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L.i nuit dernière, fusillade et canonnade peu intenses dans la
région du bois de Saint-Mard. Une batterie ennemie a été réduite
au silence.

En Argonne, des attaques très vives ont eu lieu à Fontaine-
Madame et à l'ouvrage dit Marie-Thérèse.

Au sud de la Fontaine-Lamitte, à Fontaine-Madame, l'ennemi a
été repoussé après deux contre-attaques de nos troupes. A l'ouvrage
Marie-Thérèse, la lutte s'est prolongée pendant toute la journée.
Elle a été menée avec une extrême énergie des deux cotés. A la
nuit, nos positions avaient été maintenues.

Des attaques de 'nuit prononcées par l'ennemi dans la région
d'Hartmannsweilerkopf ont échoué. Aux dernières nouvelles, le
combat continuait.

Paris, 23 janvier 1915, 3 heures.

L'activité de notre infanterie a été, sur presque tout le front,
consacrée à la réparation des dégâts causés dans nos travaux par le
très mauvais temps des journées précédente.

Nous avens progressé d'une centaine de mètres dans la"région
de Lombaertzyde.

Dans les secteurs d'Ypres, Ami, Albert, Roye. Soissons, com-
bats d'artillerie. Nous avons eu l'avantage sur plusieurs points.

Berry-au-Bac a été violemment bombardé par les Allemands.

Au nord ouest de Beauséjour, l'ennemi a prononcé une'attaque
qui a été repoussée.

En Argonne, les Allemands ont échoué complètement & Fon-
taine-Madame ainsi qu'il a été dit hier soir.

Une attaque ennemie près de Saint-Hubert a donné lieu à un
combat d'infanterie qui n'est pas encore terminé. Aux dernières
nouvelles nous maintenons nos positions.

Sur la Meuse, le tir de notre artillerie a obligé l'ennemi à éva-
cuer un dépôt de munitions et a endommagé gravement ses passe-
relles en avant de Saint-Mihiel.

En Alsace, le combat d'infanterie continue dans la région do
Hartmaniisweilerkopf. Le contact sous bois est très étroit et l'action
ininterrompue.

Près de Cernay, la cote IT> a été attaquée sans succès par l'en-
nemi. Plus au sud nous avons progressé dans la direction de Petite
Kahlberg au nord de Pont d'Aspach.

Paris. 23 janvier 19(5, soir.

En Argonne, le combat a continué toute la nuit :'t Fontaine-
Madame et Saint-Hubert. Toutes les tentatives de l'ennemi ont été
repmissées et le combat a repris samedi matin.

On n'a pas encore de nouvelles des opéralions de la journée sur
ce point, non plus que de la lutte poursuivie aujourd'hui à Hart-
mannsweilerkopf.

Paris, 2i janvier 1015, 3 heures.

Dans les régions de Nieuport et de Lombartzyde, l'ennemi a
préparé, par un violent bombardement des nouvelles positions
conquises par nous, une attaque qu'il ne put exécuter, notre artil-
lerie, en effet, ayant dispersé des rassemblements d'infanterie qui,
baïonnette au canon, se préparaient à donner l'assaut.

Autour d'Ypres. combats d'artillerie d'intensité variable.

Près de Hutoire, aux environs de Vermelles. notre artillerie a
obligé l'ennemi à évacuer une tranchée avancée.

Dans la vallée de l'Aisne, nos batteries ont réduit au silence ou
démoli plusieurs pioi es allemandes, ont obligé des avions ennemis

ont l'air de conserves au vinaigre, bien qu'il y ait, parmi elles cinq
jeunes filles, pas trop laides mais plates, sans espoir visible.
Je songe aux vers de Bouilhet :

Qafmpovta Ion sein maigre, ô mon objet aime I
Ol est plus près du eoiu quand la poitrine esl plate ;
Et je vois comme un mûrie en sa cage enferme,
L'amour entre tes os, révanl sur une patte ï

Deux jeunes messieurs, plus jeunes que le premier, sont égale-
ment enfermés en des redingotes sacerdotales. Ce sont des prêtres
laïques, â femmes et à enfants, nommés pasteurs. Ils ont l'air plus
propres, plus sérieux, moins aimables que nos curés. Je ne change-
rais pas une tonne de ceux-ci contre une barrique)! de ceux-Ri.
Chacun son goût.

Dès que les convives sont au complet, le pasteur-chef prend la
parole et prononce, en anglais, une sorte de benedicile très long,
que toute la table écoute avec des mines confites.

Ma nourriture se trouvant ainsi consacrée, malgré moi, au Dieu
d'Israël et d'Albion, chacun se met à manger le potage.

Un silence solennel règne dans la grande salle, un silence qui
ne doit pas être normal. Je suppose que nia présedec est désagréa-
ble à cette colonie, où n'était entrée jusque-là aucune brebis impure.

Les femmes surtout gardent une attitude gourmée et roide
comme si elles avaient peur de laisser tomber dans leur assiette
leur petite coiffure de crème fouettée.

