avait l'occa-
sion de s'approcher de son peuple et de prendre en mains ses
intérêts : ce qui est fort remarquable à cette époque et dans
une monarchie absolue, où ceux qui approchent le souverain
ont toujours intérêt à l'éloigner de son peuple. Ces processions
et ces cortèges avaient donc pour lui une utilité. Il se rendait
conjpte par lui-même des sentiments que la population nour-
rissait à son égard.

C'est ainsi que Nicéphore Phocas (963-969) put constater à
quel point il était impopulaire, au cours d'une procession, à la
fête de l'Ascension. Au retour, la foule l'accueillit avec des
injures et lui lança de la poussière, et môme des pierres. 11
serait mort de peur si quelques citoyens notables n'avaient
refoulé la populace en délire et ne l'avaient, sous bonne escorte,
reconduit au palais °.

L'empereur était ainsi ramené au sentiment des .réalités et
de sa responsabilité. Il était obligé de compter avec le peuple,
et, quand il était prince intelligent, il ne négligeait pas les
occasions, qui lui étaient offertes par le protocole, de prendre
contact avec lui.

VI

Les vêtements impériaux dans le cérémonial.

Un ambassadeur occidental h la cour byzantine, Luitprand,
qui avait été envoyé en mission par le roi Bérenger auprès du

1) Cf. Cedrenus, t. II, p. 373-374. *

2) Cf^Çedrenus, t. II, p, 371 et la miniature de Skylitzès (cf. Beylié, op.
cit., p.;*0).
 
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