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https://doi.org/10.11588/diglit.19210#0123
MÉLANGES D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE BYZANTINES 113
par des flèches. Au-dessous sont gravées les lettres suivantes :
K€KP
KO
Sur l'autre face apparaissent un démon debout, les bras
pendants, avec une tête d'oiseau, et un oiseau aux ailes
déployées.
On connaît un certain nombre de ces amulettes, destinées à
combattre les maléfices ou les maladies. On y voit souvent le
roi Salomon achevai, foulant le démon étendu à terre, ou bien
un ange debout ou à cheval, ayant devant lui le démon qu'il
s'agit de mettre en fuite ; différents animaux, lions, serpents,
scorpions, autruches, sont en outre accompagnés de légendes
magiques souvent inintelligibles*.
Sur l'amulette du Musée, le personnage qui chevauche, doit
mettre en fuite le démon debout, à tête d'oiseau, représenté
sur l'autre face. L'oiseau qui vole, la chouette, symbolise l'es-
prit captif, que l'amulette aura pour effet de conjurer.
Plusieurs de ces amulettes sont d'origine égyptienne et
portent des inscriptions, qui restent souvent à l'état de lettre
close. C'est que, à l'époque des Néoplatoniciens d'Alexandrie, on
regardait « comme indispensable, lors même que le magicien
ne comprenait pas la langue à laquelle le nom du dieu était
emprunté, de conserver ce nom sous sa forme primitive, car un
autre mot n'eût pas eu la même vertu. L'auteur du traité des
Mystères des Égyptiens, attribué à Jamblique, prétend que les
noms barbares, les noms tirés des idiomes des Assyriens et des
Égyptiens ont une vertu mystique et ineffable, qui tient à la
haute antiquité de ces langues, à l'origine divine et révélée de
ces peuples » '.
1) Cf. G. Schlumberger (Byzantinische Zeilschrift, 1893, p. 187 s. ; Revue
des Études grecques, 1892, p. 73 s.); A. Sorlin-Dorigny (Revue des Études
grecques, 1891, p. 287 s.); O.-M. Dalton, Catalogue of early Christian Anti-
quities of the British Muséum, Londres, 1901, p. 112, n° 555; F. Cabrol,
Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie, s. v. Amulettes.
2) Cf. A. Maury, La Magie et l'Astrologie dans l'Antiquité et au moyen âge,
Paris, 1860, p. 42.
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par des flèches. Au-dessous sont gravées les lettres suivantes :
K€KP
KO
Sur l'autre face apparaissent un démon debout, les bras
pendants, avec une tête d'oiseau, et un oiseau aux ailes
déployées.
On connaît un certain nombre de ces amulettes, destinées à
combattre les maléfices ou les maladies. On y voit souvent le
roi Salomon achevai, foulant le démon étendu à terre, ou bien
un ange debout ou à cheval, ayant devant lui le démon qu'il
s'agit de mettre en fuite ; différents animaux, lions, serpents,
scorpions, autruches, sont en outre accompagnés de légendes
magiques souvent inintelligibles*.
Sur l'amulette du Musée, le personnage qui chevauche, doit
mettre en fuite le démon debout, à tête d'oiseau, représenté
sur l'autre face. L'oiseau qui vole, la chouette, symbolise l'es-
prit captif, que l'amulette aura pour effet de conjurer.
Plusieurs de ces amulettes sont d'origine égyptienne et
portent des inscriptions, qui restent souvent à l'état de lettre
close. C'est que, à l'époque des Néoplatoniciens d'Alexandrie, on
regardait « comme indispensable, lors même que le magicien
ne comprenait pas la langue à laquelle le nom du dieu était
emprunté, de conserver ce nom sous sa forme primitive, car un
autre mot n'eût pas eu la même vertu. L'auteur du traité des
Mystères des Égyptiens, attribué à Jamblique, prétend que les
noms barbares, les noms tirés des idiomes des Assyriens et des
Égyptiens ont une vertu mystique et ineffable, qui tient à la
haute antiquité de ces langues, à l'origine divine et révélée de
ces peuples » '.
1) Cf. G. Schlumberger (Byzantinische Zeilschrift, 1893, p. 187 s. ; Revue
des Études grecques, 1892, p. 73 s.); A. Sorlin-Dorigny (Revue des Études
grecques, 1891, p. 287 s.); O.-M. Dalton, Catalogue of early Christian Anti-
quities of the British Muséum, Londres, 1901, p. 112, n° 555; F. Cabrol,
Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie, s. v. Amulettes.
2) Cf. A. Maury, La Magie et l'Astrologie dans l'Antiquité et au moyen âge,
Paris, 1860, p. 42.
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