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REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS

tout le moyen âge, Romains ('Pw^juci), avaient, du reste,
conscience de prolonger la tradition romaine. L'héritage de
Rome, dont l'Empire byzantin s'enorgueillissait n'était pas une
pure fiction, comme on l'a prétendu'. Byzance a conservé
religieusement la tradition romaine de la centralisation des
pouvoirs. Tout dépendait de l'empereur, qui personnifiait
l'autorité, loi vivante et suprême.

Constantinople a eu conscience de tenir enfermée dans ses
murs toute la majesté du peuple romain. On voit très bien,
notamment à la Cour, subsister des survivances antiques, des
traits de mœurs, des habitudes sociales, qui sont restés long-
temps comme cristallisés La « réception quotidienne » des
empereurs est un souvenir de l'antique audience domestique.
L'exposition du corps aux funérailles était pratiquée à
Byzance comme à Rome. Dans la cérémonie du mariage, bien
des traits évoquent les scènes gracieuses du rituel nuptial
romain. Comme à Rome, la pompe triomphale avait pour but
de montrer au peuple le butin et les prisonniers de guerre.
Les courses byzantines, comme les courses romaines, donnaient
l'occasion de s'attirer les faveurs du peuple en lui jetant des
aliments. On trouve à Constantinople les jeux votifs et les
courses destinées à commémorer un événement important, et
aussi la fête antique de la vendange. De même la coutume de
prendre part aux festins, couché sur des lits, resta longtemps
en honneur à la cour byzantine Enfin certaines pièces du cos-
tume romain sont des attributs du vêtement impérial. Le
« loros » est la trahea des anciens consuls La mappa et le volv-
men sont aussi portés par les empereurs byzantins, bien que ces
objets aient pris une signification symbolique2.

Ainsi, la tradition antique, qui revit aussi dans les habitudes
d'hospitalité, dans les processions, ne s'est jamais complète-

1) Cf. A. Rambaurl, Études-sur l'histoire byzantine, Paris, 1912, p. 178-
179.

2) V. plus haut p. 15, 16, 33, 44, 6'., 67, 81, 85, 86 s,
 
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