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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0038
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REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
série de rites solennels, qui la transformaient aussi aux yeux
du peuple en un être plus qu'humain.
Les femmes des puissants basileis sortaient souvent d'un
milieu très humble. Elles étaient habituellement choisies parmi
les jeunes filles les plus belles et les plus vertueuses de la mo-
narchie'. Dans cette cour si fastueuse où régnait une étiquette
rigide, les princes ne dédaignèrent pas d'associer au trône de
simples bergères.
Lorsque la future épouse ([j.sAXovû|j.çr,) arrivait dans la capi-
tale, l'empereur allait à sa rencontre. Se joignaient à lui, pour
recevoir la future impératrice, les dames de la noblesse et les
femmes des hauts dignitaires, qui devaient lui mettreles chaus-
sures de pourpre et les habits impériaux8. L'empereur revenait
seul au palais. La jeune fille gagnait de son côté, à cheval, la
demeure impériale. Elle était entourée d'un brillant cortège1.
Au son des musiques et des cymbales, elle arrive au palais où
les chantres (*p«ymai) et le peuple la reçoivent avec des souhaits
de bienvenue :
« Sois la bienvenue, servante de ceux qui sont couronnés par
Dieu. . Sois la bienvenue, toi qui es de noble origine... Dieu
saint, protège les fiancés — Esprit saint, protège leurs parents —
Saint, trois fois saint, protège les paranymphes1 ! »
C'est ainsi que la fiancée était conduite au domicile de son
futur époux (vusjwxywyiov)8.
Les fiançailles (ii.vVja-cpx, ipp«êwv. crrovÇa'), qui formaient une
cérémonie religieuse spéciale, avaient lieu dans une des églises
1) Cf. E. Kurtz Zwri griechische Texte ilber die heilige Theophano, die Ge-
mahlin Kaisers Léo VI (Znpiski imperatorskoj Akademij Nauk, VIII" série,
t. III, no 2, Pétersbour?, 1898) ; v. plus haut, p. 6.
?) Cf. J. St-zygowrki, Das Epiihalamion des Palànlor/en Anrf.ronikos II
(Bvznntinische Zeitschrift, t. X, 1901, p. 559, pl. VI, 1); cf. S. Papadimitriou
{Tbid., t. XI, 1903, p. 452 s.).
3) Codin.. De Officiis, XXII, éd. Bonn, p. 107-108.
4) Les paranymphes élaient en quelque sorte les témoins des mariés. Ce
sont eux qui avaient préparé le mariage. Ils assistaient, on le verra plus loin,
à la cérémonie du mariage (cf. Goar, Euchologion, Paris, 1647, p. 31 8).
5) Cf. Ger., I, 81, p. 379.
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
série de rites solennels, qui la transformaient aussi aux yeux
du peuple en un être plus qu'humain.
Les femmes des puissants basileis sortaient souvent d'un
milieu très humble. Elles étaient habituellement choisies parmi
les jeunes filles les plus belles et les plus vertueuses de la mo-
narchie'. Dans cette cour si fastueuse où régnait une étiquette
rigide, les princes ne dédaignèrent pas d'associer au trône de
simples bergères.
Lorsque la future épouse ([j.sAXovû|j.çr,) arrivait dans la capi-
tale, l'empereur allait à sa rencontre. Se joignaient à lui, pour
recevoir la future impératrice, les dames de la noblesse et les
femmes des hauts dignitaires, qui devaient lui mettreles chaus-
sures de pourpre et les habits impériaux8. L'empereur revenait
seul au palais. La jeune fille gagnait de son côté, à cheval, la
demeure impériale. Elle était entourée d'un brillant cortège1.
Au son des musiques et des cymbales, elle arrive au palais où
les chantres (*p«ymai) et le peuple la reçoivent avec des souhaits
de bienvenue :
« Sois la bienvenue, servante de ceux qui sont couronnés par
Dieu. . Sois la bienvenue, toi qui es de noble origine... Dieu
saint, protège les fiancés — Esprit saint, protège leurs parents —
Saint, trois fois saint, protège les paranymphes1 ! »
C'est ainsi que la fiancée était conduite au domicile de son
futur époux (vusjwxywyiov)8.
Les fiançailles (ii.vVja-cpx, ipp«êwv. crrovÇa'), qui formaient une
cérémonie religieuse spéciale, avaient lieu dans une des églises
1) Cf. E. Kurtz Zwri griechische Texte ilber die heilige Theophano, die Ge-
mahlin Kaisers Léo VI (Znpiski imperatorskoj Akademij Nauk, VIII" série,
t. III, no 2, Pétersbour?, 1898) ; v. plus haut, p. 6.
?) Cf. J. St-zygowrki, Das Epiihalamion des Palànlor/en Anrf.ronikos II
(Bvznntinische Zeitschrift, t. X, 1901, p. 559, pl. VI, 1); cf. S. Papadimitriou
{Tbid., t. XI, 1903, p. 452 s.).
3) Codin.. De Officiis, XXII, éd. Bonn, p. 107-108.
4) Les paranymphes élaient en quelque sorte les témoins des mariés. Ce
sont eux qui avaient préparé le mariage. Ils assistaient, on le verra plus loin,
à la cérémonie du mariage (cf. Goar, Euchologion, Paris, 1647, p. 31 8).
5) Cf. Ger., I, 81, p. 379.