Cependant, le maitre-pastenr adresse quelques mots à son voisin
le sous-pasteur. Comme j'ai le malheur d'entendre un peu l'anglais,
je remarque, avec stupéfaction, qu'ils reprennent une conversation
interrompue avant le dîner sur les textes des prophètes.

à faire demi-tour et détruit des ouvrages près de Soupir et d'Heur-
tebise.

Près de Berry-au-Bac, cote 108, notre infanterie a enlevé une
tranchée.

De l'Aisne à l'Argonne, dans les secteurs de Prnnay, Souain,
Perthea, Heau-Séjour. Massiges et au nord de Ville-sur-Tourbe, le
tir de notre artillerie contre les ouvrages ennemis fut eflicace.

En Argonne, dans la région de Saint-Hubert et de Fontaine-
Madame, le combat d'infanterie se poursuit dans un élémeat de
tranchée avancée qui fut plusieurs fois pris, perdu, puis repris
depuis quarante-huit heures.

Entre la Meuse et les Vosges, un brouillard épais a empêché les
opérations.

En Alsace, dans la région de Hartmannsweilerkopf, nous avons
progressé sur notre droite malgré l'extrême difficulté que présente
le terrain.

Près de Steinbach. une attaque ennemie partie d'Ufholz et pré-
parée par un violent bombardement, s'était un instant rendue
maitresse d'une de nos tranchées avancée, laquelle a été reprise par
une vigoureuse contre-attaque.

NOUVELLES DIVERSES

Une voix suisse aux journaux français sur l'amour de la vérité.

Dans un article, plein de bon goût, intitulé « Boclieries ». article
que nous avons reproduit in-extenso, le « Petit Parisien » nous a
reproché de fausser les communiqués français, en ajoutant ou en
omettant certains passages selon les circonstances. Il paraît cepen-
dant que ce qui nous est reproché, à tort, se pratique couramment
en France. Ce n'est pas assez dire, d'ailleurs, car les journaux
français préfèrent, eu général, supprimer tout à fait les communi-
qués allemands. En Allemagne, on publie les communiqués officiels
de tous les pays belligérants, en France seulement ceux des Alliés.
Pourquoi ï ï On se le demande ! Si la raison n'était déjà pas connue,
on la comprendrait parfaitement, en regardant de plus près les
procédés du a Temps ■ décrits par un journal suisse, le ■ Basler
Anzeiger ».

Le « Temps » avait reproduit notre communiqué officiel sur la
bataille française de Soissons que nos lecteurs ont lu dans le n° M
de là « Gazette des Ardennes ». « Voici le communiqué officiel
allemand, dit le « Temps » :

• Le journal suisse écrit : ■ En général, le communiqué est
assez bien traduit, mais en arrivant au passage : Notre butin dés
combats de trois journées au nord de Soissons s'élè\e maintenant à
5.200 prisonniers, etc., etc. Et plus loin : 4 à 5,000 Français furent
trouvés morts, etc. A cet endroit, le traducteur a perdu connais-
sance de la langue allemande, puisque ces passages manquent dans
sa traduction 1 De même la comparaison avec la bataille de Snint-
Privat a été supprimée. Personne ne demandera aux journaux
français qu'ils olïrent à leurs lecteurs les rapports allemands sur
les pertes françaises, bien que cela se fasse régulièrement dans les
journaux allemands reproduisant les communiqués français. Mais
publier un communiqué officiel et biffer l'essentiel de ce commu-

Tout le monde écoute avec recueillement.

Alors on me nourrit, malgré moi toujours, de citations incroya-
bles.

« Je répandrai de l'eau pour celui qir* est altéré », a dit Isaïe.

Je l'ignorais. J'ignorais aussi toutes les vérités émises par Jéré-
mie, Malacbie, Kzéchiel, Elic et Gagachie.

Elles m'entraient dans les oreilles, comme des mouches, ces véri-
tés simples et me bourdonnaient dans la tête.
, ■ Que celui qui a faim demande à manger. »

a L'air appartienl aux oiseaux comme la mer appartient aux
poissons. »

« Le figuier produit des ligues et le palmier des dattes. *

« L'homme qui n'écoute pas ne retiendra pas la science. »

Combien plus vaste et plus profond, notre grand Henry Mou-
nier, qui a fait sortir de la bouche d'un seul homme, de l'immortel
Prud'homme, plus de vérités éclatantes que n'en ont répandu tous
les prophètes réunis.

Il s'écrie en face de la mer : « C'est beau, l'Océau, mais que de
terrain perdu ! »

11 formule l'éternelle politique du monde : « Ce sabre est le plus
beau jour de ma vie. Je saurai m'en servir pour détendre le Pouvoir
qui me l'offre, et, au besoin, pour l'attaquer. »

Si j'avais eu l'honneur d'être présenté à la société anglaise qui
m'entourait, je l'aurais assurément édifiée avec des citations choi-
sies de notre prophète français.

Une fois le dîner fini, on passa au salou.

J'étais assis, seul, dans un coin. La tribu britannique semblait
conspirer à l'autre bout de la vaste pièce.

(A suiore).
 
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