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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0117
MÉLANGES D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE BYZANTINES 107
Par la noblesse des attitudes, la souplesse des draperies, le
fini du modelé, la pureté du style, ces deux scènes évoquent la
Crucifixion de Daphni' et l'Anastasis de Saint-Luc2, ainsi que
les meilleures œuvres de l'art byzantin du xe et du xi® siècle'.
*
* *
La médaille suivante est un plomb, gravé aussi sur les deux
faces (Inventairedes Plombs n° 242, diamètre 0,024) (pl. I, fig. 9,
10). Sur l'une, la Vierge en buste. entre deux croix, tient le Christ
enfant sur sa poitrine. Sur l'autre face, un saint guerrier che-
vauche, sa lance sur l'épaule. Les silhouettes sont sans finesse
et sans grâce.
La Vierge nimbée, en buste et portant sur son sein le Christ-
Emmanuel se rencontre sur de petites bulles anciennes portant
des inscriptions succinctes ou des monogrammes, et sur les
sceaux d'empereurs, qui sont antérieurs à l'époque des Icono-
clastes.
Le plomb du Musée, qui date du vie ou du vu" siècle, se dis-
tingue par l'absence d'inscription et de monogramme. Le type
de la Vierge est celui de la Nikopoios, qui figure aussi sur cer-
tains sceaux sous le nom de Kyriotissa4. La présence du saint
nimbé et armé autorise à voir dans ce plomb une médaille de
dévotion ayant appartenu à un soldat, qui s'était mis sous la
1) Cf G Miilet, L'art byzantin (A Mirbel, Histoire de l'Art, t I, p. i'89,
fi^. 15'-')-
2) Cf. Ch. Diehl, Manuel d'Art byzantin, Pari?, 1910, p. 478, fig. 232.
3) M. A. Inubin dans son Catalogue sommaire des Bronzes et Bijoux, Cons-
tantinople. 1898, p. 89, u° 283 (550), attribue à l'époque des Comnènes cette
médaille de pieté. Elle avait été publiée, d'après un dessin au trait, par
M. G. Schlumberger, Monuments byzantins inédits (Gazette archéologique,
188 3, p. 301, pl. 50, 9). Il est plus exact de. voir dans les deux disques de
chaque côté de !a croix des têtes d'anges plutôt que le soleil et la lune.
4) Cf. Codin., de Officiis, 11, édit. Bonn, p. 69, 70; N. P. Kondakov, Iko-
nographija Bogomateri, Pétersbourg, 1911, p. 194 s. ; N. P. Lichatchev,
lstoritcheskoe Znatchenie iialo-greceskoj ikonopisi izobraienija Bogomateri,
Pétersbourg. 1911, p. 64 s., 75 s.; G. Schlumberger, Sigillographie de l'Em-
pire byzantin, Paris, 1884, p. 39.
Par la noblesse des attitudes, la souplesse des draperies, le
fini du modelé, la pureté du style, ces deux scènes évoquent la
Crucifixion de Daphni' et l'Anastasis de Saint-Luc2, ainsi que
les meilleures œuvres de l'art byzantin du xe et du xi® siècle'.
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La médaille suivante est un plomb, gravé aussi sur les deux
faces (Inventairedes Plombs n° 242, diamètre 0,024) (pl. I, fig. 9,
10). Sur l'une, la Vierge en buste. entre deux croix, tient le Christ
enfant sur sa poitrine. Sur l'autre face, un saint guerrier che-
vauche, sa lance sur l'épaule. Les silhouettes sont sans finesse
et sans grâce.
La Vierge nimbée, en buste et portant sur son sein le Christ-
Emmanuel se rencontre sur de petites bulles anciennes portant
des inscriptions succinctes ou des monogrammes, et sur les
sceaux d'empereurs, qui sont antérieurs à l'époque des Icono-
clastes.
Le plomb du Musée, qui date du vie ou du vu" siècle, se dis-
tingue par l'absence d'inscription et de monogramme. Le type
de la Vierge est celui de la Nikopoios, qui figure aussi sur cer-
tains sceaux sous le nom de Kyriotissa4. La présence du saint
nimbé et armé autorise à voir dans ce plomb une médaille de
dévotion ayant appartenu à un soldat, qui s'était mis sous la
1) Cf G Miilet, L'art byzantin (A Mirbel, Histoire de l'Art, t I, p. i'89,
fi^. 15'-')-
2) Cf. Ch. Diehl, Manuel d'Art byzantin, Pari?, 1910, p. 478, fig. 232.
3) M. A. Inubin dans son Catalogue sommaire des Bronzes et Bijoux, Cons-
tantinople. 1898, p. 89, u° 283 (550), attribue à l'époque des Comnènes cette
médaille de pieté. Elle avait été publiée, d'après un dessin au trait, par
M. G. Schlumberger, Monuments byzantins inédits (Gazette archéologique,
188 3, p. 301, pl. 50, 9). Il est plus exact de. voir dans les deux disques de
chaque côté de !a croix des têtes d'anges plutôt que le soleil et la lune.
4) Cf. Codin., de Officiis, 11, édit. Bonn, p. 69, 70; N. P. Kondakov, Iko-
nographija Bogomateri, Pétersbourg, 1911, p. 194 s. ; N. P. Lichatchev,
lstoritcheskoe Znatchenie iialo-greceskoj ikonopisi izobraienija Bogomateri,
Pétersbourg. 1911, p. 64 s., 75 s.; G. Schlumberger, Sigillographie de l'Em-
pire byzantin, Paris, 1884, p. 39.