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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0093
MÉLANGES D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE BYZANTINES 83
des viandes rôties Il se terminait par le dessert
composé de plats doux (SoûXxi^)*. On utilisait des plats d'or ou
d'argent ciselés, enrichis de pierres précieuses (^.vcioupta,
sy.ou-éX/.'.a)3. Les convives y voyaient aussi, comme sur le somp-
tueux service de Justinien, l'image ciselée de leur empereur'.
Au xive siècle les moeurs ont changé. L'empereur s'assied à
table et ne s'y couche plus à la manière antique. Il est servi par
les domestiques, le préposé à la table (o èw x-Jj? Tpa^=ÇY]ç) et par
l'échanson (5 èmY*épvYjç ou ictY*spvi(]ç). Un prêtre venait bénir la
table impériale. Chaque plat (pivcro;) passait successivement par
les mains des différents serviteurs. Le grand domestique, qui
se tenait près du souverain, mettait le plat devant lui. L'échan-
son lui versait à boire. Les hauts dignitaires de la cour étaient
introduits et se tenaient à leur place fixée par l'étiquette. Des
chantres (iMX-ai) venaient aussi chanter des hymnes ; et le basi-
leus interrompait un moment son repas pour les entendre. Le
grand domestique appelait ensuite les dignitaires les uns après
les autres, et leur distribuait à chacun un plat que des pages
(tfaiSôTOuXa) venaient ensuite prendre dans leurs mains. Tovfs
ces plats en or ou en argent étaient, en effet, rendus au trésor
impérial. Seul le grand domestique gardait celui qu'il recevait
en présent de la main même de l'empereur.
Le repas se terminait par un curieux rite en usage dans les
monastères. On enlevait la nappe. L'empereur se levait, et on
apportait sur la table un vase (iwcvaYtapiev) contenant un pain
(icavaYÎa). Le préposé à la table l'élevait dans ses mains en invo-
1) Cf. Cer., I, 11, p. 96; II, 15, p. 585; I, 75, p. 371; I, 65. p. 293; II, 52,
p. 748; I, 75, p 371.
2) Cf. Cer., I, 9, p. 70; I, 18, p-, 114 ; I, 28, p. 160 ; II, 15, p. 597; II, 18,
p. 602 ; II, 52, p. 758, 768, 751, 755, 756.
3) Cf. Cer., II, 15, p. 582, 585, 586, 587, 588 ; Luitprand, Antapodosis, VI;
8, op. cit., p. 338-339. Certains de ces grands plats servaient aussi à l'orne-
mentation des salles du palais. Cette coutume a subsisté en Russie où les murs
des habitations princières sont décorés de grands plats en or et en argent,
ciselés et décorés d'émaux (bljuda).
4) Cf. Corippus, de laudibus Justini minoris, lib. III, v. 111 s., éd. Bonn,
p. 190.
des viandes rôties Il se terminait par le dessert
composé de plats doux (SoûXxi^)*. On utilisait des plats d'or ou
d'argent ciselés, enrichis de pierres précieuses (^.vcioupta,
sy.ou-éX/.'.a)3. Les convives y voyaient aussi, comme sur le somp-
tueux service de Justinien, l'image ciselée de leur empereur'.
Au xive siècle les moeurs ont changé. L'empereur s'assied à
table et ne s'y couche plus à la manière antique. Il est servi par
les domestiques, le préposé à la table (o èw x-Jj? Tpa^=ÇY]ç) et par
l'échanson (5 èmY*épvYjç ou ictY*spvi(]ç). Un prêtre venait bénir la
table impériale. Chaque plat (pivcro;) passait successivement par
les mains des différents serviteurs. Le grand domestique, qui
se tenait près du souverain, mettait le plat devant lui. L'échan-
son lui versait à boire. Les hauts dignitaires de la cour étaient
introduits et se tenaient à leur place fixée par l'étiquette. Des
chantres (iMX-ai) venaient aussi chanter des hymnes ; et le basi-
leus interrompait un moment son repas pour les entendre. Le
grand domestique appelait ensuite les dignitaires les uns après
les autres, et leur distribuait à chacun un plat que des pages
(tfaiSôTOuXa) venaient ensuite prendre dans leurs mains. Tovfs
ces plats en or ou en argent étaient, en effet, rendus au trésor
impérial. Seul le grand domestique gardait celui qu'il recevait
en présent de la main même de l'empereur.
Le repas se terminait par un curieux rite en usage dans les
monastères. On enlevait la nappe. L'empereur se levait, et on
apportait sur la table un vase (iwcvaYtapiev) contenant un pain
(icavaYÎa). Le préposé à la table l'élevait dans ses mains en invo-
1) Cf. Cer., I, 11, p. 96; II, 15, p. 585; I, 75, p. 371; I, 65. p. 293; II, 52,
p. 748; I, 75, p 371.
2) Cf. Cer., I, 9, p. 70; I, 18, p-, 114 ; I, 28, p. 160 ; II, 15, p. 597; II, 18,
p. 602 ; II, 52, p. 758, 768, 751, 755, 756.
3) Cf. Cer., II, 15, p. 582, 585, 586, 587, 588 ; Luitprand, Antapodosis, VI;
8, op. cit., p. 338-339. Certains de ces grands plats servaient aussi à l'orne-
mentation des salles du palais. Cette coutume a subsisté en Russie où les murs
des habitations princières sont décorés de grands plats en or et en argent,
ciselés et décorés d'émaux (bljuda).
4) Cf. Corippus, de laudibus Justini minoris, lib. III, v. 111 s., éd. Bonn,
p. 190.