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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0036
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REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
une croix. A la lecture des Épîtres, des Actes des Apôtres et de
l'Evangile, il se lève en signe de respect. Au moment de la
grande entrée, c'est-à-dire quand les saintes espèces vont être
transportées en procession de l'autel de la prothèse, où elles
ont été préparées, dans le sanctuaire, les diacres s'approchent
et viennent saluer l'empereur en inclinant leur tête sur la poi-
trine Le basileus se lève et va prendre la tête de la procession.
« Qui peut raconter la beauté de tout cela? » s'écrie Ignace
de Smolensk, dans sa naïveté d'homme du Nord, ébloui par
tout ce faste oriental. Et, en effet, aux côtés de l'empereur
marchent une centaine de varanges portant leur hache, et des
jeunes nobles armés; derrière suivent les prêtres et les diacres
portant les vases sacrés. Lentement la procession s'avance
jusqu'à l'autel. Aux portes du sanctuaire, le basileus rencontre
le patriarche; ils se saluent en inclinant la tête, tandis qu'un
diacre encense l'empereur.
Celui-ci vient ensuite reprendre sa place sur l'estrade pour
assister à la fin de l'office. S'il est disposé à communier, il va,
accompagné des diacres, dans le sanctuaire pour recevoir les
saintes espèces des mains du patriarche1..Puis il prend congé
du patriarche, qui lui donne sa bénédiction et « l'adjure d'obser-
ver l'immutabilité de l'orthodoxie et des droits impériaux, de
ne rien changer aux anciennes lois ; de ne pas prendre sur ce
qui ne lui était pas dû, mais de craindre Dieu avant tout et de
se souvenir de la mort. Et l'empereur sort de l'église avec
grande humilité et douceur et crainte de Dieu et très décem-
ment comme un grand pontife. »
La cérémonie du couronnement chez les Byzantins se distin-
guait surtout par la magnificence extérieure. Les actes en eux-
mêmes ne présentent pas une originalité très grande.
L'élévation sur le pavois est un rite très ancien5, qui était
1) Sur cet usage v. J. Ebersolt, op. cit., p. 17, 18, n. 5. '
2) Cf. Tresenreuter, De antiquo ritu elevandi principes inavgurandos, Altorf
(sans date), p. 4 s.
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
une croix. A la lecture des Épîtres, des Actes des Apôtres et de
l'Evangile, il se lève en signe de respect. Au moment de la
grande entrée, c'est-à-dire quand les saintes espèces vont être
transportées en procession de l'autel de la prothèse, où elles
ont été préparées, dans le sanctuaire, les diacres s'approchent
et viennent saluer l'empereur en inclinant leur tête sur la poi-
trine Le basileus se lève et va prendre la tête de la procession.
« Qui peut raconter la beauté de tout cela? » s'écrie Ignace
de Smolensk, dans sa naïveté d'homme du Nord, ébloui par
tout ce faste oriental. Et, en effet, aux côtés de l'empereur
marchent une centaine de varanges portant leur hache, et des
jeunes nobles armés; derrière suivent les prêtres et les diacres
portant les vases sacrés. Lentement la procession s'avance
jusqu'à l'autel. Aux portes du sanctuaire, le basileus rencontre
le patriarche; ils se saluent en inclinant la tête, tandis qu'un
diacre encense l'empereur.
Celui-ci vient ensuite reprendre sa place sur l'estrade pour
assister à la fin de l'office. S'il est disposé à communier, il va,
accompagné des diacres, dans le sanctuaire pour recevoir les
saintes espèces des mains du patriarche1..Puis il prend congé
du patriarche, qui lui donne sa bénédiction et « l'adjure d'obser-
ver l'immutabilité de l'orthodoxie et des droits impériaux, de
ne rien changer aux anciennes lois ; de ne pas prendre sur ce
qui ne lui était pas dû, mais de craindre Dieu avant tout et de
se souvenir de la mort. Et l'empereur sort de l'église avec
grande humilité et douceur et crainte de Dieu et très décem-
ment comme un grand pontife. »
La cérémonie du couronnement chez les Byzantins se distin-
guait surtout par la magnificence extérieure. Les actes en eux-
mêmes ne présentent pas une originalité très grande.
L'élévation sur le pavois est un rite très ancien5, qui était
1) Sur cet usage v. J. Ebersolt, op. cit., p. 17, 18, n. 5. '
2) Cf. Tresenreuter, De antiquo ritu elevandi principes inavgurandos, Altorf
(sans date), p. 4 s.